1Article publié en réponse à celui de Pierre-Velentin Berthier
Il est assez triste de constater que l’expérience poétique des quarante dernières années ait encore si peu d’influence et n’ait pas pénétré plus profondément, non seulement les masses, mais toute une partie des milieux dits « intellectuels ». La faute n’en est pourtant pas aux poètes. Il faut honnêtement reconnaître que seule la poésie de mirliton a conquis l’audience des foules et que l’authenticité de la poésie moderne n’est pas faite pour la rendre accessible sans effort. Malgré toutes les grandes tentatives surréalistes à scandale et à succès, malgré même l’influence relativement profonde de la poésie de la Résistance (mais en fait dans cette affaire la poésie gagna moins que le patriotisme!), les lecteurs ne marchent pas et s’en tiennent aux valeurs de toute sécurité qu’on leur a enseignées à l’école : classicisme et romantisme, mais rien au delà. Le confort intellectuel (comme dirait Marcel Aymé) n’aime pas la nouveauté. Il y a beaucoup plus de bourgeois par l’esprit que par l’argent. Et le bourgeois de Molière n’est pas mort qui continue à saluer comme vraie poésie les pauvretés du genre :
Je connais Jeanneton
Plus douce qu’un mouton..
Disons au mieux et pour essayer d’excuser nos contemporains qu’ils ont en eux le rythme de l’alexandrin, et dans leur oreille la sonnerie régulière de la rime, de sorte que devant tout poème qui renie cela, ils s’écrient : « C’est grotesque ! » ou bien : « Que de papier gâché pour rien ! » C’est là le mouvement connu devant toute nouveauté, qu’elle soit scientifique ou littéraire. Elle rompt trop d’habitudes faciles de penser, de sentir, de raisonner. Et les hommes préfèrent leurs habitudes à la saveur amère (et exaltante) de l’inconnu, du jamais vu, du jamais lu. Oui vraiment pourquoi donc se casseraient-ils la tête, pourquoi troubleraient-ils leur digestion à cause de la poésie moderne ? C’est tellement plus facile d’admettre les valeurs sans les discuter. Tellement plus facile de croire : « Toute cette poésie moderne ne vaut rien. Elle est le produit de la prétention de jeunes sots qui n’ayant rien à dire, le disent obscurément. Mais parlez-moi de Boileau, de Racine, de Baudelaire, de Verlaine. Voilà des poètes ! » Oui vraiment plus facile de croire cela sans avoir seulement vérifié de très près les affirmations, que d’essayer de comprendre son époque à travers les poètes vivants. Bien sûr il y aura beaucoup d’oubliés plus tard parmi ceux-ci, beaucoup de déchets parmi leurs œuvres. Mais si on ne tente pas de les connaître un peu tous, on ne risquera pas de distinguer les bons des médiocres, les Hugo, des Ponson du Terrail ; les Chénier, des abbé Delille ; les valeurs authentiques des non-valeurs.
Bref, c’est la vieille querelle des anciens et des modernes qui va son train. Les anciens n’ont pas souvent le beau rôle. Ce sont des conservateurs de momies, des gardiens de musées. Ils ont oublié que la vie continue, que l’esprit s’incarne perpétuellement dans des formes nouvelles, que le meilleur moyen de respecter les anciens, c’est d’aimer les modernes. De sorte qu’ils ne servent même pas ce qu’ils conservent !
Être contre la poésie moderne relève d’un parti-pris enfantin et sénile à la fois.
Mais voici qui peut étonner davantage l’observateur impartial des mœurs littéraires de notre époque :
Malgré l’attitude, l’affirmation et le don révolutionnaire, humanitaire de la plus grande partie des jeunes poètes, de nombreux esprits qui se disent eux aussi libres, progressistes, pacifistes, méprisent les poètes d’avant-garde, les tiennent pour des Trissotin et ne jurent que par la poésie des temps passés. Il y a là un phénomène de non-adaptation, d’incompréhension : il fut en effet une époque (au XIXe siècle spécialement) où les poètes d’avant-garde étaient politiquement, socialement des conservateurs, voire des réactionnaires, alors que les tenants du classicisme étaient des républicains, dés voltairiens. Les défenseurs de la raison étaient littérairement à droite les défenseurs du sentiment à gauche.
