La Presse Anarchiste

La Démocratie et les Masses Travailleuses dans la Révolution Russe

Il n’existe pas, dans l’histoire du monde, une seule révo­lu­tion qui ait été accom­plie par le peuple tra­vailleur dans son propre inté­rêt ; c’est-à-dire par les ouvriers des villes et les pay­sans pauvres n’exploitant pas le tra­vail d’autrui. Bien que la force prin­ci­pale de toutes les impor­tantes révo­lu­tions soit les ouvriers et les pay­sans fai­sant de grands et innom­brables sacri­fices pour leur triomphe, les guides, les orga­ni­sa­teurs des moyens, les idéo­logues des buts furent inva­ria­ble­ment, non pas les ouvriers et les pay­sans, mais des élé­ments d’à côté. Des élé­ments qui leur étaient étran­gers, géné­ra­le­ment inter­mé­diaires, hési­tant entre la classe domi­nante de l’époque mou­rante et le pro­lé­ta­riat des villes et des campagnes.

C’est tou­jours la désa­gré­ga­tion du régime crou­lant, du vieux sys­tème d’État, accen­tuée par l’impulsion des masses esclaves vers la liber­té, qui déve­loppe et accroît ces élé­ments. C’est par leurs qua­li­tés par­ti­cu­lières de classes et leur pré­ten­tion au pou­voir dans l’État qu’ils prennent une posi­tion révo­lu­tion­naire vis-à-vis du régime poli­tique ago­ni­sant, et deviennent faci­le­ment les guides des oppri­més, les conduc­teurs des mou­ve­ments popu­laires. En orga­ni­sant la révo­lu­tion, en la diri­geant sous l’égide et le pré­texte des inté­rêts vitaux des tra­vailleurs, ils pour­suivent tou­jours leurs inté­rêts étroits de groupes ou de castes. Ils aspirent à employer la révo­lu­tion dans le but d’assurer leur pré­pon­dé­rance dans le pays.

Il en fut ain­si lors de la révo­lu­tion anglaise. De même lors de la Grande Révo­lu­tion fran­çaise ; encore lors des révo­lu­tions fran­çaise et alle­mande de 1848 ; bref, dans toutes les révo­lu­tions où le pro­lé­ta­riat des villes et des cam­pagnes ver­sa son sang à flots dans la lutte pour la liber­té. Seuls les meneurs, les poli­ti­ciens de toutes éti­quettes dis­po­sèrent et pro­fi­tèrent tou­jours des fruits de ses efforts et de ses sacri­fices, exploi­tant sur le des du peuple et à son insu, les pro­blèmes et les buts de la révo­lu­tion au pro­fit des inté­rêts de leurs groupes.

Dans la Grande révo­lu­tion fran­çaise, les tra­vailleurs firent des efforts sur­hu­mains pour son triomphe. Mais les hommes poli­tiques de cette révo­lu­tion furent-ils des enfants du pro­lé­ta­riat ? et lut­taient-ils pour ses aspi­ra­tions : Liber­té, Éga­li­té ? Non, sans aucun doute. Dan­ton, Robes­pierre, Camille Des­mou­lins et toute une série d’autres prêtres de la révo­lu­tion furent essen­tiel­le­ment des repré­sen­tants de la bour­geoi­sie libé­rale d’alors. Ils lut­taient ayant en vue une struc­ture bour­geoise et déter­mi­née de la socié­té, ne pré­sen­tant rien de com­mun avec les idées de liber­té et d’égalité des masses popu­laires de la France du 18e siècle. Ils étaient et sont cepen­dant consi­dé­rés comme les guides avé­rés de toute la Grande Révolution.

En 1848, la classe ouvrière qui avait sacri­fié à la révo­lu­tion trois mois d’efforts héroïques de misères, de pri­va­tions, de famine, obtint-elle cette « Répu­blique Sociale » qui lui avait été pro­mise par les diri­geants de la révo­lu­tion Elle ne recueillit d’eux que l’esclavage, des exter­mi­na­tions de masse : fusillades de 50.000 ouvriers de Paris, lorsqu’ils ten­tèrent de s’insurger contre ceux qui les avaient trahis.

