La Presse Anarchiste

Février

Février suis, des lupercales,
Fêtes paniques d’un Dieu-Loup,
Le mois sacré. Mes eaux lustrales,
Mor­tels, vous redon­naient le goût
D’être aus­si purs que la jouvence
De mon givre sur les rameaux,
Quand j’éblouis de ma présence
Le monde sau­vé de ses maux.
C’est pour vous que je persévère
Et que, sou­dain flamme et chaleur,
Dans le froid même de l’hiver
Je fais briller la Chandeleur.

Deux fois cinq ans, cela fait dix :
Se traî­nant d’une cour à l’autre
L’enfant cherche son paradis,
Qui jamais ne sera le vôtre,
Dans l’écho de ce monde mort
Que dresse autour de lui la Ville.
L’avenir rôde. Indélébile,
Ton bon­heur est comme un remords.

La Presse Anarchiste