Or cette contradiction est désormais résolue depuis l’avènement du surréalisme. Les poètes modernes qui se réclament de la primauté et de la liberté du sentiment sont en même temps les ennemis de l’ordre bourgeois et travaillent à l’avènement d’une cité nouvelle où régnera la véritable harmonie d’une justice fraternelle. Poètes d’avant-garde et lecteurs de gauche devraient tout naturellement se rejoindre et s’épauler… Nous sommes encore loin de cette idylle !
Il m’a donc semblé nécessaire — spécialement au nom de l’équipe de poètes de la revue La Tour de Feu — d’expliquer en quoi poésie moderne et pacifisme (celui-ci considéré comme la plus haute et la plus pure expression du mot révolution) vont au coude à coude, et comment pour loger les idées neuves du mondialisme et de l’émancipation humaine (les idées sont neuves aussi longtemps qu’elles ne se sont pas incarnées dans les faits) nous ne pouvons plus utiliser les vieilles outres d’un classicisme désuet ou d’un romantisme dépassé.
Révolution du langage et révolution humaine marchent parallèlement
Je commencerai par rappeler ce truisme : à chaque époque de l’histoire les poètes de valeur et d’avenir ont été d’avant-garde, ont été des modernes ; par contre ceux qui, à une époque suivante, aveuglés par leur admiration du passé, n’ont cherché qu’à les imiter, et qu’à reprendre les vieilles formules — néo-classiques, néo-romantiques, néo-symbolistes —, ceux-là n’ont jamais survécu à leur génération, n’ont jamais fait œuvre durable.
Car le rôle premier et éternel de la création poétique n’est pas de veiller jalousement sur le langage comme sur une chose définitive figée, fixée, morte, mais de le faire vivre, de le transformer, de le féconder, de lui transmettre un sang nouveau. Secouer la poussière des expressions toutes faites, renouveler les clichés, dépayser les lieux communs. Le poète est d’abord un joyeux travailleur du langage. Celui qui ne comprend pas cela, ne comprendra ni le poète, ni la poésie. Et celui qui meurt sans comprendre est damné !
Ce rôle du poète ne date pas d’aujourd’hui. Sans remonter plus loin que la Pléiade, nous savons que ce fut le souci de Ronsard et de Du Bellay, puis celui de Malherbe. Mais Boileau, législateur autoritaire des mots, figea le langage et tua la poésie. Après lui il fallut attendre le romantisme du XIXe siècle pour que la poésie française retrouve lentement son rôle véritable en même temps que ses sources profondes. Non ce n’est pas d’aujourd’hui que le vrai poète découvre des images, des rapports inattendus entre les mots qui lui permettent de mieux exprimer sa sensibilité personnelle, sa nouvelle vision de monde.
Comment alors l’homme qui proclame la nécessité de la révolution pacifiste, qui veut promouvoir de nouveaux rapports entre les hommes et entre les nations, transformer la société, remplacer l’ordre naturel par l’ordre humain, faire succéder le règne de la liberté au règne de la fatalité et qui dès maintenant tente de changer sa façon de vivre, comment pourrait-il exprimer l’accomplissement de cette profonde transformation spirituelle en lui, sans soumettre le langage à une transformation parallèle ? Pourquoi hésiterait-il donc à bouleverser son langage et à créer de nouvelles règles pour la parole ?
La poésie qui est à la fois irrespect de la société et amour de l’homme, ne respecte pas plus le langage que les institutions périmées et criminelles. La poésie moderne incite à cette double révolution.
