Castro vient d’instaurer le service militaire obligatoire de trois ans pour les hommes de dix-sept à quarante-cinq ans, et de deux ans pour les femmes. Cela permettra d’exiger des uns et des autres la prestation gratuite et « volontaire » de travail où et quand le gouvernement le jugera nécessaire. Pour commencer, ce dernier a déjà fait appel à une partie de la population mobilisée pour aller travailler gratuitement et par force à la « zafra » (récolte de canne à sucre). Pourtant le capital « étranger » ne gêne plus les activités économiques à Cuba ; pourtant aussi la récolte de canne à sucre a diminué d’environ quarante pour cent ; pourtant encore bien des usines, qui hier absorbaient une partie de la main‑d’œuvre, ne tournent pas…
Mais les gens ne sont plus galvanisés par les discours. Et comme en URSS, mais plus vite semble-t-il, l’appareil de production se paralyse. On a beau invoquer le socialisme, la révolution et tout ce qu’on voudra, cela n’y change rien. Ni n’empêche que le sucre commence à manquer à La Havane comme le pain à Moscou.
En compensation, l’État se consolide chaque jour, et il dispose d’un très bon armement.