Une saleté
Depuis longtemps les politiciens marxistes — ne parlons pas des autres — nous ont habitués à toutes les indignités morales. Celle qui s’étale dans l’Humanité du 5 novembre ne peut être passée sous silence.
Le journal du parti vise à rien moins qu’à discréditer l’ouvrage de Kautsky, Comment s’est déclenchée la guerre mondiale ? le réquisitoire le plus accablant qui ait été dressé contre le crime pangermaniste, et à en empêcher la lecture par les ouailles du parti.
Pas assez bochophile au gré des néo-communistes, le vieux frère d’armes, jadis si respecté, est froidement exécuté pour n’avoir pas récité docilement le Credo à la « guerre capitaliste » et à la responsabilité équivalente de l’impérialisme de tous les belligérants — âneries qui ont, hélas ! bourré trop de crânes.
Ce n’est pas la première fois que nos socialistes se font les défenseurs du Kaiser. Mais depuis que les ordres viennent de Moscou, l’impudence ne connaît plus de bornes.
L’auteur de cette infamie a courageusement signé : Un Ligueur.
Constatons enfin que quelques jours après l’Humanité, Clarté (
Traduit par V. Dave, le livre de Kautsky est édité par Costes, 8, rue Monsieur-le-Prince. Prix, 10 fr.
L’organe de la C.G.T.
La Bataille a cédé la place au Peuple. Celui-là était l’organe officieux de la C.G.T. ; celui-ci en est le journal officiel. L’obligation de neutralité entre les tendances fait d’un journal officiel une chose généralement fort incolore. La Bataille s’efforça longtemps de garder cette neutralité, jusqu’au moment où l’acuité des divisions, en l’obligeant à prendre plus nettement position, la rendit plus vivante. Le Peuple peut au moins être bien documenté. Il est assuré de ressources qui firent toujours défaut à La Bataille. Tout confédéré versera 1 franc pour le journal. La rédaction est constituée en partie par le personnel de La Bataille, en partie par celui de l’Atelier. Le secrétaire est Harmel. L’adresse reste 67, quai Valmy, 10e.
François Marie, l’ancien administrateur, annonce qu’il va faire paraître La Bataille sous forme de revue bi-mensuelle à partir du 1er février.
Nous avons reçu
L’Éducation nouvelle et populaire, organe hebdomadaire, tribune libre des parents et des éducateurs, paraissant à Genève, 31, rue Pinchat, avec la collaboration de Roorda y Eysinga, professeur, Dr Wintsch, etc.
Le numéro coûte trente centimes (suisses) et l’abonnement pour l’étranger est de 13 francs (suisses).
La Conception du naturisme libertaire, une brochure de Henri Zisly, édition de la revue « Grammata », Alexandrie (Égypte). 0 f r. 75 à La Vie naturelle, 7, rue Jean-Robert, Paris-16e.
Jean Costebelle, matelot, de l’ami Henry-Jacques. Un roman de la bibliothèque Charpentier, chez Fasquelle.
Vers la Délivrance, de Gustave Cauvin. C’est le récit détaillé de la campagne anti-alcoolique de 1918 et 1919. Une brochure de 174 pages avec illustrations, 3 francs ; par 10 exemplaires, 2 fr. 50. Ligue Nationale contre l’Alcoolisme, 147, boulevard Saint-Germain.
L’Effort féminin aux États-Unis, de la doctoresse N. Wintsch-Maléeff. Un article tiré à part, à la Grande Revue.
Antialcoolisme constructif. Utilisation rationnelle des fruits et spécialement des pommes et des raisins, par A. Daudé-Bancel ; une brochure de 32 pages, en vente à Vouloir, 14, rue Caillon, Paris, et chez l’auteur.
Signalons
Dans La Feuille, libertaire, éclectique, paraissant tous les mois à Lyon, 41, rue Rabelais, une enquête sur l’anarchisme. La conclusion de l’enquête, due à la plume de Henri Zisly, est celle-ci : Quiconque nie l’État est anarchiste. Par conséquent, déclare Zisly, « les naturiens et naturistes libertaires, les individualistes libertaires, même les disciples sincères de Jésus et de Tolstoï sont des anarchistes », avec des tempéraments différents.
La Mère éducatrice (secrétaire de rédaction Madeleine Vernet, à Épône, (S.-et‑O.), est une petite revue fort bien faite et qui fait une propagande réellement éducative.
Le Réveil communiste-anarchiste, bi-mensuel, 6, rue des Savoises, Genève, rédigé par Bertoni. Tous les numéros en sont intéressants.
Dans la très littéraire Revue Romande, nous remarquons les articles de notre camarade Gross, de Genève.
Bureau International du Travail (à Genève)
Le B.I.T. a entrepris diverses séries de publications, dont la plupart ont déjà commencé à paraître. En voici la liste :
- Revue internationale du travail, mensuelle, 50 francs (français) ; elle contien-dra des articles, des statistiques et des informations sur l’industrie et le travail ;
- Bulletin d’information, hebdomadaire, 25 francs (français), journal officiel du B.I.T. et de son activité ;
- Revue quotidienne de presse, 165 francs (français) ;
- Études et documents, 200 francs (français) ;
- Série bibliographique, 10 francs ;
- Série législative, 35 francs ;
- Documents de la Conférence internationale du Travail, 5 francs ;
- Publications non périodiques (études spéciales et publications diverses).
Langue allemande
Nous lisons avec beaucoup d’intérêt les hebdomadaires révolutionnaires de langue allemande, notamment Erkenntnis und Befreiung, qui paraît à Vienne sous la direction de Pierre Ramus ; Der Syndikalist, dont le camarade Fritz Kater est le rédacteur en chef, et Der freie Arbeiter, qui est l’organe de la Fédération des anarchistes-communistes d’Allemagne. C’est avec plaisir que nous apprenons, par ce dernier journal, que le mouvement s’étend à travers tout le pays. Des groupes, menant une propagande active, existent dans presque toutes les grandes villes. L’organisation de ces groupes est autrement avancée en Allemagne qu’en France. Les organes ci-dessus nommés donnent des articles de fond qui répondent, d’une manière générale, aux tendances des T. N. et ne peuvent que contribuer à répandre les idées communistes libres dans la masse. Les mêmes idées sont répandues en Hollande par le Vrije socialist.