L’abondance des éléments de l’actualité nous oblige à développer certains points de notre article paru dans le précédent numéro.
Le premier décembre 1961, Castro se déclarait communiste. Ce discours a une histoire curieuse : il dura 5 heures et n’a jamais été publié intégralement à Cuba. Il faut en retrancher ce qui a été dit, et ce qu’on lui a fait dire. Castro affirma que la Révolution a besoin pour réussir d’un parti unique fondé sur le marxisme, et que lui :
« Est-ce que je crois au marxisme ? Je crois de façon absolue au marxisme ! Y croyais-je le premier janvier (1959) ? (…) Non je ne le comprenais pas comme je le comprends aujourd’hui. Si je compare ma compréhension d’alors à celle d’aujourd’hui, il y a une grande différence … (mais) … je suis marxiste léniniste et je le serai jusqu’à la fin de mes jours ».
À cela l’United Press International (UPI) principale agence de presse américaine, ajouta un paragraphe apocryphe où Castro disait qu’il était communiste depuis l’Université, mais qu’il avait caché ses idées pour prendre plus facilement le pouvoir. (Le 13 janvier 1962 le directeur de l’UPI dénonçait les pressions économiques et politiques auxquelles il avait à faire face). La revue « Partisans » d’avril 1962 a donné des extraits fragmentaires et édulcorés de ce discours.
Cette volte-face de Castro en complet désaccord avec ses premiers discours est stigmatisée par les libertaires cubains (février 1962) :
« Nous ne croyons pas que Fidel Castro soit communiste, parce qu’être communiste c’est être quelque chose, et Fidel Castro n’est qu’un aventurier assoiffé de pouvoir et de gloire. Il fut un temps où il se vantait d’être démocrate et constitutionnel ; il n’était ni l’un ni l’autre. Plus tard en descendant de la Sierra Maestra, il fit montre d’un catholicisme éclatant, qui le poussait à se parer de médailles religieuses qu’il portait fièrement au cou ».
Examinons les suites politiques de ce discours.
Le 15 février, Carlos Rafael Rodriguez (cf. « NR » n° 20, pages 18 à 22), est nommé Président de l’Institut Nationale de la Réforme Agraire, le poste le plus important après celui de Fidel Castro. L’ex-président, Nuñez Jimenez, fidéliste de la « belle époque », très connu, semble avoir été complètement limogé.
11 mars 1962 : l’Organisation des Révolutionnaires Intégrés (ORI) Stade préparatoire du Parti Unifié de la Révolution Socialiste, est formé. Sur les 25 membres du Comité Directeur, il y a 9 communistes.
Le 17 mars, Fidel Castro déclare :
« Les fonctions de l’État sont une chose, celle du Parti une autre… Si l’on ne comprend pas cela, on va au chaos ».
Fidel Castro ajoute une critique des opportunistes et des arrivistes et dit que les ministres doivent être responsables devant l’État et les cellules devant le Comité Directeur des ORI. Évidemment, il y a du tirage entre fidélistes et communistes, c’est-à-dire nouveaux et anciens communistes. Le 24 mars Fidel Castro est nommé premier secrétaire des ORI, et le 26 Raul Castro est second secrétaire. On attendait un communiste comme second secrétaire, par exemple le fameux Carlos Rafael Rodriguez, mais c’est Raul, comme si les fidélistes voulaient concentrer le pouvoir en leurs mains. Le même jour, comme par hasard, Carlos Rafael Rodriguez fait un violent discours contre le plan de rationnement annoncé le 13 par Fidel Castro en personne (remaniements ministériels, un jour avant le ministère du commerce intérieur passe à un communiste). Le lendemain 27, nouvel hasard, Fidel Castro fait un discours très violent contre un membre communiste des ORI, Anibal Escalente :
« La vantardise des vieux militants communistes et la croyance que les révolutionnaires qui ne leur appartiennent pas ne sont pas capables d’occuper des postes importants est une politique absurde, négativement stupide… Nous avons oublié que le nombre des communistes de ce pays était autrefois très réduit. Maintenant que le peuple tout entier adhère au marxisme-léninisme, le sectarisme des vieux militants communistes devient absurde ».
