La Presse Anarchiste

En pleine polémique

On trou­vera dans la rubrique « Cor­re­spon­dance » une réponse d’En­zo Mar­tuc­ci à la let­tre d’un de nos abon­nés. Mais il ne s’en est pas tenu là pour proclamer son désac­cord avec les thès­es que nous défendons dans l’U­nique. En effet, dans un arti­cle de son péri­odique Ver­tice, n° du 26 jan­vi­er dernier, inti­t­ulé « Anar­chie ou an-archie », il me prend véhé­mente­ment à par­tie, me décoche l’ép­ithète de dis­ci­ple de Ben­tham, sans savoir si j’ai jamais lu cet auteur, me con­sid­ère comme l’apôtre de l’in­térêt bien enten­du, m’op­pose Ren­zo Nova­tore, Niet­zsche, Baude­laire, Oscar Wilde, Ver­laine, d’An­nun­zio. etc. — Voilà, en effet, des adver­saires de taille ! — Comme à l’or­di­naire, son arti­cle est truf­fé d’ex­pres­sions redon­dantes et sonores, en appelle à la pas­sion, à l’héroïsme, aux élans déchaînés de l’in­stinct, à la recherche des plaisirs per­vers, que sais-je encore ? — je con­nais par cœur le vocab­u­laire de Mar­tuc­ci. — Or, je ne vois pas du tout, mais pas du tout ce que tout cela a à faire avec l’an-archisme, con­sid­éré dans son sens éty­mologique et doc­tri­nal. J’y vois un exposé d’opin­ions per­son­nelles que je ne partage pas, voilà tout. 

Ce n’est pas d’au­jour­d’hui que date le dit désac­cord. Il exis­tait déjà il y a quelque vingt-cinq ans, quand Enzo Mar­tuc­ci sig­nait Enzo de Vil­lafiore. Et ce désac­cord per­sis­tant est dû à ce que lui et moi nour­ris­sons une con­cep­tion totale­ment dif­férente et de l’in­di­vid­u­al­isme et de l’an-archisme. Être indi­vid­u­al­iste, comme nous l’en­ten­dons ici, c’est, en pre­mier lieu, cul­tiv­er, sculpter, ennoblir, per­fec­tion­ner notre per­son­nal­ité, tant éthique­ment qu’esthé­tique­ment — mais c’est égale­ment, sur le plan physique, nous préoc­cu­per de la con­serv­er intacte, saine et « équili­brée », par­tant de ce principe qu’il ne sert à rien de l’ex­pos­er à des aven­tures où il est évi­dent qu’elle suc­combera. L’in­di­vid­u­al­iste tel que nous le con­cevons « tient à sa peau » et « sa peau » est ce qu’il pos­sède de plus pré­cieux au monde. Ce n’est guère roman­tique ni héroïque, j’en con­viens, mais j’avoue, en ce qui me con­cerne, que chaque fois que j’ai été retranché de la cir­cu­la­tion — pour des motifs vrais ou faux, peu importe — j’en ai inten­sé­ment souf­fert, et ce pour toutes sortes de raisons qui me sont per­son­nelles. Je ne plas­tronne pas : la prison, le camp de con­cen­tra­tion, je ne les ai subis que for­cé, con­traint. Pour en revenir à notre indi­vid­u­al­iste, non seule­ment il tient à sa peau, mais il répugne à la vio­lence, il n’a aucun goût pour la bagarre et il entend, quand risque il y a, met­tre dans son jeu le plus d’atouts qu’il pour­ra. Comme le dis­ait Stirn­er, cet auteur si cher à mon con­tra­dicteur, se trou­vant en présence d’un obsta­cle qu’il ne peut franchir, il le con­tourne. Tout cela ressor­tit sans doute à ce qu’on dénomme « l’in­térêt bien enten­du », mais ce même intérêt bien enten­du mène notre indi­vid­u­al­iste à respecter l’in­di­vid­u­al­ité d’autrui, à ne trou­bler ni sa tran­quil­lité ni son repos, à ne pas s’oc­cu­per de ses affaires et à ne pas le gên­er dans son activ­ité, ni dans ce qui en dépend — à charge de réciproc­ité, cela va sans dire. 

