Le meeting organisé par le cartel des fonctionnaires au Vélodrome d’Hiver a été l’occasion de faits regrettables qu’on pouvait croire l’apanage des bandes fascistes qui pullulaient sous l’occupation. Quelques-uns de nos camarades qui vendaient notre journal à la sortie de cette imposante manifestation se sont vus pris à partie d’une manière inadmissible par les éléments qui composaient le service d’« ordre ».
Nous ne voulons rien dramatiser, car nous savons bien que la plupart des camarades communistes réprouvent de pareilles méthodes dont ils ont eu tant à souffrir de la part des trublions fascistes au cours de ces dernières années.
Nous comprenons que ce qui caractérise le choix des éléments destinés à assurer l’« ordre » n’a qu’un très lointain rapport avec les qualités de réflexion et de tolérance qui doivent servir de fondement à la formation de militants se réclamant de la classe ouvrière et se proclamant les meilleurs défenseurs d’une démocratie qui, suivant les paroles d’Attlee, ne peut trouver sa raison d’être que dans le respect des minorités.
Nous espérons donc ne plus revoir de pareils incidents qui nous obligeraient à prendre des mesures appropriées.
Nous voulons croire que pour ceux qui se déclarent les champions de la lutte antifasciste il ne s’agit pas seulement de combattre les forces de réaction, mais également de bannir leurs méthodes qui sont la honte de la conscience de la classe ouvrière.