A) La Civilisation Égyptienne (fin)
Ce qu’il nous reste de l’architecture égyptienne — puisque pendant l’oppression de l’Égypte par la christianisme, presque tous les monuments furent détruits — nous montre qu’elle est la plus durable, la plus merveilleuse et la plus grandiose du monde.
Pour les Égyptiens, les demeures des vivants sont faites pour y demeurer peu de temps, les tombeaux, au contraire, pour y rester éternellement. C’est pour ce motif que furent construites les pyramides, tombeaux des Pharaons.
[|* * * *|]
On ne connait qu’un temple construit sous l’Ancien Empire, c’est le temple du Sphinx, ainsi nommé à cause de sa proximité de cette énorme allégorie à qui il était destiné.
Pour construire ces énormes monuments, on dépeuplait toute une province jusqu’à ce que les habitants fussent exténués, alors on les renvoyait chez eux et on en dépeuplait une autre jusqu’à ce que l’ouvrage fût achevé.
Les monuments qu’a construits le Moyen Empire ont été presque tous détruits par l’invasion des Hyksos.
On n’a retrouvé que les tombeaux souterrains de Béni-Hassan.
[|* * * *|]
L’apogée de l’architecture égyptienne fut pendant le Nouvel Empire.
Beaucoup de villes furent artistiquement restaurées. De longs souterrains, aux abords des villes, servaient de tombeaux.
Des temples funéraires furent élevés sur la rive gauche du Nil.
« Le plus célèbre est celui du Dieu Ammon Karnak. Il renferme la grande salle hypostyle, colossale merveille du génie architectural de l’Égypte » dit M. Gustave Le Bon.
[|* * * *|]
Les premiers essais de sculpture, sous l’Ancien Empire furent des effigies d’un réalisme puissant dans le roc, le granit, le bois.
Puis vinrent les statues eu bronze.
Du Moyen Empire il reste surtout des bas-reliefs de temples. Sous le Nouvel Empire, dans les bas-reliefs, toujours les têtes et jambes sont de profil tandis que yeux, épaules et poitrines sont de face.
[|* * * *|]
La peinture égyptienne est fortement colorée.
[|* * * *|]
Les arts industriels ont été très développés en Égypte. Les plus petits bijoux ont la majesté de leurs colosses. Les Égyptiens connaissaient le bronze depuis l’Ancien Empire.
L’or, l’argent ont été travaillés par eux avec une perfection remarquable.
Le verre coloré et l’émail ont servi en Égypte à tous les usages : vases, statuettes, meubles, ornements. Tout était émaillé.
Les pierres précieuses, la corne, le cristal, servaient pour façonner des bibelots.
Les broderies étaient superbes, les étoffes d’une légèreté et d’une souplesse incomparables
B) La Civilisation Chaldéo-Assyrienne
C’est en Asie que nous nous transportons. Ici aussi ce sont les deux fleuves, le Tigre et l’Euphrate analogues au Nil qui sont les causes premières des brillantes civilisations asiatiques.
Comme le Nil et plus que lui, ces deux fleuves se déversaient sur les contrées avoisinantes, enrichissaient le sol mais dévastaient tout sur leur passage.
Aussi ce fut seulement quand, par un travail de plusieurs générations, ils furent contraints de suivre un cours régulier que la civilisation apparut.
La Chaldée et l’Assyrie, aujourd’hui désertes, furent, il y a des milliers d’années, remplies de cités florissantes dont on retrouve les vestiges sous le sable qui les a recouvertes.
La Chaldée ou Babylonie, est une vaste plaine, dont les sources d’asphalte innombrables servent comme combustibles.
L’Assyrie ou Mésopotamie renferme au contraire des richesses minérales : calcaire, grès, marbre, fer, plomb, argent, antimoine.
Les Assyriens de Ninive étaient de la race sémite.
Quant aux Chaldéens, il est difficile de savoir de quelle race ils descendent.
Dans les œuvres d’art, statues, peintures, on retrouve partout le type sémitique. Mais ce n’est pas aux sémites que nous devons la civilisation chaldéo-assyrienne, mais à des contemporains des premiers Égyptiens, aux Schesou-Hor.
L’écriture des Assyriens et des Chaldéens se composait de caractères cunéiformes.
C’est en 1842 que l’on trouva le premier palais assyrien ; quelques années plus tard on découvrait Ninive la capitale de l’Assyrie, ses bibliothèques où les briques servaient de livres.
On arriva à déchiffrer les caractères cunéiformes, et au lieu des légendes laissées par la Bible ou la tradition, on peut aujourd’hui, par les écrits véritables des Chaldéens et des Assyriens, connaître leur histoire.
