Hirondelle fidèle, où vas-tu ? Dis-le-moi.
Quelle brise t’emporte, errante, voyageuse ?
Écoute, je voudrais m’en aller avec toi.
Bien loin, bien loin d’ici, vers d’immenses rivages,
Vers de grands rochers nus, des grèves, des déserts,
Dans l’inconnu muet, ou bien vers d’autres âges,
Vers les astres errants qui roulent dans les airs.
Hirondelle aux yeux noirs, hirondelle je t’aime !
Je ne sais quel écho par toi m’est apporté
Des rivages lointains ; pour vivre, loi suprême,
Il me faut, comme toi, l’air et la liberté.
Louise Michel
(extrait de « La vie ardente et intrépide de Louise Michel », par Fernand Planche.)