La Presse Anarchiste

À l’U.S. de la Seine

L’élection du bureau de l’Union des Syn­di­cats de la Seine consti­tue assu­ré­ment un suc­cès sen­sible pour l’opposition syn­di­ca­liste. On sait que la liste dite mino­ri­taire a obte­nu la majo­ri­té, por­tant au bureau de l’Union Mon­mous­seau, l’ex-leader des che­mi­nots (tou­jours en pri­son), Tom­ma­si, un des plus remar­quables poli­ti­ciens du Par­ti néo-com­mu­niste, mili­tant de la Voi­ture-Avia­tion, et Dudilleux, du Livre.

Les majo­ri­taires, cepen­dant, ne semblent pas trop s’émouvoir de la défaite : « La vague devait pas­ser, elle passe ; sou­hai­tons qu’elle ne laisse pas trop de dégâts der­rière elle. » Mais les évé­ne­ments de mai ont quelque peu assa­gi nos mino­ri­taires ; on se gar­de­ra des coups de tête.

Cer­tains pensent-ils que la nou­velle majo­ri­té apporte avec elle un esprit quelque peu libertaire ?

Nous allons voir ce qu’il en est, en ne nous basant que sur la séance du 14 novembre du Congrès de l’Union, séance à l’issue de laquelle le bureau a don­né sa démission. 

La bataille a eu lieu sur la ques­tion de la révi­sion des sta­tuts. Deux textes étaient en pré­sence : le pro­jet de la Com­mis­sion exé­cu­tive et les amen­de­ments pré­sen­tés par Tom­ma­si au nom de l’opposition, amen­de­ments qui furent tous adoptés. 

Un de ces amen­de­ments inter­dit aux syn­di­cats de choi­sir leur délé­gué au Comi­té géné­ral en dehors de leur sein.

Au sujet du mode d’élection des secré­taires de l’Union, le bureau deman­dait que les can­di­dats soient confé­dé­rés depuis cinq ans et pré­sen­tés par au moins un syn­di­cat, quel qu’il soit. Ils auraient été élus pour un an ; ils auraient été révo­cables mais rééli­gibles. Le texte de Tom­ma­si disait :

« Les can­di­dats devront être confé­dé­rés depuis trois ans et pré­sen­tés par le syn­di­cat auquel ils sont adhé­rents. Ils sont élus pour deux ans et rééli­gibles après une inter­rup­tion de deux ans. Tout fonc­tion­naire est démis­sion­naire de droit s’il est pri­vé de son man­dat de délé­gué au Comi­té géné­ral par son organisation. »

N’est-elle pas d’un bureau­cra­tisme bien auto­ri­taire, cette obli­ga­tion pour le can­di­dat à l’Union d’être pré­sen­té par son propre syn­di­cat ou de démis­sion­ner dès qu’il n’est plus d’accord avec celui-ci ?

Et si l’on cherche l’esprit liber­taire, ce n’est certes pas chez les admi­ra­teurs for­ce­nés du bol­che­visme qu’on le trouvera.

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