Nos camarades anarchistes de Moscou entretiennent le souvenir de notre regretté camarade Kropotkine en répandant dans le peuple, autant que leurs moyens le leur permettent, ses écrits, livres, brochures, etc.
D’objets divers ayant appartenu à Kropotkine, de ses manuscrits, ils ont constitué un musée qui sert aussi de lieu de réunion pour les camarades. L’existence de cette institution est précaire et il y a toujours lieu de craindre que les bolchevistes essaient de la faire disparaître un jour ou l’autre.
La veuve de Kropotkine a pensé qu’en constituant, en Angleterre et en France, des Comités de personnalités d’esprit libéral, elle apporterait à l’œuvre du souvenir de son cher compagnon un appui et une garantie. C’est ainsi que, sous la présidence de Ferdinand Buisson, la vice-présidence de Mme Ménard-Dorian et de Charles Richet, est formé à Paris un Comité qui réunit des savants, des historiens, des philosophes, des hommes de lettres.
Le groupe « Pour la mémoire de Kropotkine » organisé pour seconder les efforts de nos camarades russes et aider à constituer le Musée de Moscou, avait délégué deux de ses membres à la première réunion du comité nouvellement créé.
Ceux-ci fixèrent la position respective des deux groupements et, sans contredire à la bonne volonté que pouvaient avoir ces personnalités de favoriser la réédition des œuvres de Kropotkine, entendirent cependant signifier que c’était surtout parmi les anarchistes que la pensée de notre camarade pouvait être maintenue dans sa pureté.