La Presse Anarchiste

Lettre

Étant tout nou­vel­le­ment sur la brèche, nous ne pou­vons faire l’his­to­rique du mou­ve­ment révo­lu­tion­naire. Cepen­dant nous avons pu voir que depuis le grand pro­cès des anar­chistes de Lyon et la mani­fes­ta­tion du 9 mars 1883, l’i­dée anar­chiste a pris une heu­reuse exten­sion. Des réunions mul­ti­pliées ont été tenues ; nos théo­ries ont été répan­dues dans la masse par les mani­festes, les bro­chures, et les publi­ca­tions diverses. Ici le par­ti anar­chiste se com­po­sant essen­tiel­le­ment de tra­vailleurs dont la plu­part sont sans pain nos moyens pécu­niers sont bien petits, car mal­heu­reu­se­ment le moyen de prendre de l’argent ou il y en a n’a pas encore été mis en pra­tique, mais, espoir, car la situa­tion dans laquelle nous sommes, nous for­ce­ra bien­tôt et recou­rir à cette res­source logique. La situa­tion éco­no­mique de l’ou­vrier devient de plus en plus ter­rible : à la mau­vaise sai­son de l’an­née der­nière on comp­tait 150.000 ouvriers sans tra­vail ; eh ! bien nous pou­vons, sans exa­gé­rer, dire que cet hiver 200.000 ouvriers seront sans tra­vail et sans pain.

Aus­si mal­gré le soi-disant calme que nos bour­geois voient par­tout, la révolte gronde sour­de­ment et il est presque pro­bable que 1884 ver­ra une révo­lu­tion éco­no­mique, dont les révol­tés du monde entier enten­dront les échos.

Espoir et Révolution

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