Cet indi­vid­u­al­iste qui n’est ni agres­sif, ni batailleur, ni casse-cou est aus­si an-archiste, c’est-à-dire que par le raison­nement et la réflex­ion — peut-être par tem­péra­ment — il est arrivé à cette con­clu­sion que l’ex­is­tence de l’archisme (État, gou­verne­ment total­i­taire ou démoc­ra­tique) était incom­pat­i­ble non seule­ment avec l’ac­com­plisse­ment de sa per­son­nal­ité, mais encore avec la pos­si­bil­ité d’ex­is­tence d’une human­ité, d’où l’im­po­si­tion et la vio­lence étant ban­nies, le domin­isme et le servil­isme, la dom­i­na­tion et l’ex­ploita­tion auraient dis­paru. Le voca­ble an-archie. de par son éty­molo­gie et son sens doc­tri­nal, n’a jamais voulu dire chaos, con­fu­sion, désor­dre, ivresse dionysi­aque, délire apollinien, licence effrénée, rejet de toute ligne de con­duite per­son­nelle ou col­lec­tive, écrase­ment du faible par le fort, règne endémique de la ter­reur et ain­si de suite — il sig­ni­fie tout sim­ple­ment néga­tion d’au­torité — d’au­torité gou­verne­men­tale, qu’on le remar­que bien. Tout milieu social fondé sur des rap­ports ou accords mutuels, souscrits sans l’in­ter­ven­tion ou l’ingérence archiste (donc étatiste ou gou­verne­men­tale) est an-archiste. En somme, être indi­vid­u­al­iste an-archiste n’est pas seule­ment une atti­tude philosophique (il se peut, étant don­né les cir­con­stances, qu’elle ne puisse être autre chose), mais se trou­ver en pos­ses­sion d’une men­tal­ité telle que pour se con­duire dans la vie, isolé­ment, ou asso­cié avec d’autres indi­vid­u­al­istes, lui et eux n’éprou­vent aucun besoin de la pro­tec­tion de la loi ou d’une sauve­g­arde archiste quelconque. 

Qui sait si tel « copain » obscur, ignoré, isolé, « en dehors », qui vit avec les siens dans un coin reculé de la France ou d’ailleurs, insou­ciant des préjugés moraux de son envi­ron­nement, n’ap­par­tenant à aucun par­ti poli­tique, équili­brant sa con­som­ma­tion par sa pro­duc­tion, ne se lais­sant abat­tre ni par les dif­fi­cultés de l’ex­is­tence quo­ti­di­enne ni séduire par l’éblouisse­ment de la course à l’ar­gent, ne réalise pas le type de l’in­di­vid­u­al­iste an-archiste, tel qu’il est pos­si­ble de le réalis­er actuellement ? 

Qui sait si tel « copain » aus­si obscur, aus­si ignoré, aus­si isolé, qui fait de la pro­pa­gande de bouche à oreille, au bureau, à l’ate­lier, sur le chantier où il tra­vaille, glis­sant à celui-ci une brochure bien choisie, adres­sant à celui-là une remar­que appro­priée, prê­tant à cet autre un ouvrage l’a­menant à réfléchir — qui sait si ce copain n’a pas éveil­lé plus d’êtres à pren­dre con­science de leur per­son­nal­ité que telle ou telle pro­pa­gande bruyante ou spectaculaire ? 

Oui, qui sait ?

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Pour Mar­tuc­ci, Stirn­er est une sorte de Mahomet, prophète élu de l’a­n­ar­chie et l’U­nique et sa Pro­priété une espèce de Koran. Qu’il me per­me­tte de lui con­seiller la lec­ture de War­ren, Stephen Pearl Andrews, Tuck­er, Mack­ay qui, je le crains, lui sont encore inconnus.

J’emploie à des­sein ce mot « con­seiller », parce que mon con­tra­dicteur me reproche de ne pas con­seiller à qui nous lit de suiv­re les traces d’un Ren­zo Nova­tore (j’a­joute d’un Sev­eri­no di Gio­van­ni et autres). Bien sûr que je ne con­seillerai à qui que ce soit de suiv­re les traces de ces types hors-série. Le rôle d’un indi­vid­u­al­iste n’est pas de jouer au Directeur de con­science. Il appar­tient à cha­cun de se déter­min­er pour et par soi-même, sous sa respon­s­abil­ité. Pourquoi ne con­seillerais-je pas plutôt à mes amis de suiv­re l’ex­em­ple de Niet­zsche, si dis­cret, si réservé, si timide, si sen­si­ble, menant la vie d’un ascète — ou de Stirn­er lui-même, à l’ex­is­tence si effacée, qui n’eut jamais rien d’un gang­ster ou d’un hors-la-loi — ou d’un Tuck­er, anti-illé­gal­iste et type du gen­tle­man an-archiste — ou d’un Mack­ay, poète, romanci­er, et qui n’avait rien d’un chef de bande. Libre à Enzo Mar­tuc­ci de décern­er des brevets d’a­n­ar­chisme, mais libre à moi de ne pas en tenir compte. 