Qu’on m’entende bien, il ne s’agit pas de détruire le langage (à la façon des lettristes), mais de le transformer, c’est-à-dire de l’enrichir, de le faire participer à toutes les conquêtes de l’esprit libre. Indépendamment de l’invention de quelques mots nouveaux ce que j’évoque ici, c’est le rôle primordial des images nouvelles, c’est-à-dire des mariages encore jamais conclus que le poète suscite entre les mots. On m’objectera que ces images nouvelles sont la plupart du temps absurdes donc incommunicables. Non, c’est leur nouveauté qui choque, pas leur absurdité. Tout notre langage acquis et courant n’est-il pas fait de telles images absurdes, inexplicables par la raison pratique et pourtant admises sans réflexion, employées par tout le monde parce qu’elles sont utiles, parce qu’elles sont fécondes et fortement évocatrices ? On emploie tous les jours des expressions comme : rire jaune ; voir rouge ; prendre ses jambes à son cou ; perdre la tête ; se mettre en quatre ; battre la campagne ; se sont là images poétiques absolument irrationnelles et absurdes, de la même veine que celles des poètes modernes, avec la différence qu’elles sont acceptées depuis si longtemps qu’on ne les discute même plus, qu’on ne les pense même plus. Or il me suffira d’en retourner quelques-unes pour réveiller le lecteur, pour l’obliger à penser et peut-être à me traiter d’imbécile : prendre son cou à ses jambes ; rire bleu ; gagner la tête, etc. C’est exactement ce que Jacques Prévert a réussi dans un poème qui tout en ayant l’air de jouer avec les mots, affirme la puissance créatrice et l’étonnante source d’idées qui peut jaillir de l’image nouvelle. En voici quelques vers :
Un vieillard en or avec une montre en deuil — Une reine de peine avec un homme d’Angleterre — Et des travailleurs de la paix avec des gardiens de la mer — Un hussard de la farce avec un dindon de la mort… — Un maréchal d’écume avec une pipe en retraite…
Un dernier exemple. Tout le monde emploie l’image lune de miel, mais si je dis soleil de miel, n’aurais-je pas enrichi l’ancienne image en même temps que j’aurais inventé une idée ?
Toutes les images nouvelles n’auront évidemment pas droit de cité. Certaines (la plupart peut-être) sont stériles (il y a un immense déchet dans la création poétique), mais que quelques-unes atteignent leur maturité, prennent racine et le langage s’en portera mieux.
Ainsi, faire penser, empêcher l’homme de s’endormir dans ses habitudes mortelles, l’obliger perpétuellement à remettre son univers en question et à connaître la valeur irremplaçable de son existence, voilà un premier résultat de la poésie vivante.
Poésie et irrationalisme
Que vaut donc le reproche fait à la poésie moderne d’être obscure, absurde, irrationnelle, incommunicable ?
Remarquons d’abord que tout poème authentique ne possède pas un sens, n’apporte pas une réponse comme un problème d’algèbre, mais une multitude, et que sa signification dépasse bien souvent la pensée initiale du poète (ainsi les résonances infinies tirées de l’œuvre de Shakespeare, ou plus près de nous du « Cimetière marin » de Valéry). L’explication rationnelle apporte peu de chose au poème : « Mes sonnets perdraient de leur charme à être expliqués, si la chose était possible », disait Gérard de Nerval. La vraie poésie va plus loin que les mots.
Rappelons ensuite la fameuse définition de Mallarmé : « La poésie est l’expression par le langage humain ramené à son rythme essentiel du sens mystérieux de l’existence. Elle doue ainsi d’authenticité notre séjour et constitue la seule tâche spirituelle. »
Si notre désir est de vivre dans un univers harmonieux, rationnel, soumis à notre volonté, ce n’est, encore qu’un désir et peu de réalité. L’univers contrairement aux affirmations de Hegel (« Tout ce qui est réel est rationnel ») n’est peut-être même pas rationnel. Et en tout cas notre raison est insuffisante pour l’expliquer. Seule la poésie peut appréhender le « sens mystérieux de l’existence ». Il ne faut donc pas s’étonner de l’obscurité poétique. Rien n’est clair, ni simple dans l’univers. Tout est obscur et soumis à des lois aveugles.
