La Presse Anarchiste

Communication

Nous avons déjà dit ce que nous vou­lons faire de « Plus Loin ». D’a­bord, une œuvre aus­si col­lec­tive que pos­sible, échap­pant à ce rétré­cis­se­ment de pen­sée et d’ac­tion qui atteint géné­ra­le­ment ce qui émane d’un tout petit comi­té, tout en évi­tant l’autre dan­ger qui frappe ce qui, à vou­loir être trop col­lec­tif, devient vague, imper­son­nel, sans originalité.

Notre vie maté­rielle assu­rée, nous sommes sur­tout pré­oc­cu­pés de don­ner à notre petite revue le plus d’in­té­rêt pos­sible. Pour cela, nous vou­lons qu’il n’y ait pas un lec­teur qui ne se sente obli­gé de contri­buer à aug­men­ter cet intérêt.

La cri­tique sociale a été faite, bien faite, abon­dam­ment faite. Il n’est pas une ins­ti­tu­tion bour­geoise qui, à ce jour, trouve des défen­seurs convain­cus. Aujourd’­hui, on. se pose sur­tout ces ques­tions : Com­ment se conduire, s’or­ga­ni­ser pour être capable de vivre sans qu’il soit besoin d’autorité ?

Pro­blème moral qui pose la recherche des règles de la vie sociale, des rap­ports des hommes les uns avec les autres.

Pro­blème pra­tique dont la solu­tion doit résoudre les com­plexes ques­tions de l’ac­ti­vi­té éco­no­mique et poli­tique : Com­ment pro­duire, admi­nis­trer, répar­tir dans une socié­té dont l’au­to­ri­té serait exclue, et afin que règnent l’ordre et la jus­tice dans la pro­duc­tion, comme la répartition.

Ces ques­tions sont plus actuelles que de répé­ter — sou­vent fort mal — tout ce qui a été dit sur la famille, l’ar­mée et la propriété.

Est-ce à dire que nous nous dés­in­té­res­sons de cette cri­tique ? Pas le moins du monde. Mais nous don­nons doré­na­vant dans nôtre pro­pa­gande, la pre­mière place à l’é­du­ca­tion de l’homme comme citoyen et son ins­truc­tion comme travailleur.

Pour cette besogne, tous ceux qui se réclament des idées anar­chistes doivent et peuvent nous aider. Il y a plus d’i­dées chez M. Tout-le-Monde, que chez M. Voltaire.

Des amis de l’é­tran­ger peuvent nous assu­rer une col­la­bo­ra­tion qui enri­chi­ra notre expo­sé de faits et mon­tre­ra que l’a­nar­chie est un idéal en réa­li­sa­tion constante.

Il nous faut prou­ver par des faits, et la vie quo­ti­dienne en contient bien plus qu’on ne pense, que vivre sans maître et sans direc­tion morale autre que la conscience indi­vi­duelle est pos­sible, et non dans dix mille ans, mais aujourd’­hui, et non en s’é­car­tant du milieu social pour for­mer de ché­tives et irra­tion­nelles colo­nies qui, par leur vie pré­caire et leur dis­pa­ri­tion rapide et fatale, concluent contre ce qu’elles veulent prou­ver, mais en recon­nais­sant la valeur éco­no­mique des socié­tés modernes, en accep­tant tout le déve­lop­pe­ment scien­ti­fique et indus­triel, qui doit se mani­fes­ter par davan­tage de bien-être, de liber­té, grâce à une meilleure orga­ni­sa­tion des hommes et des choses.

Pour accom­plir notre pro­pa­gande ain­si com­prise, il nous faut une col­la­bo­ra­tion active et éten­due. Cama­rades, nous fai­sons appel à ceux qui veulent faire quelque chose.

[/​C. Des­planques/​]

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