Tout état intérieur psychique, moral, intellectuel n’est qu’une question d’opinion créée par une représentation propre à l’individu, qui réalise ainsi son climat illusoire qu’il le veuille ou non. En vertu de cette loi (et même en admettant ses exceptions si l’on croit à la fatalité-destin), je ne puis admettre le pessimisme que comme un état maladif attaquant particulièrement un mental non contrôlable en soi. Il s’agit de savoir si nous nous considérons comme des marionnettes ? Alors notre personnalité réelle se désagrège au contact d’idées inconscientes émises par des individus nocifs et inconscients eux-mêmes. Il est curieux de constater comme tout « malade » parle de sa « maladie » à qui daigne bien l’écouter en prêtant à cette « maladie » toutes les qualités voulues ! Tout est normal pour lui ! Il n’y a rien d’anormal ! Le Bien et le Mal, quelle foutaise ! Cette foutaise et cette confusion entre ce qui est et ce qui est officiellement reconnu, prédispose des sectaires impénitents à faire abstraction de choses existant en soi, mais qu’ils veulent ignorer en bons malades qu’ils sont !
Si nous nous considérons, comme des hommes libres, nous, pouvons non pas créer un état optimiste illusoire mais bien plutôt, par le détachement en soi de tout esclavage matériel, faire naître la clarté en notre mental par la maîtrise des passions et l’harmonie de celles-ci, la tranquillité intérieure due au mépris des choses inutiles et nuisibles. Il est bien évident que nos points de vue coïncident, avec cette seule différence que les pessimistes, en négateurs, détruisent sans reconstruire, tandis que je retrouve en moi-même la raison de vivre et de mourir plus tard, puisqu’il le faut. Car j’ai reconnu le provisoire de toutes les choses sensibles ! Alors à quoi bon se passionner inutilement, se faire du mauvais sang pour accaparer, pour acquérir, pour désirer n’importe quoi ? À quoi bon chercher cet état maladif (le pessimisme n’est que la conséquence logique de désirs répétés, sans cesse réalisés et décevant l’esprit, étant donné l’imperfection de toutes choses!). Pourquoi alors ne pas aller au-delà de ce point ? et, vouloir cette joie intérieure, cette force naturelle, cette connaissance qui vous fait regarder la vie avec stoïcisme et joie intense, mais avec le sentiment singulier que, en soi-même, réside la plus grande joie !
Éloigne-toi de moi, affreux pessimisme, je n’aime pas ton purgatoire spécial, à moi les grands espaces des montagnes inviolées et que m’importent ces malades puisqu’ils, ne veulent pas m’écouter !
[/H.