Ne voulant rien entendre pour payer à la nation le si léger tribut de quelques mois de leur liberté, des jeunes conscrits lyonnais faisaient la sourde oreille !
C’est un infirmier de vingt-trois ans, chargé de déterminer le groupe audiométrique des conscrits, qui contre versement de 400 francs, arrangeait le coup.
N’ayant hélas qu’une corde à son arc, l’évaluation de l’acuité auditive, le jeune homme notait bas. Ses attributions ne lui permettant pas de fabriquer des aveugles ou des bancroches, il faisait des sourds fort acceptables pour les médecins militaires qu’une séculaire sagesse fait s’en tenir en matière diagnostique aux subalternes lumières de l’infirmier, facile à sacrifier en cas de malheur.
Il n’y avait dans cette affaire que des bénéficiaires, aucune victime. Nul ne peut se plaindre d’avoir été lésé. Contre une bagatelle de quelques centaines de francs, l’infirmier de la caserne de la Vitriolerie (quel joli nom pour une caserne) donnait loyalement ce qu’aucune relation parlementaire, maçonnique ou même militaire ne saurait obtenir.
Il aura fallu qu’un honnête homme dont le fils avait été réformé aux risques et périls de l’infirmier porte plainte — une plainte qui équivaut à une dénonciation — pour que tout craque.
Le brave père dans son sursaut civique, dénonçait également son fils, auquel son libérateur réclamait — c’est la moindre des choses — un reliquat de deux cents francs, des facilités de paiement, — sans intérêts, ce qui ne court pas les rues — lui ayant été gentiment accordées !
Une centaine de privilégiés auraient, en acquittant plus ou moins le salaire du risque, dû leur liberté à l’ingénieux et audacieux stratagème de l’infirmier de la Vitriolerie.
Attention ! Suivez bien cette affaire. Les « victimes » vont surgir, pitoyables. Entraînées, subjuguées par le mauvais génie, le coupable, le seul.
Haro sur le baudet d’où nous vient tout le mal !
Ça va être joli !
Écoute petit gars, 400 francs, à l’époque et au cours du temps, je ne les avais peut-être pas, mais tu m’aurais fait crédit, hein ? Merci petit gars.
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Il n’a rien fallu de moins que l’étroite collaboration des policiers de la 6e brigade territoriale et de la S.R.I. (section de recherches et informations) pour venir à bout du gang des lance-pierres.
Cette raison sociale ne couvre en aucune façon les polissons agissements de galopins casseurs de vitres et tueurs de moineaux. Il s’agit au contraire de casseurs-sachant-casser, éprouvés, chevronnés.
Ils ont choisi le lance-pierres pour son côté pratique, moderne autant dire. Pour l’efficacité.
Le tireur d’élite de l’équipe, à vingt mètres, vous dégringolait la vitrine élue.
Lance-pierres et billes d’acier !
Le reste coule de source. Réflexe et célérité dans l’exécution. L’inspiration romantique n’intervenait évidemment que pour une part infime. Mais les amateurs de hold-up bien faits ne manqueront pas d’applaudir à cette innovation technique.
Va falloir mettre sa montre à l’heure du côté Série noire. Vite fait. Et remiser aux accessoires flingues, sulfateuses et autres bazookas avec quoi les durs maison auraient l’air un peu patate.
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Un chauffeur de taxi attaqué à Paris a déclaré que ses agresseurs avaient le type anglais. M. Gaillard (c’est le nom du chauffeur) aura mal vu. Il s’agit probablement de Nord-Africains assez habiles pour donner le change.
Un agresseur, d’ordre général, a le type Nord-Africain. Puisqu’il y a des règles, autant s’y tenir, ça oriente la police et ça facilite les recherches.
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Une mère de trente-six ans a été brûlée dans l’explosion de la Cité Emmaüs de Livry-Gargan, avec trois de ses sept enfants.
Sept enfants ! Cité d’urgence !
Pensez-vous vraiment qu’il y ait urgence ? Où en sommes-nous, au fait, de ces préoccupations politiques contraceptives et électorales ?
[/Jacques