[/« Je voudrais rassurer d’un mot mes collègues.
Il n’y a pas de famine en Algérie. »
Déclaration à la Chambre
de M. Abel, gouverneur général de l’Algérie./]
Notre camarade Richard nous écrit d’Alger :
« Nous venons de subir une longue période de sécheresse. Dans l’intérieur, la moitié de la population indigène crève de faim en raison de la pénurie des céréales et du prix exorbitant qu’ont atteint ces denrées du fait de l’effrénée spéculation qui sévit toujours dans ce pays. L’insécurité règne et nul n’est à l’abri d’une agression dès qu’il s’éloigne des agglomérations ou s’il habite une ferme isolée.
« De nombreux projets sont proposés pour remédier à cet état de choses. Mais ce qui préoccupe particulièrement certains esprits étroits, c’est surtout la sécurité et les moyens de l’imposer. On parle de répression beaucoup plus que de ravitaillement ; en l’état actuel des choses, c’est plus simple et plus facile. Un bon repas de plomb apaise tous les appétits. »