La Presse Anarchiste

Une réunion « syndicale » à Argenteuil

Nous extra­yons de notre jour­nal local « Le Liber­taire » de Colombes du 20 sep­tembre l’ar­ticle suivant :

Syn­di­qués, vous venez d’a­voir une belle leçon. À « La Lor­raine », réunion syn­di­cale men­suelle. À l’ordre du jour : infor­ma­tions syn­di­cales ; la C.G.T. et les élec­tions ; la production.

Étaient invi­tés : MM. Per­ro­net, com­mu­niste, conseiller géné­ral sor­tant ; Labeur, socialiste.

Déjà du mécon­ten­te­ment dans la salle. Mais au lever du rideau, on nous annonce que M. Per­ro­net. « qui est pres­sé », demande la parole et c’est là que nous voyons toute l’é­qui­té de notre bureau syndical.

Tout y est orches­tré ; la réunion, se basant sur une durée d’une heure et demie, notre cama­rade com­mu­niste s’est payé la part du lion, puis­qu’il en a eu pour une heure et quart (et il était pres­sé !). Aus­si le « cama­rade » socia­liste n’a rien pu exposer.

M. Per­ro­net et vous, cama­rades du bureau syn­di­cal, nous vous dirons que la Foire de Paris peut nous inté­res­ser ; quant à la foire élec­to­rale, nous nous en moquons éper­du­ment, car nous savons très bien que lorsque vous serez man­da­tés, vous ne pour­rez nous don­ner que de belles et vaines paroles et que ce que nous gagne­rons un jour, nous le gagne­rons par notre action directe révo­lu­tion­naire contre laquelle vous vous élè­ve­rez peut-être par peur de perdre vos petits inté­rêts bien assis. Ne nous obli­gez donc pas à écou­ter vos bali­vernes et vos men­songes. Il y a assez de salles de fêtes et de bis­trots pour cela et vous y trou­ve­rez mal­heu­reu­se­ment une bande de volon­taires qui baille­ront, soit de vous écou­ter, soit du creux qu’ils ont dans l’es­to­mac, et que vous et vos col­lègues n’êtes pas près de combler.

Aus­si, soyez chics : lais­sez-nous notre « réunion syndicale ».

La Presse Anarchiste