Jusqu’à la mort de J.P. Proudhon (1865), les idées anarchistes, le mieux et le plus harmoniquement exposées par Godwin, contenaient, dans la plupart des cas, très peu d’idées sociales profondes, d’esprit socialiste et étaient assez loin des initiatives, des méthodes et de la volonté révolutionnaires.
Elles ne pouvaient pas, par conséquent, correspondre intimement aux situations et aux sentiments concrets qui, eux, étaient créés par la misère et le mécontentement parmi les exploités et les opprimés, les victimes d’une société capitaliste en pleine expansion. La solidarité a été possible, avant tout, dans le lointain Far West américain, chez les pionniers dont les moyens et les possibilités étaient relativement modestes et presque identiques, c’est-à-dire chez des hommes qui pouvaient facilement cultiver des terres jusqu’alors incultes, et qui ne demandaient pas de grands moyens techniques. Tous les autres producteurs rencontraient l’opposition farouche et impitoyable des capitalistes. Les associations ou les coopératives se développaient trop lentement, car seulement très peu des infortunés avaient la force non seulement de rompre théoriquement avec le passé et de professer le socialisme, mais aussi de s’entraider pour surmonter les difficultés des premières heures. Les idées sociales de Proudhon, bien qu’elles aient provoqué un grand enthousiasme, ne restaient que sur le papier, Les organisations d’échange des ouvriers anglais et les communes libres américaines n’avaient pas réussi non plus à survivre longtemps.
D’autre part, les réformes défendant les intérêts du travail étaient refusées : chaque effort des organisations ouvrières, des propagandes socialistes, chaque essai d’une libération quelconque, étaient réprimés d’une manière tellement brutale qu’il était évident que les capitalistes et les privilégiés ne feraient aucune concession, au contraire, ils s’affirmaient encore plus stables. De là se sont développées les idées (d’un Godwin, d’un Owen et d’autres), les méthodes de persuasion pacifique, de démonstration d’après l’expérience, de là aussi les propositions et les avertissements de Proudhon. Mais tout cela s’avérait sans résultat, car les aptitudes à accepter la raison et la justice étaient absolument absentes dans les classes privilégiées qui comptaient seulement sur la force organisée.
Bien entendu, ces idées ont trouvé un écho chez certains hommes qui ont compris que seulement un renversement de la société actuelle, du gouvernement et de la propriété peut donner le point de départ d’une société neuve et libre.
Les socialistes autoritaires, Babeuf, Buonarroti, Blanqui, ont proclamé la nécessité de la violence révolutionnaire, à partir de la Révolution française, tandis que les anarchistes, de Godwin à Proudhon, pensaient y arriver par des moyens pacifiques – la persuasion, l’exemple, l’entraide et les principes de justice. Mais le massacre organisé à Paris en juin 1848 a changé certains d’entre eux en révolutionnaires. Nous avons déjà vu combien ceux-ci étaient solitaires.
Telle était la situation, à la fin de 1861, quand M.A. Bakounine (1814 – 1876) a commencé son action.
Il a essayé de donner à l’anarchisme un esprit socialiste spécifique et une volonté révolutionnaire, et d’organiser les forces actives en cherchant à réveiller l’instinct social et révolutionnaire qui, d’après lui, était en potentiel, endormi, dans les masses. À ces quatre tâches déterminées, Bakounine a consacré le reste de sa vie.
Des matériaux biographiques très riches montrent que dès l’origine ces tendances se sont développées dans des conditions très favorables. L’amour de la liberté et l’application du principe de la solidarité dans un milieu de sympathie et de confiance, la volonté d’élargir cette sphère en saisissant la différence profonde entre une éducation utile et un militantisme actif… la ferme conviction dans l’instinct irrésistible qui somnole au fond de tous les hommes, leur capacité de révolte vis-à-vis des injustices, la foi dans la lutte révolutionnaire et collective, que des conditions étouffent souvent, mais qui en fin de compte ne s’éteint jamais ; les possibilités d’action, par conséquent, presque illimitées, à condition qu’une minorité décidée et consciente puisse, au moyen d’une persuasion raisonnée et d’initiatives courageuses, trouver un écho, une répercussion dans l’instinct du peuple – tout cela représente les côtés positifs de la personnalité de Bakounine, une force anarchiste révolutionnaire d’une grande valeur. Il possédait aussi quelques défauts liés à son caractère qui l’empêchaient de développer pleinement ses qualités positives et qui, en commun avec de nombreuses forces ennemies auxquelles il avait lancé un défi, lui ont volé les meilleures années de sa vie passées en prison et en déportation, Ainsi, c’est seulement vers 1863, presque à l’âge de cinquante ans, que Bakounine a enfin réussi à commencer sa tâche actuelle et directe et seulement dans une période limitée à quelques années, dans des conditions également très limitées.
