La Presse Anarchiste

Aragon : pour et contre

Avec Ara­gon, il y a tou­jours un mais et tout dépend de quel côté du mais on se place. Il y a ceux qui vous disent qu’il a écrit Il n’y a pas d’a­mour heu­reux, mais qu’il a aus­si écrit C’est rue Lafayette au 120… ; et puis il y a ceux qui vous disent qu’il a écrit Les com­mu­nistes, bien sûr, mais qu’il a aus­si écrit Est-ce ain­si que les hommes vivent ? et Les Beaux Quar­tiers. De toute façon, c’est tou­jours facile de s’en prendre à Aragon.

Il revient les vélos sur le che­min des villes

se parlent rap­pro­chant leurs nickels éblouis

Res­te­ra pour tou­jours un monu­ment d’une rare sot­tise, mais éga­le­ment d’une rare fla­gor­ne­rie. Le culte de la per­son­na­li­té n’é­tait pas à l’é­poque étran­ger à Ara­gon et c’est pour quoi on ne peut s’empêcher de sou­rire en le voyant aujourd’­hui pleur­ni­cher devant l’en­voyé de Paris-Match parce que M. Leca­nuet dit du mal du Par­ti com­mu­niste. Ara­gon sou­pire : « Ah ! comme ils sont mal ren­sei­gnés ! Ah ! s’ils savaient comme le Par­ti a chan­gé à pré­sent… » Outre qu’on ne peut s’empêcher de pen­ser au refus de la réin­té­gra­tion des gens d’U.N.I.R., au sort fait aux étu­diants rebelles, à l’af­faire Le Brun, on ne peut s’empêcher de pen­ser aus­si que quand le Par­ti n’a­vait pas chan­gé, M. Ara­gon y était déjà.

[/Symphorien./]

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