La Presse Anarchiste

Le coin des lecteurs

L’autre jour dans un café, à Céret, où j’émettais quelques idées anar­chistes, un fou­gueux réac­tion­naire m’a trai­té d’apache. Habi­tué à ce genre d’apostrophe, je ne pro­tes­tai point, et, comme je conti­nuais mes décla­ra­tions, mon inter­rup­teur entra dans une fureur indes­crip­tible, m’adressant de nou­veau l’épithète ci-des­sus, me com­pa­rant à Bon­not, et récla­mant la guillo­tine pour débar­ras­ser la terre de la ver­mine anarchiste. .

Sa colère allait gran­dis­sant au fur et à mesure que je par­lais, jusqu’à ce que je lui demandai :

« Qu’est-ce qu’un anar­chiste ? Et qu’était Bonnot ? »

L’homme res­ta coi. Je conclus qu’il avait, comme beau­coup d’autres, le cer­veau far­ci d’idées préconçues.

Ils sont éton­nés quand on leur dit : l’anarchie est une morale, une morale à base com­mu­niste et libre ; nous sommes par consé­quent anti­ca­pi­ta­listes et inter­na­tio­na­listes ; nous ne recon­nais­sons aucune sou­ve­rai­ne­té ; un indi­vi­du, si avan­cé qu’il soit, qui accepte un man­dat élec­tif, ne peut être anar­chiste. L’anarchiste n’admet pas de para­sites, et doit vivre de son tra­vail.

Notre seul désir est de vou­loir faire dis­pa­raître l’exploitation.

Dans la région de Céret, par exemple, où les salaires sont déri­soires, les ouvriers ne devraient-ils pas s’unir pour résis­ter à l’exploitation ; pour arri­ver à se nour­rir conve­na­ble­ment et satis­faire à leurs besoins, pour lut­ter en vue de la dis­pa­ri­tion de la socié­té capitaliste ?

Vive l’action directe ! Vive l’action syndicale !
 
[/​Jacques sc>Noell.

Espa­drilleur, à Céret./]

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