Pourquoi généraliser la conduite d’Escalente et accuser d’autoritarisme et de graves erreurs tous les communistes ? Le 28 Escalente prend l’avion pour Prague, le journal du PC prêche « l’union la plus large que jamais » et critique Escalente. Le 6 avril, un communiste membre des ORI en province, également attaqué par Fidel Castro le 27 mars, est démis de ses fonctions. Le 11 avril, la Pravda approuve l’expulsion d’Escalente. Le 30 avril, un autre communiste est démis de ses fonctions, à La Havane cette fois. Certains fidélistes limogés réapparaissent. Le 11 mai, Fidel Castro prononce un grand discours, rendu public quelques jours après. Il critique le sectarisme des communistes des ORI, « sectarisme implacable, infatigable, systématique, qu’on rencontre partout à tous les échelons ». De nombreux abus furent commis.
« Nous sommes allés voir (l’application des ORI) tout était un monceau de merde, je m’excuse de ce que le terme à d’irrévérencieux… Les communistes croyaient qu’ils avaient gagné la Révolution à la loterie en oubliant le sang versé, les sacrifices qu’a coûté cette révolution… Si des propriétés ont été indûment confisquées, nous les rendrons à leurs propriétaires, car si, par ce geste, on contente des milliers de personnes, elles marcheront alors avec la Révolution… Il faut savoir distinguer les fautes d’Anibal Escalente et celles commises par nous tous, et par 400 Anibal qui circulent par ici… Nous faisons cette autocritique de nos erreurs sur un plan marxiste-léniniste. Que personne ne s’imagine que nous faisons un pas en arrière ».
Le 22 mai on annonce la création d’un camp de rééducation pour travailleurs « commettant des erreurs ou des infractions entraînant un préjudice social, sans constituer un crime, à proprement parler ». Le 25, un nouvel accord pétrolier est signé avec l’URSS ;
Il y a une violente lutte d’influence dans le pouvoir entre fidélistes et communistes, mais le pouvoir lui-même est toujours plus fort.
Les problèmes économiques viennent accentuer l’influence de l’État.
Une constatation pour débuter : le commerce extérieur se faisait à 75 % avec les USA sous Batista, il passe à 78 % avec les pays de l’Est sous Castro.
La réduction volontaire de part et d’autre du commerce américano-cubain, et la rupture depuis la conférence de Punta del Este (février 1962) a entraîné de sérieuses difficultés. Celles-ci se sont manifestées surtout pour les citadins, mais pour la majorité de la population, la situation est tout de même meilleure. La cessation du commerce avec les USA et leurs alliés (sauf le Canada, mais y compris la France) prive le gouvernement cubain de quelque vingt millions de dollars. En outre la sécheresse de cette année a provoqué une faible récolte de sucre. Le 13 mars 1962, Castro doit annoncer un plan de rationnement car :
« Le problème du ravitaillement est le problème le plus sérieux de la révolution ».
Le plan est divisé en trois chapitres :
- matières grasses, légumes : il sera fourni par mois à chacun 2 livres de matières grasses, 6 de riz, 1,5 de haricots, lentilles ou pois chiches,
- produits de ménage : 1 savonnette, 1 savon, 1 paquet de lessive, 1 tube de pâte dentifrice par mois et pour deux personnes,
- La Havane : 150 grammes de viande par personne dans les villes par semaine, 1 poulet de 2 livres par mois, 5 œufs par mois, etc.
Le 26 mars, dans son discours de critique Carlos Rafael Rodriguez affirme :
« Une semaine après l’entrée en vigueur du plan de rationnement, nous pouvons constater que ce plan marche mal ».
Le Mouvement Libertaire Cubain (MLC) signale, en avril, que la mise en pratique du plan est toute théorique et que le peuple manifeste sa mauvaise humeur.
