La Presse Anarchiste

Le refuge intérieur

Fer­mons les yeux, fer­mons la porte,
Las de ce monde oublions tout,
Et des­cen­dons seuls, sans escorte
En ce lieu cher et bien à nous.

Pour abor­der à ce rivage,
Nul besoin, en proie au tourment,
De sup­pu­ter d’un long voyage
Le risque ou le désagrément.

L’or et tout ce que ce métal
Achète, ici parait si vain !
L’affection seule est le régal
De nos deux cœurs mis en commun.

Iso­lés, sui­vons notre rêve.
Sans dési­rs, sans éclat, sans bruit,
Com­pre­nant que la vie est brève
Et que bien­tôt il fera nuit.

[/​René Guillot/​]

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