Dans toutes les révo­lu­tions pas­sées, les pay­sans et les ouvriers ne par­vinrent qu’à esquis­ser som­mai­re­ment leurs aspi­ra­tions fon­da­men­tales, qu’à for­mer seule­ment leur cou­rant, géné­ra­le­ment déna­tu­ré et liqui­dé par les « meneurs » de la révo­lu­tion, plus malins, plus astu­cieux, plus rusés et plus ins­truits. Le maxi­mum de leurs conquêtes se bor­nait à un os bien maigre : Un droit de réunion, d’association, de presse, ou le droit de se don­ner des gou­ver­nants ! Encore cet os illu­soire ne leur était-il lais­sé que juste le temps néces­saire au nou­veau régime pour se conso­li­der. Après quoi la vie des masses repre­nait son ancien cours de sou­mis­sion, d’exploitation et de duperie.

Ce n’est que dans des mou­ve­ments pro­fonds d’en bas, tels la révolte de Rasine et les insur­rec­tions révo­lu­tion­naires pay­sannes russes da ces der­nières années, que le peuple est maître du mou­ve­ment et lui com­mu­nique son essence et sa forme.

Ces mou­ve­ments habi­tuel­le­ment accueillis par des blâmes et des malé­dic­tions de la part de toute l’« huma­ni­té pen­sante » n’ont encore jamais vain­cu. De plus, ils se dis­tinguent vigou­reu­se­ment des révo­lu­tions diri­gées par des groupes ou des par­tis politiques.

Notre révo­lu­tion russe est sans aucun doute et jusqu’à pré­sent, une révo­lu­tion poli­tique qui réa­lise, par les forces popu­laires, des inté­rêts étran­gers au peuple. Le fait fon­da­men­tal, saillant de cette der­nière révo­lu­tion, c’est, à l’aide des sacri­fices, des souf­frances et des efforts révo­lu­tion­naires les plus grands des ouvriers et des pay­sans, la sai­sie du pou­voir poli­tique par un groupe inter­mé­diaire : 1’« Intel­li­gen­zia » (couche intel­li­gente) socia­liste révo­lu­tion­naire, en réa­li­té, démo­crate socialiste.

On a beau­coup écrit sur cette « Intel­li­gen­zia » russe. Habi­tuel­le­ment on la louait en l’appelant la « por­teuse d’idéals humains supé­rieurs » ! cham­pionne de la véri­té ! Elle fut aus­si quel­que­fois, rare­ment, blâ­mée, inju­riée. Tout ce qui a été dit et écrit sur elle, le bon et le mau­vais, a un défaut par­ti­cu­lier ; c’est elle-même qui se défi­nis­sait, c’est elle-même qui se blâ­mait ou se louait ! Pour l’esprit indé­pen­dant des ouvriers et des pay­sans, cette méthode n’est nul­le­ment per­sua­sive, et ne peut avoir aucun poids dans leurs rela­tions. Dans ces rela­tions, le peuple ne tien­dra compte que des faits. Or, le fait réel, incon­tes­table dans la vie de l’« intel­li­gen­zia » socia­liste, c’est qu’elle jouis­sait tou­jours d’une situa­tion sociale privilégiée.

En vivant dans les pri­vi­lèges, l’intellectuel devient pri­vi­lé­gié non seule­ment socia­le­ment, mais aus­si psychologiquement.

Toutes ses aspi­ra­tions spi­ri­tuelles, tout ce qu’il entend par son idéal social, ren­ferme infailli­ble­ment l’esprit du pri­vi­lège de caste. Cet esprit se mani­feste dans tout le déve­lop­pe­ment de l’« intelligenzia ».

