Dans le numéro 7, correspondant aux mois de janvier-février 1964, de la revue Panoramas, éditée à Mexico, nous trouvons une étude publiée par le parti « Aprista » péruvien sur l’économie sociale du Pérou. Cette étude, sérieuse et courageuse, montre la réalité des structures sociales qui dans ce pays, comme dans tant d’autres de l’Amérique indo-latine, remonte à l’implantation des « conquistadores » dans cette partie du monde. Nous y relevons, sur la situation de la population agraire, ces chiffres qui, à peu de choses près, correspondent à ceux de la Colombie, du Brésil, de l’Équateur, etc., du Mexique à la Terre de Feu. Ils prouvent, une fois de plus, même si cela bouscule le confort intellectuel de ceux qui expliquent toute la misère centre et sud-américaine par l’exploitation « yanque », que les causes fondamentales sont beaucoup plus profondes. En ne les dénonçant pas on ne sert pas la vérité, mais on fait le jeu des pires exploiteurs des grandes masses humaines dont on détourne l’attention en les excitant contre les « étrangers ».
Le dernier recensement agricole, dit cette étude, a montré que, sur 20 600 000 hectares de terres labourées et de prairies naturelles :
– 95 pour cent des propriétaires n’en possèdent que 6 %, soit 1 260 000 hectares, groupées en 546 000 fermes d’une moyenne de 2,03 hectares chacune ;
– 1 pour cent des propriétaires possèdent des fermes de 20 à 200 hectares ; moyennes : 54 hectares par ferme, et pourcentage sur la superficie totale : 1,08 % ;
– 4 832 propriétaires, soit moins de 4 % du total, possèdent 93 % du total des terres, et la moyenne des exploitations est de 2 200 hectares.
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