Il est inutile de nous arrêter ici et de discuter des facteurs qui ont si longtemps obligé Bakounine à errer dans le désert religieux, mystique, philosophique et nationaliste dans lequel il a vainement cherché cette vie ardente et pleine vers laquelle il a été entièrement tendu, et vers laquelle il voulait entraîner tous les autres.
Le jeune M. Bakounine a réussi, entre 1841 et 1846 à atteindre sa maturité intellectuelle. Sa force morale considérable (dont témoigne l’admiration que lui ont portée des êtres exceptionnels comme Bielinsky, Tourguéniev, Herzen…) lui a fait dépasser les illusions d’une philosophie pure et abstraite qui était à la mode à l’époque dans les cercles intellectuels, et se pencher avec un intérêt tout particulier sur les souffrances des peuples dans le sens social. Cet intérêt et ce besoin de connaître l’ont poussé à Berlin, à Dresde, en Suisse, à Paris, à Bruxelles à chercher le contact d’un Ruge, d’un Hermeigh, d’un Wilhelm Weitling, d’un Proudhon, d’un Marx, des socialistes de son époque ; époque elle-même riche en recherches et en manifestations socialistes, humanistes, radicales, révolutionnaires.
Cette Europe d’avant 1848 a été profondément marquée d’un côté par cette recherche du socialisme, de l’anarchisme, par la volonté révolutionnaire d’une « intelligentsia » assoiffée d’agir, et de l’autre par le mécontentement toujours plus grand, la révolte qui gronde dans les masses prêtes à se lever. Ce n’est pas un hasard qu’exactement à cette époque M. Bakounine (sous le pseudonyme de Jules Elysard) ait écrit son retentissant article « La Réaction en Allemagne ».
Conscients des dangers des aspirations sociales de plus en plus fortes, les milieux gouvernementaux et les révolutionnaires non socialistes ont essayé, d’une manière plus ou moins artificielle, de donner un caractère plus étroit, plus national et égoïste, au mécontentement et aux révoltes populaires.
Un certain nombre de révolutionnaires sincères, en pleine recherche et en pleine formation, ont été ainsi séduits, eux aussi, par les luttes de libération nationale des peuples opprimés. À Bruxelles, en 1844, par l’intermédiaire du vieux patriote polonais Lelevel, Bakounine entre en contact avec l’émigration polonaise. Leur action commune ne dépasse pas quelques entretiens. Mais après les émeutes de 1846 en Pologne et les massacres faits par l’armée russe d’occupation, sa solidarité avec les Polonais s’affirme ; le discours fait à Paris en 1847 à la commémoration de la Révolution polonaise de 1831 provoque son extradition de France.
Il revient avec la révolution de 1848 et se jette entièrement dans la lutte : dès que les armes se taisent, rue de Tournon, il part apporter la flamme en Europe centrale – les événements de Paris l’ont convaincu que le despotisme des grandes puissances continentales est le plus grand obstacle dans la lutte ; en essayant de réunir les forces démocratiques de trois nationalités qu’on considère héréditairement ennemies : les Slaves, les Allemands et les Hongrois, Bakounine tâche de miner ces puissances despotiques. Dans ce sens, il écrit « l’Appel aux Slaves » (1848). L’année suivante, en mai 1849, il est aux premiers rangs des barricades de Dresde, en Allemagne, bien que cette révolution éclate dans des buts et des conjonctures qui lui sont assez étrangers. Les conséquences : Bakounine est arrêté, deux fois condamné à mort, il passe des années dans la plus terrible prison russe – la forteresse Pierre et Paul de Pétersbourg – il est déporté en Sibérie et réussit seulement douze ans après (en 1861) à retrouver sa liberté, en s’évadant.