Si nous pre­nons l’époque des « héca­bristes » [[Nom don­né aux par­ti­ci­pants du pre­mier sou­lè­ve­ment révo­lu­tion­naire russe qui eut lieu prin­ci­pa­le­ment à Saint-Péters­bourg en décembre 1825, et dont les 5 prin­ci­paux guides furent pen­dus après leur échec.]], comme début du mou­ve­ment révo­lu­tion­naire de l’« intel­li­gen­zia », en pas­sant consé­cu­ti­ve­ment par toutes les étapes de ce mou­ve­ment : la « Narod­nit­ches­vo » [[Narod­nit­chest­vo : mou­ve­ment qui se dérou­la vers 1870. Exode de nom­breux étu­diants, jeunes hommes et jeunes filles des classes éle­vées vers les pro­fon­deurs des masses popu­laires dans le but de les ins­truire et d’y faire de la pro­pa­gande socia­liste. Ce mou­ve­ment fut anéan­ti par des per­sé­cu­tions sans nombre. Il en sor­tit le Narod­volt­chest­vo, ten­dance qui entraî­na la for­ma­tion du par­ti « Narod­naia Volia » ayant pour but la sup­pres­sion du tsar afin de trans­for­mer le régime et rendre pos­sible la pro­pa­gande. Ils réus­sirent à assas­si­ner le tsar Alexandre II en 1881.]], le « Narod­volt­chest­vo », le « Mar­xisme », bref le socia­lisme dans toutes ses rami­fi­ca­tions en géné­ral, nous trou­vons par­tout cet esprit de pri­vi­lèges de caste clai­re­ment exprimé.

Quelle que soit, en appa­rence, l’élévation d’un idéal social, s’il porte en lui des pri­vi­lèges pour les­quels le peuple devra payer de son tra­vail et de ses droits, il n’est plus la véri­té com­plète. Or, un idéal social qui n’offre pas au peuple la véri­té com­plète est pour lui un men­songe. C’est pré­ci­sé­ment un tel men­songe qu’est pour lui l’idéologie de 1’« intel­li­gen­zia » socia­liste, et 1’« intel­li­gen­zia » elle-même : et tout découle de ce fait dans les rela­tions entre le peuple et elle.

Le peuple n’oubliera et ne par­don­ne­ra jamais que, spé­cu­lant sur ses condi­tions misé­rables de tra­vail et sur son manque de droits, une cer­taine caste sociale se crée des pri­vi­lèges et s’efforce de les trans­fé­rer dans la socié­té nouvelle.

Le peuple, c’est une chose, la démo­cra­tie et son idéo­lo­gie socia­liste c’en est une autre. Elle vient au peuple pru­dem­ment et astucieusement !

Certes, des natures héroïques, iso­lées, comme Sophie Per­ows­kaia, se placent au-des­sus de ces viles ques­tions de pri­vi­lèges propres au socia­lisme. Cela ne pro­vient pas d’une doc­trine de classe ou de démo­cra­tisme, c’est un phé­no­mène d’ordre psy­cho­lo­gique ou éthique. Elles sont les fleurs de la vie, la beau­té du genre humain. Elles s’enflamment de la pas­sion de la véri­té, se donnent et se dévouent com­plè­te­ment au ser­vice du peuple, et par leurs belles exis­tences font res­sor­tir encore plus la faus­se­té de l’idéologie socia­liste. Le peuple ne les oublie­ra jamais et por­te­ra éter­nel­le­ment dans son cœur un grand amour pour elles.

Les vagues aspi­ra­tions poli­tiques de l’Intelligenzia russe en 1825 s’érigèrent un demi-siècle plus tard en un sys­tème socia­liste éta­tiste ache­vé, et elle-même en un grou­pe­ment social et éco­no­mique pré­cis (démo­cra­tie socialiste).

Les rela­tions entre le peuple et elle se fixèrent défi­ni­ti­ve­ment : Le peuple mar­chant vers l’auto-direction civile et éco­no­mique ; la démo­cra­tie cher­chant à exer­cer le pouvoir.

