La Presse Anarchiste

La liberté de la presse sous Mussolini

La revue bimen­suelle Pen­sie­ro et Volon­tà, revue d’études sociales et de culture géné­rale publiée à Rome par Mala­tes­ta, a été inter­dite ou cen­su­rée plu­sieurs fois déjà par le gou­ver­ne­ment de Mus­so­li­ni. En par­ti­cu­lier, les deux der­niers numé­ros ont été interdits.

Le der­nier numé­ro, celui de jan­vier 1926, au lieu de cou tenir, comme les pré­cé­dents, l’opinion des anar­chistes ita­liens col­la­bo­ra­teurs de Mala­tes­ta sur l’état de choses actuel et sur la sup­pres­sion de toutes les liber­tés, contient un cer­tain nombre d’extraits de clas­siques ita­liens. On y trouve entre autres :

De quelle manière on peul végé­ter, vivre et mou­rir sous la tyran­nie, par V. Alfie­ri (xviiie siècle).

Hymne à la liber­té, de V. Mon­ti (Conquête de l’Italie par [Bona­parte).

Idées Poli­tiques, de N. Machia­vel.

La déca­de­nee de Rome sous l’Empire, de Cor­ne­lius Tacite (ier siècle).

Frag­ments phi­lo­so­phiques, de Leo­nard de Vin­ci (xve siècle), et des extraits de Car­duc­ci, Gio­ber­ti, Romag­no­si, etc. Adres­ser lettres et man­dats à Ch. Des­planques 15, rue Fer­di­nand-Duval, Paris [[l’adresse était man­quante dans le jour­nal suite à une erreur typographique.]]

Le dic­ta­teur n’a pas osé cen­su­rer ce numé­ro qui exprime pour­tant l’aspiration constante et l’effort pro­lon­gé depuis des siècles de tous les pen­seurs ita­liens vers plus de lumière et de liber­té dans tous les ordres de l’activité intel­lec­tuelle, suc­ces­si­ve­ment sous la domi­na­tion des Empe­reurs, des Sei­gneurs et des Princes, des Papes, des Rois, et, pour finir par le plus mes­quin et le plus odieux, de Mussolini.

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