La Mésopotamie se divisait en deux parties : la Chaldée avec Babylone pour capitale et l’Assyrie dont la capitale était Ninive.
Babylone triompha pendant le premier et le second Empire Chaldéen.
Ninive triompha à son tour pendant le premier et deuxième Empire Assyrien.
Mais l’histoire et le génie des deux peuples se confondent :
Babylone eut toujours la prédominance comme culture intellectuelle.
Ninive triompha par la force des armes.
Les Assyriens étaient d’une férocité inouïe, comparable à celle des Juifs. Les cruautés les plus atroces faisaient les délices des rois de Ninive.
Le premier Empire Chaldéen comprend les vingt-six premiers siècles de l’histoire de la Chaldée, c’est l’âge féodal de la Chaldée. On n’a retrouvé que quelques débris de monuments. Puis Ninive conquit Babylone. Ce fut le premier Empire Assyrien qui subsista jusqu’à 1020 ans avant J.-C. Tout est obscur dans cette période du premier Empire Assyrien.
Le second Empire Assyrien (1020 à 625 avant J.-C.) lui succéda. Ce fut constamment la guerre jusqu’à ce qu’il succomba sous le coup de ses ennemis qui s’étaient réunis tous contre l’empereur assyrien. Ninive disparut à cette époque et personne n’en parla plus avant que les pics des archéologues la remirent au jour.
Enfin ce fut le deuxième empire chaldéen (625 à 533 avant J.-C). Babylone pendant un siècle hérita de la puissance de Ninive.
Balthazar, le dernier roi de Babylone, fut surpris dans une orgie par l’armée perse. C’est à ce moment-là que la légende rapporte qu’une main mystérieuse traça sur la muraille les trois mots redoutables : Mané, Thecel, Pharès. Avant la fin de la nuit l’Empire Chaldéen avait cessé d’exister.
Les deux langues de la Mésopotamie furent pour la Chaldée le suméro-accadien et pour l’Assyrie, l’assyrien de famille sémitique.
L’écriture se composait pour les deux pays de caractères cunéiformes.
La science consistait pour eux en quelques notions d’astronomie, de mathématiques, d’astrologie et de magie.
Pour l’industrie on a retrouvé de nombreux instruments en silex de l’âge de pierre, puis aussi de l’âge du bronze, du fer et même de l’acier trempé. L’or, l’argent étaient travaillés.
Tous les écrits étaient cachetés.
On travaillait l’argile, on en faisait des briques crues et cuites. On connaissait les couleurs : le rouge était de l’oxyde de cuivre ; le jaune de l’oxyde de fer ; le blanc de l’oxyde d’étain et le bleu du cobalt. Le cuir, le bois étaient très employés.
Enfin les Chaldéens et Assyriens naviguaient beaucoup.
Babylone fut théocratique, Ninive soumise à un maître absolu. Le commerce avait déjà une grande extension. Les perles, l’or, l’ivoire, l’ébène, les parfums, les mousselines, les pierres précieuses de l’Inde s’échangeaient contre des chevaux, des esclaves, du fer, des bois de cèdre, du baume, du froment.
La polygamie se pratiquait à Babylone.
À Ninive les mœurs étaient plus austères.
L’architecture chaldéenne et assyrienne n’est pas comparable à l’architecture égyptienne qui a défié le temps. Les murs des temples, des monument et des maisons étaient construits avec des briques et n’ont pu résister aux intempéries des saisons.
On a retrouvé des statues, des bas-reliefs qui montrent que la sculpture étaient en honneur dans ces contrées.
La peinture a existé, mais un art merveilleux la remplaça ; ce fut celui des briques émaillées.
Comme il y avait de l’argile partout, on trouve des briques, de la faïence émaillée en grande quantité. Le verre était travaillé. On n’a rien retrouvé de l’industrie textile ; mais les écrivains grecs nous ont assez parlé de la renommée des tapis et des étoffes de Mésopotamie pour que nous sachions que cette industrie était prospère.
La métallurgie était fort avancée, la bijouterie était florissante.
C) La civilisation juive
L’obscure petite tribu des Sémites qui n’eut jamais ni art, ni science, ni industrie, joue, par les religions issues de ses croyances, un rôle capital dans l’histoire du monde.
Religions dont la valeur scientifique est si nulle et pour lesquelles des nations se sont massacrées sur tous les champs de bataille de l’Orient et de l’Occident.
C’est le moins Sémite des Sémites qui a été le fondateur du Christianisme. La grande conception de charité universelle et de sombre pessimisme qu’était déjà celle de Boudha 500 ans auparavant n’avait rien de sémitique.
Et malgré le rationalisme moderne, l’Europe est encore une grande chrétienne.