Dans ses conceptions sociales, le fait que Bakounine a passé ses années de jeunesse dans le régime de l’esclavage paysan en Russie n’est pas le plus dominant. Ses aspirations sociales se manifestent à partir de 1841 (il quitte la Russie l’été 1840) quand il a eu la possibilité, en se plongeant dans la littérature des nombreux mouvements plus ou moins socialistes ou communistes, d’arriver dans ses conceptions philosophiques et politiques à l’extrême gauche de ces mouvements. Ses conceptions s’affirment encore plus après les contacts directs avec les communistes allemands en Suisse en 1843, et par ses nombreuses relations avec les socialistes réunis à Paris en 1844 – 1845, de Marx à Proudhon. Il passe des journées et des nuits entières en discussion.
L’anarchisme de Proudhon et le communisme de Blanqui et de nombreux Allemands ont fait une forte impression sur Bakounine, chacun l’attirant de son côté. Mais son raisonnement logique et aigu met en évidence pour lui-même de grandes lacunes dans les deux théories : le communisme ne laisse aucune place à la liberté, l’anarchisme de Proudhon n’envisage pas une vraie solidarité sociale, n’allant pas plus loin qu’une simple entraide. Chacun de ces systèmes, ainsi que la plupart des autres, tâche d’établir à l’avance des règles et des décisions – quand et comment on doit agir – au lieu de laisser une certaine initiative créatrice aux masses révolutionnaires, quand le temps d’agir viendra. Bakounine ne s’attache ainsi ni à l’un ni à l’autre système social, avec toutefois une sympathie plus grande pour l’esprit libertaire et un certain mépris pour tout socialisme autoritaire – surtout pour Marx qui ne se contente pas seulement de proposer et de défendre sa propre conception du socialisme mais qui proclame d’une manière absolue, et essaie de faire entrer dans la tête de ses disciples, que toute révolution dans le développement humain et que tout l’avenir doivent suivre la direction et les règles découvertes par lui-même. La conséquence immédiate en a été que l’évolution a suivi une ligne indépendante de Marx, et que lui, tenant à son prestige, a été obligé de rattraper cette évolution en modifiant certaines de ses conceptions, et en tout cas en s’abstenant lui-même de toute action. Cette tactique oblige progressivement les marxistes à se tenir en dehors de la lutte pour la réalisation des aspirations vraiment socialistes et les oblige à se joindre au mécanisme politique et avant tout à accepter le principe d’appareil gouvernemental et de parlement, et même à envisager un gouvernement dictatorial.
Bakounine est convaincu que la révolution sociale ne peut pas être évitée, éliminée par la dialectique des prestidigitateurs marxistes, car l’orgueil et l’avidité des classes possédantes ne permettent pas une évolution pacifique. Pour lui, la période révolutionnaire et destructive est une nécessité tragique mais inévitable ; les masses populaires révolutionnaires seront les acteurs d’actions intrépides. Sur ce point, en sa qualité de Russe qui connaît bien la tradition de Stenka Razine et de Pougatchev, il est plus près des révoltes profondes populaires et sociales, que beaucoup d’autres révolutionnaires de l’Ouest. C’est pour cela aussi qu’il espérait, en 1848 – 49, avant tout une révolte populaire et paysanne en Bohème et dans les régions limitrophes d’Allemagne. Et en réalité, la révolution qu’il prépare pendant l’hiver et le printemps dans les montagnes de Bohème, des Sudètes et de Silésie, pouvait être une révolution d’un caractère assez destructeur et social, mais il était presque seul à l’envisager dans ce sens.
Après les années de prison, la déportation en Sibérie, Bakounine apprend le succès de Garibaldi et l’écroulement du despotisme du roi de Naples (en 1860 – 61), le réveil de l’esprit révolutionnaire en Europe. Il attend « un printemps révolutionnaire » en Europe, il fuit de Sibérie pour être plus près de la bataille.
