La Presse Anarchiste

Les effectifs militaires

Les effec­tifs sous les dra­peaux s’élèvent à 40.380 officiers et 840.700 hommes (dont 28.000 env­i­ron du ser­vice auxiliaire).

Cela fait un offici­er pour 20 hommes. Et cette pro­por­tion aide à com­pren­dre la résis­tance de nos bureaux mil­i­taires à la réduc­tion des effectifs.

L’effectif-homme, en effet, se décom­pose ainsi :
591.000 Européens
148.000 indigènes du nord de l’Afrique
100.000 indigènes coloniaux
Total : 839.000 hommes.

Avec le ser­vice d’un an, le total n’atteindrait guère que 500.000 hommes, chiffre encore énorme ; mais la pro­por­tion des officiers serait de 1 pour 10, à peu près comme dans les républiques de l’Amérique centrale.

Moral­ité : Il faut des sol­dats pour les officiers.

Remar­quons que, dans les chiffres ci-dessus, ne sont pas com­pris les effec­tifs de la marine de guerre.

Les Débats eux-mêmes font remar­quer que la réduc­tion du ser­vice à 18 mois, promise à par­tir de 1923, n’allégera pas les charges financières.

En effet, l’économie d’une demi-classe, soit 125.000 hommes, ne pour­ra être réal­isée que si les trois con­di­tions suiv­antes le sont : le nom­bre des mil­i­taires de car­rière devra attein­dre de 80 à 100.000 hommes, non com­pris les officiers ; l’armée indigène devra compter 300.000 hommes ; les employés civils des­tinés à rem­plac­er des mil­i­taires dans les emplois des ser­vices et des corps de troupe devront être recrutés. Or il s’agit là d’augmentations impor­tantes par rap­port aux effec­tifs actuelle­ment atteints. Ces aug­men­ta­tions sont., pout les engagés et ren­gagés, de 30 à 50.000 hommes ; pour les con­tin­gents indigènes, de 100.000 hommes. Pour les employés civils, on ne peut don­ner un chiffre pré­cis, mais il ne sem­ble pas pou­voir être moin­dre de 50.000 hommes. Au total, on aurait donc une aug­men­ta­tion de 180 à 200.000 hommes.

On arrive à un résul­tat para­dox­al : pour pou­voir économiser 125.000 hommes du con­tin­gent annuel, il faut 200.000 engagés, ren­gagés, indigènes ou employés civils.

C’est donc à une inten­si­fi­ca­tion de notre effort mil­i­taire qu’aboutit le pro­jet gou­verne­men­tal après les deux années de la péri­ode tran­si­toire. Nos effec­tifs du temps de paix seraient, supérieurs à ceux que nous entrete­nions en 1914 ; ils com­prendraient en effet : 375.000 hommes four­nis par un con­tin­gent annuel et demi, faisant dix-huit mois de ser­vice ; 100.000 engagés ou ren­gagés ; 300.000 indigènes ; 50.000 employés ; soit au total 825.000 hommes, non com­pris les officiers.

Con­clu­sion à l’Assemblée des Nations, où la majorité (37 voix) a voté un vœu en faveur de la lim­i­ta­tion des arme­ments, la minorité opposante, com­pre­nait la Pologne, la Roumanie, le Brésil, le Chili, l’Uruguay, la Grèce et la France.

[/M. P./]


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