Du siècle galant des Louis
Muant avec sa grâce exquise
Un teint de rose en teint de lys.
Notre campagne limousine,
Tête blonde et corsage vert,
S’est mis un soupçon de farine
Pour mieux plaire à messire Hiver.
Et c’est un spectacle magique ;
Les prés sont, comme au mois de mai,
Vêtus d’un manteau magnifique
De lumineuses fleurs semé.
Les ajoncs et les folles herbes,
Les genets bordant le chemin,
Se dressent, roides et superbes,
Sous un cilice d’argent fin.
Et quand, soudain, le soleil perce,
Il fait, sur le neigeux décor,
Pleuvoir, éblouissante averse,
Toutes ses gemmes et ses ors.
[/Jean
Extrait de Rimes d’Antan,
poésies limousines, charmant recueil de poèmes,
éd. du « Galetou », Limoges./]