Il a encore des espoirs sur les possibilités d’une lutte nationale, comme point de départ de la grande Révolution : il envisage qu’avec Garibaldi les révoltes révolutionnaires des Slaves et des Hongrois peuvent s’allumer partout dans l’empire austro-hongrois ; qu’en propageant cet incendie en Pologne et en Ukraine, on peut contaminer aussi l’empire tsariste ; que cet esprit de révolte va provoquer un nouveau 1848, contre Napoléon III en France, qu’en écroulant les empires despotiques en Europe on peut arriver à créer une fédération des nations libres, basée sur la justice nationale et sociale. Quelle vaste perspective !
Mais aussi quelle immense déception !
Les expériences des années 1862 – 63 ont vite fait la démonstration que, chaque fois, les aspirations nationales mènent dans les mains des gouvernements, que ces gouvernements sont inévitablement liés à leur propre intérêt d’État et aussi aux intérêts des capitalismes nationaux et internationaux. Au lieu de démolir les anciens empires despotiques ils mènent à de nouveaux empires. Il était aussi évident que les aspirations nationales sans contenu social ne pouvaient pas mobiliser de larges couches du peuple, que les chefs nationaux, même quand ils possèdent l’immense prestige d’un Garibaldi, d’un Mazzini ne peuvent pas être les facteurs d’une vraie révolution, étant donné qu’ils sont eux-mêmes des bourgeois purs et des anti-socialistes.
Dès ce moment, pour Bakounine, l’ennemi direct est le pouvoir d’État, le gouvernement, ces forces qui s’appuient sur le militarisme ; l’ennemi indirect, ce sont les sentiments anti-socialistes et profondément nationalistes, type Mazzini, qui dévient les efforts du peuple de ses intérêts propres, sociaux ; ainsi que les socialistes autoritaires qui, eux aussi, au lieu de détruire l’État, veulent utiliser les mécanismes étatiques pour instaurer un socialisme sans liberté, si celui-ci est possible.
Mais une déception, même immense, n’avait pas suffisamment de force pour décourager une volonté comme celle de Michel Bakounine. Bien qu’il sente profondément qu’il est presque seul, en cette fin d’année 1863, il décide de ne plus s’occuper des problèmes de nationalisme slave, mais de donner toute son énergie à la préparation d’une révolution sociale européenne. Il cherche encore une fois le vieux Proudhon, mais il n’arrive pas non plus à s’entendre avec lui sur les questions les plus importantes, de la même façon que dans leur discussion 20 ans plus tôt.
Il commence un travail immense, personnel, concret. De 1864 à 1867, il réussit à entrer en liaison personnelle avec les meilleurs, d’après lui, des hommes et des révolutionnaires de son temps, meilleurs parce que plus aptes à accepter ses idées et à faire avancer cette Révolution sociale. Il réussit ensuite à les unir dans la Société Révolutionnaire Internationale, appelée plus tard la Fraternité Internationale. L’histoire de cette société clandestine présente un certain intérêt…
(Note du trad. : M. Nettlau cite ici, sur deux pages environ, les publications, les siennes et les autres, sur cette Alliance, comme : « Bakounine et l’Internationale en Italie », de 1864 à 1872, éd. Genève, 1928 ; des documents inédits sur l’Internationale et l’Alliance en Espagne, éd. Buenos Aires 1930 ; Les buts de l’Alliance et le Catéchisme Révolutionnaire, éd. Allemagne, 1924 ; Le développement historique de l’Internationale, éd. en russe, 1873 ; de nombreuses brochures, correspondances, etc. de Bakounine, où lui-même explique sa position, ses méthodes et ses buts ; par exemple, en 1868, les principes de l’Alliance Internationale des Socialistes et Démocrates ; en 1872, l’Alliance des Socialistes-révolutionnaires ; en 1872 – 73, la Fraternité des Slaves ; en 1873 « Vers la Révolution Russe »).
C’est une activité immense, une organisation vivante. Bakounine lui-même parcourt l’Italie, la Suisse, Paris, Londres, Stockholm. Ses lettres ont des dizaines de pages. Pour illustrer l’esprit de l’Alliance et l’évolution de Bakounine sur la question nationale nous donnerons un bref extrait d’une des brochures sur l’Alliance de Bakounine :
« La ligue… convaincue que la paix ne pourra être conquise et fondée que sur la plus intime et complète solidarité des peuples dans la justice et la liberté doit proclamer hautement ses sympathies pour toute insurrection nationale contre toute oppression, soit étrangère, soit indigène, pourvu que cette insurrection se fasse au nom de nos principes et dans l’intérêt tant politique qu’économique des masses populaires, mais non avec l’intention ambitieuse de fonder un puissant État ».
