La Presse Anarchiste

La vie simple

Le para­site appelle « vie simple » la vie menée à la cam­pagne, mais sous une forme bien plus raf­fi­née que celle du paysan.

À la ville, l’on peut aus­si vivre « sim­ple­ment », mais avec des mets, des habi­ta­tions, des ameu­ble­ments et une vêture qui, tout en étant simples, sont fort coû­teux : adop­ter cette manière de faire est tout bon­ne­ment suivre un genre.

Ceci enten­du, on peut réel­le­ment vou­loir mener une vie simple, c’est-à-dire sans luxe, sans décors, sans orne­ments inutiles, en rédui­sant à néant les super­flui­tés pro­vo­quées et créées par les classes pos­sé­dantes et domi­na­trices, aidées en cette besogne par le pro­lé­ta­riat lui-même.

Vivre sim­ple­ment, c’est en résu­mé lais­ser de côté cette vie sur­chauf­fée, à la vapeur, qui ne se mani­feste que là où il y a agglomérations.

Pra­ti­que­ment, on peut réa­li­ser la vie simple dans la socié­té actuelle, dans une cer­taine mesure natu­rel­le­ment : nour­ri­ture, loge­ment, vie intime. Mais où cela devient très dif­fi­cile, voire impos­sible, c’est quand la socié­té oblige l’amant de la vie simple à se rendre à la caserne, au bureau des contri­bu­tions, à la mai­rie ou ailleurs ; sa vie se com­plique alors étrangement.

Et c’est pour­quoi le véri­table amant de la vie simple nous appa­raît plu­tôt sous l’aspect du réfrac­taire„ de l’anarchiste, – non point sous la sil­houette du scien­tiste à outrance.

[/​Henri Zisly/]

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