La Presse Anarchiste

Les affrontements à S.E.A.T.

Le groupe anar­cho-syn­di­ca­liste « Jus­ti­cia y Liber­tad » de Bar­ce­lone nous demande de rendre public le fait que la direc­tion de S.E.A.T. (filiale de F.I.A.T. en Espagne) est lar­ge­ment res­pon­sable des évé­ne­ments et des affron­te­ments entre les tra­vailleurs et la police – affron­te­ments qui firent un mort (six balles dans le ventre), encore un ouvrier.

Le Tri­bu­nal du Tra­vail avait condam­né S.E.A.T. à réin­té­grer seize tra­vailleurs ren­voyés. La direc­tion de S.E.A.T. refu­sa. Les tra­vailleurs ren­voyés reviennent dans les ate­liers. La Direc­tion les « invite » à par­tir. Les autres tra­vailleurs se soli­da­risent et déclarent la grève sur le tas. La Direc­tion fait alors appel à la police pour délo­ger les tra­vailleurs de leurs ate­liers. Et c’est l’affrontement : un mort, de nom­breux bles­sés et emprisonnés…

Nos cama­rades d’Espagne nous demandent de rap­pe­ler que cette firme auto­mo­bile (S.E.A.T., filiale de F.I.A.T. – Ita­lie) dans son pays d’origine, l’Italie, avait sou­te­nu finan­ciè­re­ment le fas­cisme et fut un des agents du mar­tyre du pro­lé­ta­riat ita­lien de 1920 à 1945.

Le patro­nat ita­lien retrouve faci­le­ment cer­taines méthodes !

La struc­tu­ra­tion du mou­ve­ment ouvrier espa­gnol com­men­ça pen­dant la Pre­mière Inter­na­tio­nale, vers 1868, avec l’aide des amis de Bakou­nine de l’Alliance de la démo­cra­tie socia­liste. La « Fede­ra­cion obre­ra de la region espa­no­la » fut une des sec­tions les plus actives de l’Internationale jusqu’aux envi­rons de 1880.

Mal­gré la ten­ta­tive du Par­ti socia­liste de créer un par­ti ouvrier par­le­men­taire, vers les années 1910.1911, les anar­cho syn­di­ca­listes réor­ga­ni­saient leur mou­ve­ment. La CNT nais­sait. Son but est la construc­tion du com­mu­nisme liber­taire par l’action directe des travailleurs.

En 1921, après le rap­port de notre cama­rade Leval, lequel fut confir­mé par le témoi­gnage de Angel Pes­ta­na, elle refu­sait d’entrer dans l’Internationale syn­di­cale rouge et réus­sit, grâce à la haute conscience de ses mili­tants, à évi­ter la scis­sion qui détrui­sit chez nous la CGT révolutionnaire.

Plon­geant ses racines pro­fon­dé­ment dans la lutte du pro­lé­ta­riat espa­gnol, la CNT et le syn­di­ca­lisme liber­taire ne sau­raient mourir.

Aujourd’hui, des vieilles cita­delles ouvrières de Bar­ce­lone, de Valence et de Sara­gosse refleu­rit la vieille volon­té de liber­té du prolétariat. 

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