Le scandale de Médéah
Sous ce titre, le Journal médical publie les lignes suivantes :
Il est impossible que le ministre de la Guerre en ait eu personnellement connaissance des faits que nous avons publiés.
S’il en était autrement ce serait monstrueux.
Nous ne saurions donc que résumer la situation et supplier quelque confrère bien placé pour cela de mettre ce résumé sous les yeux de M. de Freyeinet.
Un capitaine voleur et pédéraste (drôle de manière de s’assimiler l’élément arabe) jouit paisiblement d’une pension de retraite et de la croix de la Légion d’honneur. (…)
(…) La vérité est que le docteur Boyer a été puni de 30 jours d’arrêt et de forteresse avant sa mise en retrait d’emploi pour avoir par lettre recommandée dont nous avons la copie, demandé au colonel commandant à Médéah, de faire savoir par la voie de l’ordre, aux officiers du régiment que le docteur Boyer refusait de se battre avec le Bouïs indigène, se tenait à la disposition de tel autre officier qui voudrait se substituer à cet âne…
Nous attendons les démentis… »
Dr Lamau
Des démentis ! Allons donc confrère, vous ne connaissez ni le ministre de la Guerre, ni les hommes qui ont pris Bouïs sous leur protection…
Radical Algérien
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À Oran, un soldat de la légion a été condamné à mort le 11 janvier pour avoir, pendant un interrogatoire, lancé un bouton de sa capote à la tête d’un colonel, président du conseil.
La lecture du jugement n’a fait aucune impression sur le condamné qui paraît content.
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Identité constatée — On a découvert l’identité de l’individu qui avant-hier se suicida en se précipitant du haut du boulevard. Il se nomme Émile Mariagella.
C’est un homme de 85 ans environ, il était à Alger depuis quelques jours sans emploi, dans l’impossibilité de trouver du travail et c’est la misère qui l’a poussé au suicide.
(Dépêche, 9 janvier 1892)
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La reine Victoria a une grande sympathie pour les chiens de toute race elle ne les admet pas chez elle, mais elle leur a fait élever un petit palais dans le parc de Windsor… les chenils sont aménagés avec tous les perfectionnements modernes. Les dortoirs sont élevés et ventilés. Des tuyaux d’eau chaude courent le long des murs et distribuent la chaleur, une extrême propreté et constamment entretenue
Dépêche algérienne.
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(…) La bissextilité de l’année entraînera une dépense supplémentaire de 700 000 francs pour l’armée de terre et de 300 000 fr. pour la flotte et l’armée de mer, soit environ un million.
Mais à ces dépenses il y a une compensation qui est fournie par les impôts indirects. Ceux-ci étant perçus un jour de plus donnent naturellement un produit supplémentaire.
Ce supplément s’élève, pour les impôts indirects, à cinq millions en chiffres ronds.
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(…) Comment voulez-vous que l’on continue d’accorder à nos magistrats la confiance qu’ils ne devraient jamais cesser d’inspirer.
Arthur Pougin (Dépêche)
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(…) M. Rochefort dans sa réponse à M. Laur dit qu’on ne se bat pas avec un homme comme Constans et qu’on ne le traduit pas devant les tribunaux où il n’y a pas de justice et où les magistrats sont des valets…
Radical algérien, 20 janvier 1892