Nous souffrons encore des bévues de l’optimisme rationaliste. Il se développa au XIXe siècle et sous prétexte des progrès scientifiques, il annonça l’avènement du règne de la raison pour le XXe siècle. Faut-il rappeler les déclarations de Victor-Hugo : « L’avenir est à Voltaire, non à Krupp. Au XXe siècle la guerre sera morte, la haine sera morte, la royauté sera morte, l’échafaud sera mort, la frontière sera morte, les dogmes seront morts, l’homme vivra. Il y aura au-dessus de tout une grande patrie, toute la terre ; et une grande espérance, tout le ciel ». C’est bien là notre foi, mais aussi notre déception à nous, hommes du triste XXe siècle. Et nous devons reconnaître que ce sont des visionnaires de pensée plus obscure, des négateurs de la raison qui ont vu le plus clair. Je pense au poète Nietzsche qui prévoyait : « Le XXe siècle sera le siècle classique de la guerre » et autre poète Lautréamont qui nous tendait un miroir d’horreur magique (Les Chants de Maldoror) où nous pouvons saluer aujourd’hui le sadisme monstrueux du nazisme et des régimes de la violence.
Ainsi la poésie irrationnelle et intuitive, plus proche de la nature même de l’univers s’avère plus capable de le comprendre que la raison. J’ajoute plus capable également de le transformer. En effet pour surmonter les forces primitives, prélogiques et instinctives qui caractérisent la nature, il serait vain de les nier ou de les oublier à la façon de ce rationalisme superficiel dont il est malheureusement facile d’évoquer les échecs. Il s’agit au contraire de les comprendre, de surprendre leurs lois et de les exorciser en les amenant à la surface de la conscience et dans une lumière sous laquelle ils ne pourront plus nuire. Pour dominer l’instinct, il faut parler son langage. Pour vaincre la nature, il faut d’abord lui avoir obéi. Or le premier mouvement de l’inspiration poétique, c’est l’abandon aux forces occultes qui règnent au fond de l’inconscient, c’est l’écriture automatique, le jaillissement magique et irrationnel du rêve, l’éclatement des images, indépendamment de toute logique. Ensuite seulement le poème s’organise selon la liberté et la volonté du poète, le poème devient harmonie et triomphe de la Nature. « Ce que je fais est de fuir le clair pour éclairer l’obscur », disait Antonin Artaud. Et André Breton vers la fin de la guerre assignait ce rôle aux poètes : « Dès le retour à ce qu’on appelle une existence normale, ce qui sera à balayer de projecteurs, puis à entreprendre résolument d’assainir, c’est cette immense et sombre région du soi où s’enflent démesurément les mythes en même temps que se fomentent les guerres. »
Bien mieux que la raison la poésie nous livre « le sens mystérieux de l’existence » et la possibilité de faire succéder le règne de l’homme au règne de la nature.
Puis-je ajouter qu’aujourd’hui, alors que tout raisonnement logique nous conduit au pessimisme, à la certitude des malheurs, à la vision des catastrophes et à la nécessité du suicide, l’équipe des poètes de « La Tour de Feu » refuse de s’associer aux conclusions logiques et au désespoir de la raison. L’intuition poétique nous ouvre à travers cet horizon fermé les claires avenues de l’Espérance. Et parce que notre rôle est d’aller à contre-courant, lorsque les foules désespèrent et s’abandonnent aux fatalités, nous affirmons que jamais rien n’est perdu sans recours et que l’unité mondiale est en marche.
La vraie lucidité est lyrique.
Il faudrait aussi rappeler que l’inspiration poétique n’est pas un produit de la raison, n’est pas un travail calculé, mais un éclatement aussi subit qu’inattendu pendant lequel le poète n’a plus l’impression d’agir, mais d’être agi, d’être l’instrument d’un esprit supérieur, d’un dieu qui parle à travers lui. Or les poètes surréalistes ont découvert que l’inspiration était d’autant plus active que le contrôle de la raison était moins efficace et ils ont popularisé l’idée d’écriture automatique. C’est en effet un des plus sûrs moyens d’appeler l’inspiration en laissant aller la plume au gré des pensées intérieures. Mais cette pêche miraculeuse aux images toutes neuves de l’inconscient ne forme pas un poème organisé, viable, communicable s’il n’est pas construit sur un rythme, une musique et une certaine logique. Ainsi la raison n’est pas absente du poème. Si elle ne préside pas à sa création, elle possède un certain droit de regard sur son organisation. C’est tout.
