La première est un compte-rendu du délégué au Congres International qui ne cache pas sa préférence pour l’O.R.A.. (France) et qui, par ailleurs, s’en prend aux autres tendances du mouvement français ainsi qu’à la F.A.I. (Esp.). Le délégué de l’ORA anglaise a manifestement très mal compris ce qui se passe en France. Il faut voir que ça n’est pas facile.
Il dit que la position de l’U.F.A. n’est pas clair. Il pense même que l’U.F.A. et la F.A.F. sont venues pour systématiquement bloquer le congrès. « Certains groupes autonomes de la F.A.F. étaient bien, leurs positions politiques étaient confuses mais ils essayaient de communiquer et de discuter. »
En réalité, ce qui était confus, c’était bien le congrès lui-même, et tout comme nombre d’entre nous, le délégué anglais ne doit pas encore s’être fait une idée claire sur la question.
Rétablissons tout de même certaines réalités.
Une intervention a été faite sur la situation du mouvement qui ralliait à la fois l’U.F.A. et les groupes autonomes appartenant ou non à la F.A., c’est à celle-ci que le délégué doit se référer. Par ailleurs l’U.F.A. n’était nullement là pour bloquer le congrès. Tous l’ont bloqué, car diverses conceptions en présence ont omis de tenir compte de la diversité et ont voulu faire
Pour remédier à un éclatement du souffle neuf de l’Anarchisme international, éclatement à l’image des clivages dépassés, il est nécessaire d’être présent partout où des tentations de relations directes s’effectueront.
L’ORA anglaise lance un appel à contacts « un certain nombre de camarades étrangers, des groupes qui sont proches de nous politiquement, viendront à la Conférence de Novembre. Autant que possible, nous essaierons de maintenir un niveau élevé à nos contacts… Particulièrement au moment où la situation de l’internationale est chancelante et où les contacts établis peuvent aider à la création d’une internationale saine ».
Cette conférence de novembre aura lieu à Leeds. Voici quelques précisions :
« La conférence a deux objets :
– mettre au point notre organisation et nos principes ;
– déterminer notre position vis-à-vis du mouvement libertaire dans son ensemble, et notre activité à la lumière de ce qui précède. »
« Pour le premier point, nous devrons avoir quelques entretiens réservés à l’O.R.A. et aux sympathisants proches politiquement, se définissant en accord avec :
– le besoin de travailler pour la création d’une fédération libertaire des tendances spécifiques ;
– une position anarcho-communiste reconnaissant leur valeur aux autres traditions libertaires. »
« Si vous avez l’intention de vous rendre à cette rencontre, écrivez à Trevor Barage, Flat 3, 35 Richmond Road, Leeds 6 (0532 – 59762)
[|* * * *|]
Le Bulletin de l’ORA anglaise « The Newsletter » comporte entre autres un texte : « Communes, alternatives or escape ? » qui de son analyse conclut à la possibilité révolutionnaire de l’organisation communautaire.
Pour terminer voici un texte situant approximativement la position actuelle de l’ORA anglaise :
Débat sur l’organisation libertaire
– ce compte-rendu est bref, il est le résumé des notes expédiées par trois camarades présents au débat.
L’ORA a ressenti l’utilité du débat pour nombre de raisons.
D’abord le sectarisme des libertaires ; non que les divergences n’aient aucune importance, au contraire elles sont apparues et l’ORA s’est attachée à provoquer un débat politique très sérieux. L’ORA a déploré le vide politique dans la pensée sectaire courante, de trop nombreuses querelles provenant de clans minuscules se critiquant mutuellement alors qu’ils ont des formes d’action similaires (les groupes du mouvement anarchiste qui critiquaient
C’est seulement en prenant cette voie qu’il sera possible d’entreprendre des activités communes. Ces activités communes ne doivent pas être prétexte à un conglomérat informe, mais basées sur certains principes.
Toutefois, il est un fait essentiel dans la conception de l’ORA sur le mouvement libertaire et la révolution libertaire : c’est que nous ne pensons pas qu’il y ait un groupe, tout seul, dont la croissance soit l’espoir exclusif de la révolution. Au contraire, nous pensons que le fait de croire qu’il y a un certain nombre de tendances libertaires valables, dont le regroupement est indispensable, entre totalement dans la définition du mot « libertaire ». Ceux qui pensent qu’
L’ORA tient également à affirmer que pour nous l’Anarchisme est essentiellement une philosophie révolutionnaire et socialiste libertaire, faisant une analyse de classe de la société et qui voit dans l’État le reflet des divisions en classes au sein de la société.
Les résultats pratiques de ces conceptions sont que nous sommes très attachés à ouvrir une discussion
La conception programme de l’ORA est donc placée sur nombre de plans. Premièrement il s’agit de dégager une base minimum des activités révolutionnaires libertaires, avec les formes organisationnelles qui les accompagnent.
En second lieu, atteindre notre programme de tendance anarcho-communiste adoptant certaines formulations du syndicalisme comme méthodes de base (la CNT fournit quelque chose d’approchant – une organisation syndicale « pour le communisme libertaire » – bien que le parallèle soit purement illustratif !).
En premier lieu, nous espérons recréer une nouvelle fédération anarchiste (« créer » est peut-être plus juste) qui donnera les bases d’une fédération des tendances qui sont d’accord sur un tel programme minimum. Toutefois, nous ne souhaitons pas exclure d’une telle création une quelconque tendance libertaire, même non-révolutionnaire (selon sa propre façon de voir), nous souhaiterions que son courant essentiel soit révolutionnaire.
Le second objectif consiste à préparer une tendance anarcho-communiste solide au sein de la fédération en question. Cette tendance serait ou ne serait pas l’ORA sous sa forme actuelle, ni uniquement notre création. »