Il semble enfin que la baisse de la récolte de sucre soit due également à la concurrence qui existe en fait entre les anciennes compagnies sucrières nationalisées et les coopératives.
Les coupeurs de canne préférant travailler dans les coopératives où ils sont mieux payés, d’où manque de main‑d’œuvre dans les ex-compagnies.
Sur le plan bancaire et industriel, les accords avec les pays de l’Est se sont multipliés ces derniers mois. Cependant la classe ouvrière préoccupe toujours le régime :
« L’absentéisme prend “des caractéristiques alarmantes “… »
…il est :
« …le contre-révolutionnaire le plus sombre, le plus subtil “,
disait Guevara en septembre 1961. En novembre, il ajoutait que la classe ouvrière :
« donnait l’impression de ne pas comprendre le nouveau rôle qu’elle avait à jouer ».
L’opposition à Cuba même semble impossible. Il existe des maquis contre-révolutionnaires. Selon le MLC il y a 40 000 personnes emprisonnées pour opposition politique et traitées sauvagement. En janvier un camarade écrivait :
« Nous avons vu, de nos yeux vus, le mitraillage de groupes de personnes où 7 êtres humains périrent… Nous avons vu l’assassinat d’un groupe de plus de 8 personnes pour le seul délit de vouloir sortir clandestinement du pays sur une embarcation… Nous savons que chaque fois qu’un bateau emmenant des personnes qui veulent fuir le communisme, est pris, il est mitraillé et coulé sans qu’on s’occupe de savoir s’il y a des enfants et des femmes à bord… ».
En février, une loi est édictée qui punit de mort les personnes prises les armes à la main et les saboteurs. en avril, le procès des 1 179 prisonniers du débarquement manqué a lieu, mais aucun n’est condamné à mort ; ils sont tous condamnés, mais sont libérables si leur famille paie une certaine somme. L’an dernier Fidel Castro voulait les échanger contre des tracteurs d’une valeur totale de 140 millions de nouveaux francs, aujourd’hui il demande 310 millions de nouveaux francs.
L’émigration cubaine aux USA s’agite en mars, une manifestation a eu lieu à Miami contre la passivité du Conseil Révolutionnaire Anticastriste (CRA) ; en avril le Mouvement Révolutionnaire Populaire (MRP) qui a rompu avec le CRA depuis le débarquement, annonce qu’il va organiser une armée ; en avril également, le cardinal Spellmann, donne 25 000 nouveaux francs pour le rachat des prisonniers ; toujours en avril Barquin ancien colonel de l’armée de Batista prend contact à Miami avec le MRP. Quant au MLC bien qu’il approuve l’action de l’émigration, il dénonce en avril l’action des partisans de Batista parmi les émigrés « ces bandits déguisés en martyrs prétendent se convertir en moteur de toute solution du drame cubain ».
Dans le même courant d’idées qui consiste à monter en épingle l’importance de l’émigration envers laquelle nous maintenons une attitude méfiante nous pourrions parler d’antisémitisme. Certaines explosions contre les magasins juifs, et aussi le fait que l’Haias, organisation sioniste, s’occupe d’évacuer les juifs cubains le prouveraient. Cependant Fidel Castro a dit :
« Être anticatholique, anticommuniste, antisémite, c’est être un contre-révolutionnaire ».
Mais on connaît la valeur des déclarations castristes. De toute façon le racisme à Cuba, peuple mélangé à l’extrême ne peut être que relatif, par rapport à beaucoup d’autres pays.
Nous disions dans notre conclusion précédente : « on n’est plus colombien ou mexicain, on est pour ou contre Castro ». La conférence de Punta del Este l’a bien montré. Les USA avaient convoqué l’organisation des États Américains (OEA) pour qu’ils excluent Cuba, et pour qu’ils donnent un blanc-seing aux USA pour qu’un nouveau débarquement du 17 avril 1961 ait lieu. Auparavant les discours injurieux de Castro en décembre 1961, contre les gouvernements de la Colombie, de Panama, amènent ceux-ci à rompre leurs relations diplomatiques avec Cuba.
