Supprimé de vies misérables ?
J’étais sans ma tâche haïssable
Celui qui ne doit pas savoir.
Il y a, rendus à la terre,
Des corps par mon fusil couchés.
Je les ai moi-même arrachés
À l’espoir de finir la guerre.
Ni meilleurs, ni pires non plus,
Ces gens-là me valaient sans peine.
De la grande famille humaine
Nous étions les frères perdus.
Je sens les battements tranquilles
D’un cœur gardé toujours pareil ;
Je lève mes mains au soleil :
Rien n’y reste d’une œuvre vile.
Je suis, sans remords, détourné
D’un mal dont je ne suis pas cause,
Mais, en moi, je sens quelque chose
Qui voudrait être pardonné.
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(La Symphonie héroïque. Finale.)/]