La Presse Anarchiste

Union du contrôle démocratique

Un sérieux mou­ve­ment se des­sine en Grande-Bre­tagne par­mi les phi­lan­thropes, les paci­fistes et les libé­raux pour pré­pa­rer une paix qui consacre la dimi­nu­tion des arme­ments, le droit des nations, l’in­ter­ven­tion du public dans les ques­tions de poli­tique étrangère.

Devant l’im­men­si­té du désastre occa­sionne à la Socié­té par la ges­tion des seuls rois de la finance et de la poli­tique, les gens qui ont quelque esprit de jus­tice com­prennent enfin qu’il faut faire place au peuple.

Nous publions ci-des­sous le pro­gramme de l’U­nion du contrôle démo­cra­tique. Cette asso­cia­tion compte des rami­fi­ca­tions impor­tantes dans 58 centres d’An­gle­terre ; à Londres même on a orga­ni­sé des sec­tions dans 16 quar­tiers dif­fé­rents ; un nombre très grand de publi­ca­tions variées a déjà été lancé.

Cette socié­té a été fon­dée au com­men­ce­ment de la guerre dans le but d’ob­te­nir pour le peuple anglais d’au­jourd’­hui et de demain le contrôle réel et effi­cace des affaires étran­gères. L’U­nion se pro­pose en même temps, selon que les cir­cons­tances le per­met­tront, d’en­tre­te­nir des rela­tions fra­ter­nelles avec les orga­ni­sa­tions pareilles qui existent dans d’autres pays ou qui sont appe­lées à s’y former.

« L’U­nion du Contrôle Démo­cra­tique » demande qu’à l’heure où les condi­tions de la paix seront dis­cu­tées les signa­taires du trai­té de paix s’ins­pirent des prin­cipes sui­vants et que ces mêmes prin­cipes deviennent, après la paix, la règle de conduite des nations.

[|Prin­cipes|]

1. Aucune pro­vince ne sera trans­fé­rée d’un pays à un autre sans le consen­te­ment de la popu­la­tion de la dite pro­vince, le consen­te­ment pour­ra se for­mu­ler soit sous forme de plé­bis­cite soit de toute autre manière.

2. Le gou­ver­ne­ment anglais ne signe­ra aucun trai­té et n’en­tre­ra dans aucune entente ou accord avec une puis­sance étran­gère sans avoir, au préa­lable, obte­nu le consen­te­ment du par­le­ment. Une nou­velle orga­ni­sa­tion par­le­men­taire sera créée, assu­rant au peuple anglais un vrai contrôle démo­cra­tique des affaires étrangères.

3. La poli­tique exté­rieure de l’An­gle­terre ne cher­che­ra pas à for­mer des Alliances ayant pour but le main­tien de ta poli­tique dite « d’É­qui­libre ». Elle s’o­rien­te­ra au contraire dans le sens d’une action concer­tée entre les puis­sances et vise­ra la créa­tion d’un Conseil Inter­na­tio­nal dont les déli­bé­ra­tions et les déci­sions seront ren­dues publiques, et qui sera doué du méca­nisme néces­saire pour régler les dif­fé­rends entre nations de telle façon à écar­ter une solu­tion par les armes.

4. L’An­gle­terre pro­po­se­ra que les condi­tions de paix com­pren­dront une réduc­tion notable – arrê­tée de concert – des arme­ments des puis­sances bel­li­gé­rantes. Pour faci­li­ter l’ac­com­plis­se­ment de cette réforme, l’An­gle­terre s’ef­for­ce­ra à ame­ner les puis­sances à consen­tir à la natio­na­li­sa­tion géné­rale des indus­tries concou­rant à la fabri­ca­tion des engins de guerre et à exi­ger un contrôle de l’ex­por­ta­tion d’armes d’un pays à un autre.

Sans doute, ce n’est pas le Pérou – com­mu­nisme – qu’on va nous appor­ter là.

Le point 2 du pro­gramme, d’a­près lequel on veut faire inter­ve­nir, non les popu­la­tions elle-mêmes, mais un par­le­ment, c’est-à-dire un inter­mé­diaire, est encore une res­tric­tion bour­geoise au droit des nations mêmes.

D’autre part, on nous parle dans le point 4 de la natio­na­li­sa­tion des indus­tries guer­rières, alors qu’il y a essen­tiel­le­ment à récla­mer, à exi­ger la fin des armements.

Néan­moins, le tra­vail de l’U­nion du contrôle démo­cra­tique sin­cè­re­ment mené peut avoir quelque uti­li­té dans les milieux petits-bour­geois et bour­geois tout court.

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