La Presse Anarchiste

Solidarité

Nous auri­ons voulu sig­naler dans le dernier “N.R” la paru­tion de la revue “Rava­chol” reçue au moment de la con­fec­tion de nos cahiers, mais le manque de place nous en avait empêchés. Nous ne pour­rons le faire dans le présent n° car les cama­rades de “Rava­chol” sont en prison…

Rap­pelons les faits. Un matin de févri­er, le con­sul-min­istre de Fran­co à Genève était réveil­lé à 4 heures du matin par l’ex­plo­sion de “cock­tails Molo­tov” lancés dans le hall d’en­trée du con­sulat. Après l’ex­tinc­tion du début d’in­cendie, on rel­e­vait sur le panon­ceau du bâti­ment et sur le macadam de grandes inscrip­tions à la pein­ture noire : “Viva la anar­quia”, “Viva la C.N.T.”, etc. Le pre­mier soupçon envers les réfugiés espag­nols passé, la police arrê­tait qua­tre cama­rades n’ap­par­tenant pas a l’émi­gra­tion espagnole.

Nous sommes depuis en cor­re­spon­dance suiv­ie avec les cama­rades empris­on­nés, lesquels ont un moral mag­nifique. Dans sa dernière let­tre, le cama­rade Lan­gen­dorf (plus con­nu sous le nom d’Atchenko) rap­pelle le triple but de leur action de février :

“1°) Pass­er du stade théorique du man­i­feste (de “Rava­chol”) au stade pra­tique. 2°) Faire une démon­stra­tion immé­di­ate et con­crète con­tre le fas­cisme qui renaît ces temps derniers d’une façon inquié­tante. Démon­tr­er que ce fas­cisme se localise en Espagne par­ti­c­ulière­ment et que ce pays, ex-fief de l’a­n­ar­chisme donne aux lib­er­taires un droit d’ac­tion peut-être plus éten­du qu’il ne serait à l’é­gard d’autres nations”.

On pour­rait bien sûr dis­cuter sur les formes de la pro­pa­gande par le fait si elle est oppor­tune ou non à l’époque actuelle. Mais le fait est là : des cama­rades sont empris­on­nées et la sol­i­dar­ité anar­chiste doit se man­i­fester au max­i­mum. Sans oubli­er les mil­i­tants déjà privés de lib­erté en Espagne et ailleurs, nous attirons l’at­ten­tion sur l’acte antifran­quiste du groupe Rava­chol (auquel la grande presse fit peu d’é­cho) et sur le sort de ces cama­rades. Nous savons que l’en­traide a démar­ré pour eux en Ital­ie et qu’une souscrip­tion est ouverte dans le “Monde Lib­er­taire”. Pour notre part, nous rap­pelons à tous les cama­rades qu’un mil­i­tant en prison aime recevoir du cour­ri­er, man­i­fes­ta­tion de la fra­ter­nité de tous. On peut donc écrire aux cama­rades : Lan­gen­dorf Jean-Jacques, Frochaux Claude, Chenon Claude, Lep­ire Alain au “Départe­ment de Jus­tice et Police — Prison de Genève” (Suisse).

Le procès des cama­rades ayant lieu avant l’été, nous tien­drons nos lecteurs au courant.

En atten­dant ne les oublions pas.


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