La Presse Anarchiste

A. Laisant

L’ami mort le 6 mai, à l’âge de 79 ans, fut un savant et un homme d’action.

De son œuvre scien­ti­fique, nous n’avons à rete­nir ici que l’Initiation Mathé­ma­tique, livre qui fait époque par lui-même et par le branle qu’il don­na à une lit­té­ra­ture nouvelle.

L’homme public qui nous inté­resse par­ti­cu­liè­re­ment est celui des années récentes, celui qui a consta­té la faillite de la poli­tique. C’est le col­la­bo­ra­teur de Fer­rer, l’auteur de La Bar­ba­rie Moderne, l’ami des révolutionnaires.

Du capi­taine du génie au dépu­té de Nantes, puis de Paris, du bou­lan­giste au drey­fu­siste, du socia­liste au liber­taire, on trouve l’unité de sa vie dans la cri­tique constante et inexo­rable des situa­tion et de sa propre acti­vi­té et dans la recherche inin­ter­rom­pue de voies nou­velles vers une socié­té meilleure. Offi­cier anti­mi­li­ta­riste, dépu­té, mais non poli­ti­cien, pro­fes­seur sans pédan­te­rie, il voit tou­jours plus haut que le corps de l’État dont il fait par­tie, et ayant recon­nu suc­ces­si­ve­ment l’incapacité de cha­cun d’eux, il se tourne vers les grou­pe­ments ouvriers et leur apporte sa collaboration.

Édu­quer, acti­ver l’évolution des cer­veaux, don­ner l’exemple du per­fec­tion­ne­ment conti­nu et de la valeur morale du pro­pa­gan­diste, tel fut le rôle de C.-A. Laisant. 

[/​P. R./]

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