Malatesta, Borghi et leurs compagnons sont toujours en prison.
Le délit de presse ne permettant pas l’emprisonnement préventif, les magistrats poursuivent nos camarades sous l’accusation d’association séditieuse, ce qui permet de les tenir sous les verrous. À travers toute la péninsule un mouvement s’est déclenché en faveur des emprisonnés. Des meetings de protestation se tiennent dans un grand nombre de villes ; des conseils municipaux adoptent des ordres du jour réclamant la libération des prisonniers.
Pendant le mouvement des métallurgistes, le gouvernement n’avait pas osé toucher à Malatesta, car l’influence de celui-ci était grande. L’arrangement conclu, la bourgeoisie s’est vengée contre le vieil agitateur et ses amis, qui avaient, montré aux travailleurs la voie à suivre et qui, le conflit terminé, avaient conservé leur indépendance entière.
Ajoutons que Umanita Nova, le quotidien fondé par Malatesta, est resté debout et conserve une excellente attitude.
Ce journal soulignait très justement, ces derniers jours, la différence d’attitude de la bourgeoisie italienne à l’égard de la révolte populaire d’Ancône et de la sédition de Fiume, le gouvernement faisant preuve d’autant de clémence envers la dernière que de rigueur envers la première.