Il me reproche encore de pré­conis­er un indi­vid­u­al­isme de résis­tance à nos pas­sions, instincts, appétits, etc., etc., mais l’i­dole de Mar­tuc­ci, Stirn­er lui-même, m’a appris que lorsqu’on est pos­sédé par une pas­sion, un instinct, un appétit, on cesse d’être l’U­nique. On n’est l’U­nique que si on les domine. Stirn­er accepte avec recon­nais­sance ce que les siè­cles de cul­ture lui ont acquis : pou­voir sur sa nature, non-oblig­a­tion d’obéir à ses appétits. « je sais — écrit-il — que par la cul­ture, j’ai acquis la force de ne pas me laiss­er con­train­dre par mes désirs, mes appétits, mes pas­sions, etc. Je suis leur — Maître. » (Ich weiss und habe durch die Bil­dung die Kraft dazu gewon­nen das Ich Mich durch kein­er mein­er Begier­den, Lüste, Aufwellun­gen, u. s. w. zwin­gen zu lassen brauche ; Ich bin ihr — Herr (der Einzige. éd. Reclam, 1892). Je pour­rais glan­er à tra­vers le livre de Stirn­er maints pas­sages con­fir­mant ce point de vue, qui est le nôtre. Seule­ment, cette maîtrise de soi, Stirn­er ne veut pas qu’elle soit le fait d’une morale extérieure à l’in­di­vidu. Il veut que ce soit par libre choix, par égoïsme, par intérêt indi­vidu­el. De même que lorsqu’il est ques­tion de sac­ri­fice, de restric­tions à sa lib­erté per­son­nelle, etc. 

Con­cer­nant l’U­nique et sa Pro­priété, il importerait peut-être de se deman­der s’il s’ag­it d’un ouvrage de polémique plutôt que d’un traité de philoso­phie. Ce livre appa­raît, quand on l’é­tudie bien, comme une cri­tique poussée à fond des dif­férents courants idéal­istes d’alors. Il y aurait toute une étude à faire à ce sujet. Dans tous les cas, je ne sais pas pourquoi Enzo Mar­tuc­ci m’ac­cuse de ratio­nal­isme, etc., car s’il y a un égoïsme logique, rationnel, c’est bien l’é­goïsme stirnérien. 

Niet­zsche ? Mais a‑t-il existé moral­iste, plus moral­iste que Niet­zsche, lui qui admi­rait tant chez les anciens philosophes grecs « leur enseigne­ment ten­dant à une sagesse et à une règle de vie, à un ascétisme pra­tique, à une con­tin­uelle mise en pra­tique et mise à l’épreuve de la sagesse req­uise » — Niet­zsche qui voulait créer une race nou­velle de philosophes et d’é­d­u­ca­teurs de la jeunesse. — Niet­zsche qui ne plaisan­tait pas sur le chapitre de la promesse, de la parole don­née, de la respon­s­abil­ité, attrib­uts de l’in­di­vidu sou­verain. Je rem­pli­rais tout un fas­ci­cule de l’U­nique avec des apho­rismes moraux puisés dans l’œu­vre nietzschéenne !

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Enzo Mar­tuc­ci s’en prend enfin aux thès­es que l’U­nique présente sous le titre « les familles d’élec­tion et les ami­tiés mul­ti­ples », thès­es qui, selon lui, se rap­porteraient unique­ment aux asso­ci­a­tions amoureuses plu­ral­istes. C’est une erreur. Ces « familles d’élec­tion et ami­tiés mul­ti­ples » ne sont autres que des « Asso­ci­a­tions d’é­goïstes » dont les thès­es s’ap­pliquent à toutes les activ­ités dont sont sus­cep­ti­bles les co-con­trac­tants : éthiques, affec­tives, intel­lectuelles, économiques — voire récréatives. 

Venons-en main­tenant à la ques­tion de la rup­ture uni­latérale du con­trat — rup­ture con­tre laque­lle nous nous élevons — thèse que per­son­ne n’est for­cé d’ap­prou­ver. Mar­tuc­ci a‑t-il oublié cer­taines déc­la­ra­tions de son Maître Stirn­er. « Il n’y a rien à objecter à ce que je renonce à telle ou telle lib­erté (p. ex. par con­trat). Par con­tre, je main­tiendrai jalouse­ment mon indi­vid­u­al­ité ». (Auch hat er nichts zu sagen wenn Ich selb­st Mich um diese und jene Frei­heit bringe (z. B durch jeden Kon­trakt). Dage­gen will ich eifer­züchtig auj meine Eigen­heit hal­ten). Dans cette asso­ci­a­tion d’é­goïstes que con­stituent « les familles d’élec­tion et les ami­tiés mul­ti­ples » nous prenons en effet par­ti pour celui auquel on impose la rup­ture uni­latérale du con­trat, acte que nous con­sid­érons comme spé­ciale­ment entaché d’archisme. Et c’est bien notre droit. Pour nous, en effet, la promesse ne cesse d’avoir effet que lorsque celui auquel on l’a faite délie de son engage­ment celui qui a promis. Mais il n’est nulle­ment ques­tion d’in­ter­dire au rup­teur uni­latéral de bris­er, en se par­ju­rant, le con­trat d’as­so­ci­a­tion, mais seule­ment de lui rap­pel­er qu’il encourt une respon­s­abil­ité et que si celui auquel il impose la rup­ture s’en trou­ve lésé et réag­it à sa façon, le dit rup­teur n’au­ra qu’à s’en pren­dre à lui-même des con­séquences qui s’en­suiv­ront. Cette thèse, d’ailleurs, est exclu­sive­ment à l’usage de ceux dont l’in­di­vid­u­al­ité s’af­firme, s’ac­com­plit dans le respect de la parole don­née, la fidél­ité à la promesse, le souci de l’exé­cu­tion sincère et exacte des claus­es du con­trat. Que pour­raient com­pren­dre les autres à cela ? 

