La Presse Anarchiste

Les Nouvelles pacifistes

L’In­ter­na­tionale des Résis­tants à la guerre a prié tous les jour­naux amis de sig­naler à leurs lecteurs le cas trag­ique d’une Améri­caine, orig­i­naire de South Dako­ta, men­acée d’un long empris­on­nement pour avoir assisté à une réu­nion du par­ti nation­al­iste de Puer­to-Rico, île où elle avait établi sa rési­dence depuis 1948.

Les milieux paci­fistes puer­tor­i­cains ignorent la vérité sur cette affaire qui sem­ble — au tra­vers d’un procès poli­tique — vis­er une mil­i­tante paci­fiste con­va­in­cue et dévouée qui pra­ti­qua son méti­er d’as­sis­tante sociale par­mi les nègres si réprou­vés aux U.S.A.

L’île de Puer­to-Rico est indépen­dante, mais en réal­ité le gou­verne­ment améri­cain y règne en maître. Une loi punit de dix ans de prison et 10 000 dol­lars d’a­mende quiconque ten­tera d’abolir le gou­verne­ment de l’île par la vio­lence. Le « crime » d’in­ten­tion, lais­sé à l’ap­pré­ci­a­tion de juges, per­met d’établir une sorte de ter­reur qui paral­yse les plus
entreprenants.

Le 2 novem­bre 1951 Ruth Reynolds fut arrêtée par 40 policiers armés sous l’ac­cu­sa­tion d’être mem­bre du par­ti nation­al­iste, d’avoir con­seil­lé, en décem­bre 49 et octo­bre 50, le ren­verse­ment du gou­verne­ment, d’avoir dans ce but offert sa vie et sa for­tune, enfin d’avoir voy­agé, le 26 octo­bre 1950, dans une auto por­tant des armes et des bombes en vue d’une révolution.

Arresta­tion et déten­tion sont entachées d’il­lé­gal­ités. La pris­on­nière est affamée et logée dans des con­di­tions déplorables.

Lorsque le 17 août 1951 Ruth com­para­ît devant ses juges elle par­ticipe à sa défense assurée par Con­rad J. Lynn. « Ma tâche est de com­pren­dre et d’in­ter­préter, pas de con­damn­er, dit-elle. Jamais je n’ai eu de rela­tions organiques avec le par­ti indépen­dant ni le par­ti nation­al­iste. » Mal­gré le manque évi­dent de preuves elle fut con­damnée de « 2 à 6 ans de prison » pour avoir vio­lé la loi en lev­ant la main (par­mi 500 assis­tants non pour­suiv­is) dans une presta­tion de ser­ment au cours d’une réu­nion du par­ti nationaliste.

Ce ver­dict, dont C. J. Lynn fera appel devant la Cour suprême des U.S.A., men­ace l’avenir de la lib­erté civile à Puerto-Rico.

On peut écrire à Ruth Reynolds, Apartabo 326, Areci­bo Prison, Puer­to-Rico. Les mes­sages lui sont remis, mais les let­tres cour­tes recom­mandées à cause de la censure.


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