La Presse Anarchiste

Éditorial

(Cet article est paru sans titre)

Depuis vingt mois, il n’y a plus, en France, de presse d’opposition.

Appe­lés à par­ti­ci­per à la Défense Natio­nale, tous les Par­tis et les Orga­ni­sa­tions se sont grou­pés autour du gou­ver­ne­ment.

L’union sacrée a sus­pen­du les polémiques.

L’état de siège a fait le reste.

D’un pays comme la France où, en temps nor­mal, l’opinion est agi­tée de cou­rants si divers et si contra­dic­toires, la pen­sée est ban­nie quand elle devient une.

Et pour­tant, grand est déjà le nombre – et chaque jour il croît – de ceux qui ont quelque chose à dire et ne veulent plus se condam­ner au silence.

Nous sommes de ceux-là.

La guerre, la vie chère, la ques­tion des loyers, les menées réac­tion­naires, les manœuvres clé­ri­cales, les salaires de famine, etc., il est impos­sible que toutes ces ques­tions de pal­pi­tante actua­li­té et sur tous les [3 lignes muti­lées dans l’original]

Nous vou­lons donc expri­mer loya­le­ment et vaillam­ment, notre sen­ti­ment sur toutes les ques­tions qui inté­ressent la vie publique et, à juste titre, pas­sionnent l’opinion.

Dans toute la mesure ou il nous sera pos­sible de le faire, nous le ferons.

Nous y sommes résolus.

Nous avons envi­sa­gé les res­pon­sa­bi­li­tés maté­rielles et morales que com­porte une telle réso­lu­tion ; nous avons mesu­ré l’étendue et pesé la lour­deur de la tâche à accom­plir et, d’un cœur ferme, nous nous sommes décidés.

À ceux qui approu­ve­ront cette déci­sion et se réjoui­ront de sa mise en appli­ca­tion, de lire régu­liè­re­ment ce jour­nal, de le pro­pa­ger, de le sou­te­nir et de le défendre au besoin.

Nous comp­tons sur eux ; ils peuvent comp­ter sur nous.

[/​Ce qu’il faut dire/​]

Pour nos camarades de Province

Nos res­sources nous ont fait une néces­si­té de limi­ter notre lan­ce­ment à Paris et à la banlieue.

Nous avons fait l’envoi de Ce qu’il faut dire… à plus de deux mille cama­rades de la pro­vince dont les sen­ti­ments nous sont connus et nous avons l’assurance qu’ils liront ce jour­nal avec intérêt.

Dans notre pen­sée, cet envoi doit être le point de départ de l’organisation métho­dique de notre vente en province.

Dans chaque loca­li­té de quelque impor­tance, il suf­fi­ra que nos cama­rades se cherchent, se ren­contrent et se groupent.

Dès qu’ils for­me­ront un noyau suf­fi­sant, ils orga­ni­se­ront la vente régu­lière de « Ce qu’il faut dire » dans leur localité.

Ils n’auront qu’à nous indi­quer, ce qu’il leur sera néces­saire pour la publi­ci­té ; affiches à pla­car­der et papillons à distribuer.

Nous leur en ferons l’envoi.

La Presse Anarchiste