L’Énergie est la seule vie. L’énergie est le seul délice.
William Blake.
est sauvage et belle
comme la foudre et l’étincelle
jaillie du choc des éléments.
Foin des zéphyrs et des bocages,
foin des mignons petits sonnets
où minaudèrent d’autres âges,
foin des vieux parcs et des bosquets,
foin des décors
en carton pâte.
La vie est là qui nous appelle :
ne trébuchons plus sur les morts.
La vie à chaque jour est une vie nouvelle.
Humons le matin frais et non pas le relent
des entités défuntes.
Oublions les marquis poudrés et les Philinthe :
la vie est là dans le fracas brutal des nouveaux temps
la vie, la vie sonore, la vie pleine,
dans le déferlement des volontés humaines.
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Qui chantera l’ample beauté de l’acte
et la pure beauté du geste véhément ?
Qui chantera le rêve ardent
du Vouloir riche et neuf bondissant hors des crânes ?
Qui chantera les soleils pourpres de demain,
et l’apaisement flou de la tempête
et la houle qui roule au dedans de nos têtes,
et la sainteté créatrice de nos mains ?
Qui chantera notre révolte aux mille gueules,
aux mille bras ?
Qui chantera
notre dégoût vengeur des choses veules ?
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Le fer rougi fuse en étoiles sous le marteau.
Et les concepts incandescents fusent, si beaux
dans la bataille,
que les autres petits cerveaux
ne sont plus auprès d’eux que méchants feux de paille.
Par les soirs embrasés d’idées tumultueuses
le tonnerre des mots hurleurs
claque au sein des lourdes rancœurs,
et l’éclair prompt des pensées neuves illumine la nuit des cœurs……
Oh ! ces longs soirs fiévreux ou brasille le verbe,
où le Futur s’affirme en lettres d’or……
Oh ! ces soirs de superbe
où flambe un idéal sur la ville qui dort !
[|* * * *|]
Chantez, chantez, petits poètes,
le printemps et ses pâquerettes.
Chantez, chantez, ô philistins,
raclez, raclez tout le gratin
que laissèrent au fond des âges
vos devanciers en badinage.
[|* * * *|]
Pour nous la vie est là qui nous appelle,
la vie, la vie sonore, la vie pleine,
dans le déferlement des volontés humaines.
[/Georges