La liai­son entre eux ne peut tenir qu’à l’aide de ruses, de trom­pe­ries et de vio­lences, mais en aucun cas d’une façon natu­relle par la force d’une com­mu­nau­té d’intérêts. Ces deux élé­ments sont hos­tiles l’un à l’autre.

L’idée éta­tiste elle-même, l’idée d’une direc­tion des masses par la contrainte fut tou­jours le propre des indi­vi­dus chez les­quels le sen­ti­ment d’égalité est absent et où l’instinct d’égoïsme domine, indi­vi­dus pour les­quels la masse humaine est une matière brute pri­vée de volon­té, d’initiative et de conscience, inca­pable de se diri­ger elle-même.

Cette idée fut tou­jours la carac­té­ris­tique des grou­pe­ments pri­vi­lé­giés se trou­vant en dehors du peuple tra­vailleur : les couches patri­ciennes, la caste mili­taire, noblesse, cler­gé, bour­geoi­sie indus­trielle et com­mer­çante, etc… Ce n’est pas par hasard que le socia­lisme moderne s’est mon­tré le ser­vi­teur zélé de la même idée.

Le socia­lisme est l’idéologie d’une nou­velle caste de domi­na­teurs. Si nous obser­vons atten­ti­ve­ment les apôtres du socia­lisme éta­tiste, nous ver­rons que cha­cun d’eux est plein des aspi­ra­tions cen­tra­listes, que cha­cun se regarde avant tout comme un centre diri­geant et com­man­dant autour duquel les masses gra­vitent. Ce trait psy­cho­lo­gique du socia­lisme éta­tiste et de ses édiles est la conti­nua­tion directe de la psy­cho­lo­gie des grou­pe­ments domi­na­teurs anciens éteints ou en train de disparaître.

Le second fait saillant de notre révo­lu­tion, c’est que les ouvriers et la classe pay­sanne tra­vailleuse res­tent dans leur situa­tion anté­rieure de « classes tra­vailleuses » — pro­duc­teurs diri­gés par le pou­voir d’en haut. Toute la construc­tion actuelle, soi-disant socia­liste, pra­ti­quée en Rus­sie, tout l’appareil éta­tiste de la direc­tion du pays, la créa­tion des nou­velles rela­tions sociales et poli­tiques, tout cela n’est avant tout que l’édification d’une nou­velle domi­na­tion de classe sur les pro­duc­teurs ; l’établissement d’un nou­veau pou­voir socia­liste sur eux. Le plan de cette construc­tion, de cette domi­na­tion fut éla­bo­ré et pré­pa­ré pen­dant des dizaines et des dizaines d’années par les lea­ders de la démo­cra­tie socia­liste, et connue avant la révo­lu­tion russe sous le nom de « col­lec­ti­visme ». Cela s’appelle main­te­nant le « sys­tème soviétique ».