Ce sont pourtant les mythes compliqués des Chaldéens qui, en traversant l’âme simpliste des Sémites, se transformèrent à tel point que l’Occident civilisé les adopta.
Jamais le peuple juif n’a apporté une aide à la civilisation, pendant sa longue histoire il n’a apporté qu’un livre « l’Ancien Testament » ne comprenant que des visions de fous et des histoires sanglantes ou obscènes.
L’Arabie centrale fut le berceau des Sémites, ils appartiennent à la même race que les Assyriens et les Arabes.
Les Israélites se fixèrent dans la vallée du Jourdain. Leur esprit mercantile et leur génie du commerce se formèrent à ce moment parce qu’ils voyaient leurs routes occupées sans cesse par des convois qui transportaient des richesses des deux civilisations égyptienne et asiatique.
Le climat de la Palestine était favorisé : vignes, oliviers, figuiers et tous les arbres fruitiers s’y développaient à merveille.
Les Israelites ont toujours été des nomades : ils furent toujours réfractaires aux arts. Leur vraie patrie, c’était le désert. C’est grâce à lui que les Sémites ont créé le Dieu lointain, majestueux, éternel.
Le groupe sémitique des Beni-Israël reconnaissait un ancêtre unique : Jacob ou Israël, descendant lui-même d’Abraham qui, le premier de sa race, avait quitté la Chaldée.
Les descendants de Jacob qui étaient venus en Égypte et qui étaient traités en esclaves, profitèrent d’une période de troubles pour se sauver. Ils traversèrent la Mer Rouge. Mais bientôt affamés, ils se révoltèrent contre leur chef : Moïse, qui, au Sinaï, pour les ramener à l’obéissance, profitait d’un orage pour disparaître habilement et revenir en prétendant qu’il apportait les ordres du Dieu de leur tribu. Mais malgré le subterfuge, la presqu’île du Sinaï ne pouvant les nourrir, ils partirent vers le Nord dans la direction du Jourdain.
Arrivés en Palestine, de nomades ils devinrent sédentaires. C’est à ce moment que la légende parle des populations passées au fil de l’épée, des murs de Jéricho s’écroulant au son des trompettes, de Josué arrêtant le soleil pour prolonger le carnage.
Avec le roi Saul, les Israélites qui jusque là n’avaient formé que des clans, devinrent une nation.
David lui succéda, Jérusalem devint la tête d’Israël. Puis vint Salomon.
Enfin en 586, Nabuchodonosor, le puissant souverain de Babylone s’empare de Jérusalem, la renverse de fond en comble et emmène les Juifs en captivité.
Ils avaient rebâti Jérusalem quand ils étaient sous la domination des Perses, mais en l’an 70, Titus prit Jérusalem, la fit brûler, et les Juifs se dispersèrent. À ce moment naissait l’illuminé dont le nom depuis 2.000 ans règne sur l’Occident. Cet obscur ouvrier galiléen allait devenir un dieu redouté.
Le peuple juif resta toujours agriculteur et pasteur. Il n’avait pas d’industrie. Il échangea les fruits de ses terres en Phénicie, contre des meubles, des bijoux, des armes, du bois, de l’ivoire.
Les Israélites cultivèrent la musique ; l’esclavage était pratiqué ; la solidarité des membres de la race juive est chose remarquable.
La polygamie était très répandue, le criminel était juge au nom de la collectivité, l’attentat à la propriété était un fait grave puni très sévèrement.
La société juive fut une organisation patriarcale avec les goûts, les vices, les superstitions des villes asiatiques devenues trop vieilles.
Le dieu ces Juifs d’aujourd’hui, c’est le même que celui des chrétiens, mais il ne ressemble en rien au dieu Jéhovah du Sinaï.
La création du monde en six jours provient de l’ancienne cosmogonie babylonienne. Jamais l’esprit simpliste du peuple Sémite n’aurait pu trouver une pareille conception.
Ce dieu Jéhovah, d’après les préceptes qu’il est censé avoir dicté ait peuple juif est un sanguinaire.
Les œuvres littéraires du peuple juif sont L’Ancien Testament, les Juges, les Rois, les Chroniques, les Macchabées, et les romans : Judith, Ruth, Tobie, Esther, et enfin : Le Cantique des Cantiques ; puis quelques œuvres morales : les Proverbes, l’Ecclésiaste, la Sagesse.
L’Ecclésiaste, c’est le livre des négations, c’est le livre de désespérance.
Le Livre de Jacob est un livre de renoncement à chercher, à comprendre, c’est le livre de soumission.
Les poètes furent nombreux, ils chantèrent surtout l’humble tente et le temple altier. Ils ont grossi ainsi le total des rêves dont l’humanité se berce toujours.
[/Sébastien