La Presse Anarchiste

Répression et licenciements chez Roussel

Les licen­cie­ments, les muta­tions, la répres­sion s’abattent chez Rous­sel. Des sec­teurs de l’entreprise sont sup­pri­més, des ser­vices sont trans­fé­rés en pro­vince ou en loin­taine ban­lieue. L’absorption de la S.I.F.A. a pro­vo­qué la sup­pres­sion de 160 emplois, 100 tra­vailleurs doivent être licen­ciés et une cen­taine d’autres ont le choix entre une « muta­tion » à Romain­ville ou la porte.

La solu­tion qui consiste à ripos­ter en fai­sant des reven­di­ca­tions de salaires et en cri­ti­quant la ratio­na­li­té des déci­sions des patrons n’est pas adéquate.

Aug­men­ter le salaire d’un tra­vailleur quand quatre autres sont au chô­mage ne résout pas le pro­blème. Aug­men­ter le salaire d’un tra­vailleur quand il fait le tra­vail de deux ouvriers par les cadences accé­lé­rées, non seule­ment ne résout rien, mais per­met au contraire aux patrons d’augmenter leurs profits.

En Seine-Saint-Denis, ça décen­tra­lise : U.S.I.P.H.A.R. part pour Com­piègne. Conclu­sion, on perd les avan­tages acquis, le chô­mage s’étend. D’autant plus que de nom­breuses boîtes ferment : France-Glaces et Illus­tra­tion à Bobi­gny, Satch­well aux Lilas, Per­kins à la Plaine-Saint-Denis.

Il faut savoir qu’une entre­prise qui décen­tra­lise en pro­vince obtient un cer­tain nombre d’avantages : prime de décen­tra­li­sa­tion, pas d’impôt pen­dant cinq ans, et paie­ment de salaires plus bas..

Si vous cher­chez du tra­vail, n’allez pas en ban­lieue est !

Monique Benoît, délé­guée F.O., cadre chez Rous­sel, est mena­cée de licen­cie­ment parce qu’elle ne veut pas accep­ter sa muta­tion dans une filiale d’Arpajon.

À l’usine 4, un ouvrier est licen­cié parce que, pour des rai­sons de san­té, il ne vou­lait pas accep­ter de tra­vailler dans des vapeurs toxiques.

Un maga­si­nier refuse de faire des bandes jaunes par terre pour la visite des grosses huiles. Il reçoit une répri­mande écrite.

Au contrôle, un ouvrier pous­sé à bout, et qui avait même ten­té de se sui­ci­der, menace son chef. Il est vidé.

À la récep­tion, après avoir en vain mon­té des pro­vo­ca­tions pour vider un gars, on l’isole.

Face aux licen­cie­ments, au chô­mage, à la répres­sion, il faut que la riposte ouvrière soit à la mesure des moyens employés par les patrons.

Contre le chômage :

Exi­geons la réduc­tion des heures de tra­vail sans perte de salaire ;

Exi­geons le ralen­tis­se­ment des cadences.

C’est le seul moyen pour contraindre le patro­nat à embau­cher du per­son­nel s’il veut main­te­nir sa production. 

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