Il se réa­lise pour la pre­mière fois sur la base du mou­ve­ment révo­lu­tion­naire des ouvriers et des pay­sans russes. C’est la pre­mière ten­ta­tive de la démo­cra­tie socia­liste d’établir dans un pays sa domi­na­tion éta­tiste par la force de la révo­lu­tion. En tant que pre­mière ten­ta­tive, et de plus faite seule­ment par une par­tie de la démo­cra­tie, par la par­tie la plus active, la plus révo­lu­tion­naire et ayant le plus d’initiative, son aile gauche com­mu­niste, cette ten­ta­tive par sa spon­ta­néi­té fut une sur­prise pour l’ensemble de la démo­cra­tie, et par ses formes bru­tales la sec­tion­na dans les pre­miers temps en plu­sieurs grou­pe­ments enne­mis. Quelques-uns de ces grou­pe­ments (les Men­che­viks, les socia­listes révo­lu­tion­naires, etc..) consi­dé­raient comme pré­ma­tu­ré et ris­qué d’introduire actuel­le­ment le com­mu­nisme en Rus­sie. Ils conti­nuaient d’espérer arri­ver à la domi­na­tion éta­tiste dans le pays par la voie soi-disant légis­la­tive et par­le­men­taire, c’est-à-dire par la conquête de la majo­ri­té des sièges au Par­le­ment avec les votes des pay­sans et des ouvriers. C’est sur ce désac­cord qu’ils entrèrent en dis­cus­sion avec leurs confrères de la gauche, les com­mu­nistes. Ce désac­cord n’est qu’accidentel, tem­po­raire et peu sérieux. Il est pro­vo­qué par un mal­en­ten­du, par la non-com­pré­hen­sion de la par­tie la plus vaste, la plus timide de la démo­cra­tie sur le sens du bou­le­ver­se­ment poli­tique exé­cu­té par les bol­che­viks. Aus­si­tôt que cette der­nière ver­ra que le sys­tème com­mu­niste, non seule­ment ne lui apporte rien de mau­vais, mais au contraire lui laisse entre­voir des avan­tages et des emplois superbes dans le nou­vel État, toutes les dis­cus­sions, tous les désac­cords entre les diverses frac­tions adver­saires de la démo­cra­tie dis­pa­raî­tront d’eux-mêmes et elle mar­che­ra com­plè­te­ment sous l’égide du Par­ti com­mu­niste unifié.

Déjà même actuel­le­ment nous remar­quons un chan­ge­ment de la démo­cra­tie dans ce sens. Toute une série de grou­pe­ments et de par­tis, chez nous et à l’étranger se ral­lient à la « pla­te­forme sovié­tique ». De grands par­tis poli­tiques de dif­fé­rents pays qui étaient encore ces der­niers temps les ani­ma­teurs prin­ci­paux de la 2e Inter­na­tio­nale « jaune », et qui de là lut­taient contre le bol­che­visme s’apprêtent main­te­nant à aller à l’Internationale Com­mu­niste. Tous ceux qui, avant la Révo­lu­tion russe com­po­saient la Sociale Démo­cra­tie inter­na­tio­nale dont la sub­stance bour­geoise com­men­ça à sau­ter aux yeux de chaque pro­lé­taire changent d’opinion, retournent leur veste, et s’approchent de la classe ouvrière sous l’étendard com­mu­niste avec la « Dic­ta­ture du Pro­lé­ta­riat » comme programme.

Mais sem­blable aux grandes révo­lu­tions pré­cé­dentes, où lut­taient les pay­sans et les ouvriers, notre révo­lu­tion a éga­le­ment mis en relief une série d’aspirations liber­taires, natu­relles aux tra­vailleurs dans leur lutte pour la liber­té et l’égalité. Des cou­rants anar­chistes se sont des­si­nés puis­sam­ment dans la révolution.

L’un de ces cou­rants, le plus puis­sant, le plus écla­tant est la Mac­k­h­novt­chi­na. Durant trois ans elle ten­ta héroï­que­ment de frayer dans la révo­lu­tion un che­min par lequel les tra­vailleurs de la Rus­sie pour­raient par­ve­nir à la réa­li­sa­tion de leurs aspi­ra­tions sécu­laires : Liber­té et Indé­pen­dance. Mal­gré les ten­ta­tives les plus achar­nées, les plus sau­vages du Pou­voir com­mu­niste, d’étouffer ce cou­rant, de le déna­tu­rer, de le salir, de le souiller, de l’avilir, il conti­nua de vivre, de se déve­lop­per et de s’accroître, com­bat­tant sur plu­sieurs fronts de la guerre civile, por­tant par­fois des coups sérieux à ses enne­mis et éle­vant chez les ouvriers et les pay­sans de la grande Rus­sie, de la Sibé­rie et du Cau­case, l’espoir en la Révolution.

[/​Voline./​]

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