Pour ce même but, Bakounine n’hésite pas à prendre la parole publiquement à Stockholm en 1863, et surtout en septembre 1867 à Genève devant le « Congrès démocratique et international de la Paix ». Mais ses idées « fédéralisme, socialisme, antithéologisme », c’est-à-dire un fédéralisme antigouvernemental et libertaire (thème du discours de Genève), ne trouvent pas d’écho favorable dans la Ligue, les démocrates bourgeois avaient dans le meilleur des cas une attitude plus ou moins amicale envers les socialistes mais n’acceptaient pas le socialisme, surtout le socialisme anti-autoritaire.
Pendant ce temps, la création de l’Internationale ouvrière et socialiste (en septembre 1864) à Londres, par les ouvriers français et anglais, donne plus d’espoir et plus de garantie. Bakounine appartient personnellement à cette Internationale à partir de 1868. Sous son impulsion, les membres de l’Alliance ont commencé à travailler activement dans cette Internationale, soit en tant que sections entières, soit dans les sections déjà existantes. Après le Congrès de l’Internationale à Bâle (septembre 1869), la Fédération du Jura a pris un caractère nettement socialiste anti-autoritaire (avril 1870), suivie de la Fédération Espagnole (section de Madrid, 1868, de Barcelone, 1869), de la Fédération Italienne (août 1872), la section slave de Zurich (1872 – 73).
En 1873, Bakounine déjà âgé (60 ans passés) et durement éprouvé par les prisons et les luttes, se retire de l’action publique ; l’année suivante, il se retire encore plus, de son propre cercle ; deux ans plus tard, il quitte l’Italie pour venir mourir parmi ses amis à Berne (1876).
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« Essais sur l’histoire des idées anarchistes », éditions Profsoynz, Detroit 1951, en russe.
Notre traduction présente une partie de 3 chapitres.
« Bakounine, les internationalistes belges, Anarchisme, collectivité, 1864 – 1870 »./]
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Nous avons choisi ce texte parce qu’il présente, d’après nous, un double intérêt : il nous permet de donner à nos lecteurs un texte des classiques de l’anarchisme (il est encore, sauf erreur, inédit en français) et en même temps il touche à une question plus que jamais brûlante et actuelle : la lutte nationale et sociale, sa portée, ses limites.
L’œuvre de Michel Bakounine, qui a eu une telle influence sur ses contemporains, et qui a joué un rôle décisif dans la théorie et la pratique anarchistes, est très peu connue.
Dans la presse et les éditions libertaires, on parle très peu de lui (sauf dans l’œuvre du camarade G. Leval).
Il existe encore en français quelques études sur Bakounine :
— Bakounine, la vie d’un révolutionnaire de H.E. Kaminski, édition 1938, Montaigne.
— La Révolution sociale ou la dictature militaire, Bakounine réédition Prudhommeaux.
— Bakounine, E. Porges, 1946, édition Aux portes de France.
— Confessions, Bakounine, 1932, édition Rieder.
— Michel Bakounine, correspondance avec Herzen et Ogarev, Dragomanov, 1896, édition Perrin
— Bakounine et le panslavisme révolutionnaire, B .Hepner, 1950, édition Marcel Rivière.
— Histoire du mouvement anarchiste en France, J.Maitron, 1955, édition Société Universitaire d’Édition et de Librairie.
— Histoire de l’Anarchisme, Sergent et Harmel, 1949, édition Le Portulan.
— L’Anarchisme, P. Eltzbacher, 1923, édition Marcel Girard.
— Dieu et l’État, Bakounine, 1892, édition La Révolte.
Les « Œuvres de Michel Bakounine » en 6 tomes, éditées par James Guillaume (1895 – 1913) sont introuvables (nous serions heureux si des camarades peuvent nous prêter ou nous indiquer où trouver ces ouvrages).
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