À Punta del Este, fin janvier, Cuba est condamné puis exclu de l’OEA, mais l’abstention des grands pays : Chili, Argentine, Brésil, Équateur, Mexique, Bolivie, empêche les USA de présenter une motion de sanction contre Cuba. De nombreuses manifestations souvent sanglantes en faveur de Cuba avaient eu lieu dans presque tous les pays latino-américains. En Argentine et en Équateur, les éléments conservateurs, c’est-à-dire l’extrême droite, composée de propriétaires fonciers et de l’armée obligent les gouvernements à rompre les relations diplomatiques avec Cuba. En Argentine Frondizi est chassé et aujourd’hui encore la crise est ouverte. Au Venezuela un putsch pro-fidéliste a eu lieu en mars et en juin. Aux USA Kennedy rompt toutes relations économiques avec Cuba. Cuba porte plainte aux Nations Unies contre « l’agression économique des USA », mais n’étant pas appuyé par les pays du bloc afro-asiatique, il abandonne la partie.
En janvier un obscur fonctionnaire du pape annonce que Fidel Castro est excommunié. En réalité, il n’en est rien, du reste le président de la République a envoyé « des vœux sincères de prospérité chrétienne » à Jean XXIII. Cuba est toujours en relations diplomatiques avec le Vatican de même qu’avec l’Espagne franquiste.
Une lettre du 23 janvier 1962 du MLC nous communique les renseignements suivants :
« Le mouvement libertaire existe à Cuba depuis l’époque de la colonie, sous l’influence d’une grande quantité de militants espagnols, qui fuyaient de la péninsule à cause de la répression continuelle qu’y subissaient nos camarades… Notre mouvement à Cuba eut une importance extraordinaire, jusqu’à l’avènement au pouvoir du général Machado en 1925. Les syndicats ouvriers dirigés par des camarades libertaires cubains et espagnols répondaient à l’orientation anarcho-syndicaliste du mouvement espagnol utilisant la tactique de l’action directe comme méthode de combat et observant une attitude farouchement anti-politique… La féroce répression de Machado affaiblit extraordinairement nos rangs, car de nombreux militants cubains et espagnols furent assassinés par les forces policières et militaires tandis que la majorité des militants espagnols était déportée en Espagne. Les communistes profitèrent de cette étape pour avancer dans le mouvement ouvrier… En 1938 les communistes firent un pacte avec Batista, lui offrant leur appui politique en échange du monopole total des organisations syndicales.
… L’attitude du MLC envers Batista fut constante durant les deux périodes de sa dictature : de 1935 à 1944 nous avons constamment conspiré et lutté conjointement avec les forces démocratiques qui le combattaient ; de 1952 à 1958 de même. Jamais nous n’avons transigé avec la dictature civico-militaire de Batista, et, durant le combat contre elle de nombreux camarades furent arrêtés et torturés, et certains assassinés, par les sbires de Batista. Notre attitude envers Castro avant le 1er janvier 1959 fut claire : nous l’avons toujours jugé comme un aventurier sans scrupule et désirant le pouvoir, comme un homme sans idéologie définie, et par conséquent, adonné à la démagogie et au dirigisme… Néanmoins de nombreux libertaires luttèrent dans les cadres du Mouvement Révolutionnaire du 26 juillet… Très rapidement, durant les premiers jours de janvier 1959, ses intentions totalitaires apparurent… Nous avons tenté d’exprimer notre désaccord sur l’orientation plus qu’autoritaire du nouveau régime par des déclarations publiques et des discussions ouvertes des décisions gouvernementales. Mais très rapidement nous vîmes que cela était impossible, parce que toute attitude critique était aussitôt qualifiée de « contre-révolutionnaire »… Tout ceci obligea certains de nos militants à se placer franchement dans l’opposition au régime fidéliste, ce qui les força par la suite à prendre le chemin de l’exil, tandis que d’autres militants plus maniables et plus souples s’adaptaient à la situation et décidaient de participer étroitement à la nouvelle dictature. Pour nous ces derniers ont cessé d’être des militants libertaires…