Dans la pra­tique, comme j’ai tou­jours con­sid­éré la cama­raderie comme une assur­ance volon­taire des­tinée à épargn­er à ceux qui la souscrivent non seule­ment la souf­france inutile et évitable, mais encore la souf­france en général, je pense qu’en­tre cama­rades pour de bon, on ne con­clut pas d’en­tente, d’ac­cord, on ne passe pas de con­trat sans bien pré­cis­er les con­di­tions dans lesquelles cessera d’avoir effet le pacte, l’en­tente ou le con­trat ; sans bien stip­uler que cette ces­sa­tion, quel que soit l’ob­jet du con­trat, ne saurait sig­ni­fi­er — sans com­pen­sa­tion adéquate — préju­dice, tort, dom­mage, pri­va­tion, etc., pour n’im­porte lequel des co-contractants. 

« On ne peut nulle part éviter une cer­taine lim­i­ta­tion de la lib­erté, car il est impos­si­ble de s’af­franchir de tout », recon­naît Stirner. 

(Beschraenkung der Frei­heit ist über­all unab­wend­bar, denn man kann nichts alles los wer­den). Nous n’avons jamais dit autre chose. 

Dans le dernier fas­ci­cule de l’U­nique, nous avons présen­té un tableau de nos reven­di­ca­tions indi­vid­u­al­istes an-archistes. Quel non-con­formiste y trou­verait à redire ? Ce tableau est mar­qué au coin de la tolérance et admet l’ex­is­tence d’opin­ions divers­es sur une thèse don­née. Ce qu’on n’y admet pas, c’est de con­fon­dre « lib­erté » avec empiéte­ment et pro­duc­tion de souf­france. Pour asso­ci­a­tion­nistes que nous nous mon­tri­ons, on a pu con­stater que nous y insis­tions pour que toute garantie soit fournie à l’isolé (qui ne voit pas son intérêt à s’as­soci­er) de vivre et d’évoluer à son gré. Mais une fois mis en pos­ses­sion de son moyen de pro­duc­tion et de ce qui lui est néces­saire pour le faire val­oir, on ne saurait accepter que cet isolé vienne trou­bler la paix et le fonc­tion­nement d’une quel­conque asso­ci­a­tion. Nous ne pré­ten­dons pas que led­it tableau soit par­fait, mais qui l’est sur notre planète ? 

Quant à une « société sans gou­verne­ment », où l’homme demeur­erait un loup pour l’homme — où ce serait, à l’é­tat per­ma­nent, la guerre entre indi­vidus ou asso­ci­a­tions — où la rai­son du plus fort, du plus bru­tal, du plus rusé, serait tou­jours la meilleure — où le recours à la vio­lence arbi­tr­erait les dif­férends qui pour­raient sur­gir entre unités ou col­lec­tiv­ités humaines, non et mille fois non ! Indi­vid­u­al­istes, nous enten­dons certes affirmer et main­tenir con­tre vent et marée notre posi­tion d’U­niques, mais paci­fique­ment. Nous sommes des arti­sans de paix et de libre entente — et cela dès à présent. Si jamais la société sans gou­verne­ment se réalise, elle ne sub­sis­tera et ne se dévelop­pera que dans la paix, la tolérance, la réduc­tion de la souf­france à un min­i­mum tou­jours plus voisin de son élim­i­na­tion totale (souf­france morale autant que physique). La lib­erté est la mère de l’or­dre, énonçait Proud­hon. C’est bien notre avis. La lib­erté sans la respon­s­abil­ité n’est qu’un leurre. Je main­tiens ce pos­tu­lat que dans tous les temps et dans tous les lieux, on retire de l’ac­cord plus de béné­fice que de la lutte, et de l’ob­ser­va­tion des claus­es du con­trat libre­ment con­sen­ti plus de prof­it que du caprice, de la dés­in­vol­ture, de la tromperie (en ce qui con­cerne les rela­tions entre cama­rades). Et ce n’est pas seule­ment la rai­son qui dicte cette façon de voir, mais le cœur. Et les arguments (

[/E. Armand/]


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