Las de ce monde oublions tout,
Et descendons seuls, sans escorte
En ce lieu cher et bien à nous.
Pour aborder à ce rivage,
Nul besoin, en proie au tourment,
De supputer d’un long voyage
Le risque ou le désagrément.
L’or et tout ce que ce métal
Achète, ici parait si vain !
L’affection seule est le régal
De nos deux cœurs mis en commun.
Isolés, suivons notre rêve.
Sans désirs, sans éclat, sans bruit,
Comprenant que la vie est brève
Et que bientôt il fera nuit.
[/René