Au moment de réaliser notre projet de revue syndicaliste, nous avions faits des prévisions ; nous avions planté quelques buts. Au bout des premiers douze mois, nous avions placé ces trois chiffres : 800. Il faut que nous arrivions à grouper 800 abonnés en un an, nous étions-nous dits.
En effet, nous nous étions donnés deux années pour recueillir le nombre d’abonnés nécessaire pour équilibrer notre budget. 800 la première année ; 1200 la seconde. Car il nous faut 1200 abonnés pour boucler, pour vivre sans souscriptions de camarades. Si nous avons dit jusqu’à ce jour qu’il ne nous en fallait qu’un millier c’est parce que 1000, c’est un chiffre vraiment rond, un nombre qui parlait et qui n’épouvantait pas trop.
On nous avait tant répété que nous ne dépasserions pas 300;puis que nous n’arriverions péniblement qu’à 500 ; et quand nous fûmes à 600, on nous assura avec tant de force que nous y dormirions longtemps, que nous n’osions écrire ce nombre de 1200, craignant qu’il n’apparaisse énorme et lointain, qu’il ne décourage nos amis propagandistes.
Une fois à 1000, pensions-nous, il sera facile d’obtenir l’effort supplémentaire pour atteindre 1200 ; l’important c’est qu’on fasse un effort et que cet effort n’apparaisse pas vain, qu’on ne le fasse pas en pessimistes et par acquit de conscience, mais en optimistes convaincus que la peine sera créatrice.
Et notre effort, celui de nos amis, a été vraiment fécond. Le but planté au bout des douze premiers mois : 800 abonnés, est atteint. Non pas en un an, mais en moins de six mois.
Hé ! les pessimistes, regardez-moi ça et réchauffez-vous un peu. Le monde n’est pas si noir, l’effort pas si inutile que vous le pensez.
Les 1200, ce n’est pas dans dix-huit mois que nous les aurons, mais bien plus tôt. Pourquoi ne les aurions-nous pas en octobre prochain au bout de notre première année d’existence et de travail ? Pour les 800 ; nous avons mis six mois. Pour les 1200, nous nous étions fixés deux ans. Il faut qu’en un an nous les ayons. Nous le pouvons. Brûlons les étapes !