La raison n’est pas créatrice. Comme dans le poème, elle organisera un jour la société humaine, mais elle sera toujours insuffisante pour entretenir la vie et les transformations de l’esprit.
Conclusions
Il est difficile de communiquer l’amour de la poésie à un individu réfractaire. Bien qu’il soit un poète lui aussi. Car la poésie est une graine qui est déposée dans chaque homme, une graine qui ne germe pas toujours.
Mais je crois que l’amour sincère de la poésie d’autrefois ne peut pas coexister dans un même individu avec la haine ou le mépris de la poésie moderne. Il y a incompatibilité. La poésie est une et, sous l’évolution des formes, sous les modes d’époques, elle reste fidèle à son premier message. De sorte que si on n’aime pas la poésie moderne, on n’aime pas davantage la poésie éternelle.
En ce milieu du XXe siècle la poésie a pourtant acquis droit de cité. Elle possède une mission révolutionnaire qui est défense et illustration de l’homme.
Le vrai poète n’est plus l’inutile « joueur de quilles » cher à Malherbe, ni le servile laudateur des tyrans. La poésie n’est plus ce jeu superficiel et mondain, cette jolie parure qu’on ajoute à la vie, mais dont la vie peut se passer. La poésie n’est plus cet agréable « violon d’Ingres » dont on se saisit quand l’essentiel est terminé. La poésie, instrument de connaissance autant que de confiance, de guérison et de salut, est l’acte le plus significatif de l’homme dans son combat contre la mort, contre la peur, contre la guerre, contre toutes les fatalités qui l’empêchent encore d’accéder à la liberté de la vie, de l’amour et de l’esprit. Le poème réussi chasse le doute, brûle l’absurde, dissout l’angoisse par le mystérieux mélange des mots et des idées. Et dans l’harmonie conquise, dans la paix atteinte, le poète salue le prestige de ses pouvoirs. Le poème est un acte de révolte et d’amour. Par lui, il n’y a plus de solitude.
Les poètes sont des guides et des veilleurs d’avenir. Ni historiens, ni politiciens, ni philosophes, ni brevetés d’aucune sorte, les poètes sont des hommes qui ont conservé le pouvoir de parler par leur seule qualité d’homme. Les tyrans modernes ont d’ailleurs fort bien compris le danger que représente pour eux un poète libre. Ils ont fait plus que d’ignorer les poètes, ils les ont fait assassiner ! Franco le boucher a assassiné Federico Garcia Lorca ; Hitler, le sadique, pour ne parler que de poètes français, a assassiné Robert Desnos, Max Jacob. Et combien d’autres sont morts dans les ténèbres nazies ? Et combien agonisent de poètes russes dans les bagnes du généralissime Staline ? Oui, combien sont morts pour la poésie, pour un monde transformé selon la vision des poètes ?
La vocation de poète n’est plus celle de pêcheur à la ligne ou à la lune !
Peut-être vivons-nous le premier siècle de la poésie-vie, de la poésie-action… Je vais un peu vite sans doute. Mon enthousiasme a chaussé les bottes de sept siècles et les paroles suivantes de Duhamel pourront me refroidir : « Qui donc lit les poètes ? J’ose répondre : seuls les poètes. C’est un public brûlant de passion, mais ce n’est pas un public immense ! »
Qu’importe ! La poésie a gagné son droit de ne plus être à la traîne des philosophes et des grammairiens, et d’essouffler ceux-ci à sa poursuite. Les poètes sont majeurs parce qu’ils croient à leur message et qu’ils ont dépassé toutes les maladies de l’esprit.
Le poète est l’avenir de l’homme.
Pierre Boujut
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