à la mémoire des poètes-chansonniers Paul Paillette et… Robert Guérard
Si les marteaux parlaient
si les métaux parlaient
Ensanglanté par tant de meurtres, de forfaits
Ils crieraient aux puissants, d’une voix furibonde :
« Vous êtes les auteurs de ces cruels méfaits ».
À tous les dictateurs dont ils furent victimes,
Aux despotes, aux grands, à tous les oppresseurs,
Ils diraient : « Vous avez préparé tous ces crimes,
Vous, auxquels une pierre à tenu lieu de cœur ».
Si les morts vous parlaient, voilà ce qu’ils diraient,
Dans leur juste colère
Aux peuples de la terre,
Leur grande voix partout
Crierait : le monde est fou !
Si lés morts vous parlaient, voilà ce qu’ils diraient.
Si les morts vous parlaient, sinistres parasites,
Tartufes, imposteurs, confits en dévotion,
Ils diraient : « Vous avez par vos prêches, vos rites,
De fanatisme empli l’imagination ».
Ils s’écrieraient : « Vos dieux, vos prêtres, vos apôtres,
N’ont jamais aux humains apporté qu’illusion.
Vos prières, vos chants, vos pauvres patenôtres
Montrent l’absurdité de toute religion ».
Si les morts vous parlaient, misérable racaille,
De notre liberté sans cesse usurpateurs,.
Ils diraient : « Votre bloc n’affiche rien qui vaille :
Vous fûtes de tout temps nos pires exploiteurs,
Sous un masque trompeur, votre conduite infâme,
Bandits, a déchaîné la guerre et ses horreurs.
Vous avez perverti les hommes et les femmes :
Le veau d’or fut toujours votre dieu corrupteur ».
[|
Aveugle et sourd le vieux monde erre à la dérive
Sans souci du destin et sans savoir pourquoi,
Se courbant sous le joug, sans autre perspective
Que des maîtres subir l’inexorable loi.
Quand donc des préjugés l’influence profonde
Fera-t-elle enfin place à l’avenir meilleur
Où luira radieuse, à la face du monde,
La raison imposant un terme à son malheur ?
[|
La voix de nos martyrs proclamant d’outre-tombe
Le cœur et la raison sources d’humanité,
Indique aux survivants la voie qui leur l’incombe
Pour vivre dans la paix, l’amour, la liberté
[/Paroles d’Edmond
Musique de R.