De ce qui précède découle notre attitude actuelle : nous sommes contre l’actuelle dictature totalitaire castro-communiste ; nous nous opposons résolument à toute solution imposée par des puissances étrangères qui suppose le retour à la situation antérieure au 1er janvier 1959 ; nous luttons pour que le peuple cubain récupère sa liberté pour poursuivre le processus transformateur de la révolution sur des voies plus libres et plus justes… Nous nous efforçons d’organiser l’action de tous les peuples latino-américains, dans la lutte contre l’exploitation et l’oppression, sans nous inscrire dans aucun des blocs impérialistes qui se disputent actuellement la domination du monde…
Il existe dans le mouvement libertaire international une absurde confusion sur la tragédie cubaine, c’est pourquoi les jugements des camarades s’avèrent contradictoires… G. Leval a une position que nous partageons en gros, mais il nous semble un peu enclin à voir le problème actuel avec trop de complaisance pour le bloc occidental… Ta conclusion [[C’est-à-dire la conclusion de notre lettre au MLC où nous dénoncions l’action communiste et le peu d’influence des masses.]] sur le régime régnant dans notre pays est correcte : dogmatisme excessif, totale influence communiste et passivité totale des masses qui sont utilisées exclusivement comme « claque ». Depuis lors, tout ce que tu as vu s’est fortement accentué : Cuba est aujourd’hui un pays « socialiste » de plus qui tourne dans l’orbite soviétique. Et malheureusement le problème cubain est devenu une pièce de plus sur le compliqué échiquier international « (lettre du 23/01/1962 du Mouvement Libertaire Cubain).
En avril 1962, le MLC nous informe de la situation des libertaires arrêtés. José Acena condamné à 20 ans de travaux forcés pour activités » contre-révolutionnaires « (ancien membre du mouvement du 26 juillet, torturé sous Batista) ; Placido Mendez 12 ans de travaux forcés ; Alberto Garcia, Joaquim Aubi et Sandalio Torres, 30 ans de travaux forcés. Antonio Daga et Luis Miguel depuis un an en prison n’ont pas encore été jugés.
Le 22 avril une réunion du MLC félicite la Fédération argentine et la CNT du Mexique pour leur appui, condamne la FA uruguayenne et » l’Adunata dei Refrattari « pour » son hostilité envers les libertaires cubains exilés et ses sympathies voilées pour la dictature totalitaire castro-communiste ».
Adunata le 3 mai annonce qu’elle ne publie plus les articles d’un camarade cubain par suite de désaccords de par et d’autre. Le camarade cubain disait que :
« la marche sur La Havane de Fidel Castro est une vulgaire parodie de la marche sur Rome de Mussolini ».
À quoi « Adunata » avait déjà répondu (18 novembre 1961) que c’était ignorer l’histoire car pour Mussolini ce fut une comédie « il se rendait à Rome à l’invitation du roi en ” sleeping-car ” avec ses chemises noires », alors que pour Castro ce fut la lutte de tout un peuple.
Umanita Nova le 11 mars publie une lettre du même camarade cubain qui reproche à Umanita Nova ses sympathies procastristes, la direction répond en reprochant à celui-ci ses sympathies pro-USA. Le 27 mai, la direction publie une très violence note contre ce camarade cubain, lui reprochant de s’être réfugié à Miami et de n’avoir pas dénoncé les crimes de Batista.
Notre conclusion est exactement la même que celle du précédent numéro. Les attitudes se sont durcies ; il apparaît dorénavant certain que les USA ne reculeront pas. Le pouvoir étatique profitant de la situation politique et économique accentue continuellement son emprise. Savoir si Castro deviendra un communiste orthodoxe ou hétérodoxe n’a guère d’importance, il faut se demander comme le peuple pourra retrouver ses libertés sans rien perdre de ce qu’il a acquis. Et dans la conjoncture actuelle nous ne voyons pas d’espoir ni à l’intérieur ni à l’extérieur de Cuba.
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