La Presse Anarchiste

Mai

Qu’il est beau le mois de Marie !
Dit le can­tique — il a raison.
Mon nom empêche qu’on oublie,
Mère de Jésus au doux front,
Votre aînée aux célestes plages,
La bonne déesse : Maia —
Démé­ter, qui donne en partage
Aux mor­tels les biens d’ici-bas,
Ces biens que la peine des hommes
Fait naître et renaître toujours ;
Ô tra­vailleurs par qui nous sommes,
Votre fête est mon pre­mier jour !

Pleuvent les tâches, les soucis ;
Cinq lustres, ça com­mence à faire.
Ailleurs n’est plus jamais ici.
S’apprivoiser, la morne affaire…
Trop tôt ! N’abdique pas encore
Pour son ombre l’homme : il lui reste,
Furie, hélas ! d’un autre Oreste,
La claire dérai­son des corps.

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