La Presse Anarchiste

Les Grands problèmes du Syndicalisme

Le pre­mier numé­ro du Com­bat Syn­di­ca­liste, organe de la CGTSR, publie la décla­ra­tion du Congrès de Lyon sur le rôle du syn­di­ca­lisme révo­lu­tion­naire avant et après la révolution.

Les pro­blèmes posés par cette décla­ra­tion – ou ce mani­feste – sont tel­le­ment impor­tants et d’une por­tée si grande, que nous croyons qu’il serait de la plus grande uti­li­té de la dis­sé­quer dans ses par­ties les plus vitales et d’étudier plus à fond cha­cune des ques­tions car­di­nales qui y figurent.

Nous sommes à un tour­nant de l’histoire où les phrases seules ne suf­fisent plus. La période de crises per­ma­nentes que nous tra­ver­sons exige de nous des solu­tions concrètes à des pro­blèmes concrets. Il ne suf­fit plus de dire que nous vou­lons une socié­té fon­dée sur le bien-être et la liber­té des indi­vi­dus. Il faut pou­voir indi­quer par quels moyens, et de quelle façon la réa­li­sa­tion de ce but peut être accom­plie. Il ne suf­fit plus de vou­loir détruire le Capi­ta­lisme et l’État. Il faut pou­voir rem­pla­cer ces sys­tèmes par un autre qui don­ne­rait à la socié­té humaine la capa­ci­té de s’organiser librement.

Le mani­feste du syn­di­ca­lisme révo­lu­tion­naire que publie l’organe de la CGTSR tente d’esquisser une réponse concrète au grand pro­blème de la recons­truc­tion sociale. Certes, tout ne peut être dit dans un mani­feste. Il ne peut qu’indiquer les grandes lignes. Notre devoir est de rendre ces lignes nettes, pré­cises et ne pou­vant don­ner lieu à des mal­en­ten­dus. La Voix du Tra­vail tâche­ra donc d’analyser sépa­ré­ment cha­cun des pro­blèmes angu­laires que le mani­feste n’a fait qu’effleurer.

Nous pou­vons sub­di­vi­ser ces pro­blèmes en deux caté­go­ries impor­tantes : les pro­blèmes d’ordre géné­ral et les pro­blèmes d’ordre par­ti­cu­lier. Par­mi les pro­blèmes d’ordre géné­ral, men­tion­nons, comme les plus saillants, les suivants :

  1. La ques­tion de la doc­trine du syn­di­ca­lisme face aux autres doctrines.
  2. Le pro­blème de l’organisation de la production.
  3. Le rôle du syn­di­cat au len­de­main de la Révolution.
  4. La ques­tion de l’interdépendance du tra­vail manuel et du tra­vail intel­lec­tuel et technique.

Par­mi les pro­blèmes d’ordre par­ti­cu­lier, notons surtout :

  1. Notre atti­tude envers la Charte d’Amiens.
  2. Notre atti­tude envers les par­tis politiques.
  3. Le pro­blème des grèves par­tielles et générales.
  4. Le pro­blème de la défense, les armes à la main, des conquêtes de la révolution.
  5. Le pro­blème de la sta­bi­li­sa­tion éven­tuelle de la révolution.

Nous n’avons pas l’intention d’examiner ces dif­fé­rents pro­blèmes dans l’ordre, tel que nous venons de les énu­mé­rer. Ce seront plu­tôt les exi­gences du moment qui dic­te­ront l’ordre.

Pour com­men­cer, nous publions, dans ce numé­ro, une pre­mière étude de notre cama­rade P. Bes­nard sur le rôle des techniciens.

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