Lors d’une réunion du groupe éditant la revue, une question s’est posée : faut-il ou non continuer l’édition en français d’Iztok ? À cette occasion, deux positions se sont manifestée en ce qui concerne les buts de la revue en français : la première estimant que son rôle était ayant tout d’informer et qu’elle ne le remplit pas, la seconde que nous devions aussi pouvoir fournir des analyses, ce que nous ne faisons pas non plus pour d’autres raisons. Il ressort des discussions et des réflexions que nous avons eu à ce sujet :
Notre groupe a peu d’argent et beaucoup d’ambitions, notamment éditer des textes dans les langues des Pays de l’Est et les diffuser là-bas. Si c’est la tâche la plus intéressante et surtout celle qui nous parait prioritaire, nous nous rendons compte que cette diffusion est difficile à réaliser, limitée et bien souvent hypothétique. Nous privilégierons donc ces édition mais sans trop d’illusions non plus sur leur importance pou l’instant. Nos moyens financiers leur seront donc affectés en priorité et la publication en français d’Iztok ne pourra pas continuer sous cette forme « luxueuse » et coûteuse.
Si pour certains camarades le rôle de la partie française était d’informer, il n’a pu être tenu depuis deux ans que nous existons que très partiellement. Nous n’avons que très peu de contacts à l’intérieur des Pays de l’Est et nous ne recevons pratiquement jamais d’informations directement. La revue étai surtout remplie jusqu’à présent par des compilations historique sur les mouvements libertaires dans les pays communistes (c’est à dire bien souvent l’histoire de leur liquidation) à côté de rares informations récentes. Ce « filon historique » s’épuise et comme nous nous refusons à sortir une revue en mettant n’importe quoi dedans, nous préférons arrêter la formule actuelle. Pour les informations récentes dont nous aurions connaissance, nous les diffuserons par communiqués à la presse anarchiste internationale qui a une fréquence de parution beaucoup plus élevée que la notre et peut donc publier à chaud l’information. Pour les études historiques, nous prévoyons de les éditer en brochure dans la mesure du possible. La première paraîtra à la fin de 1981 sur les anarchistes en URSS de 1921 à 1981.
En fin de compte le rôle essentiel de la revue en français sera de suivre attentivement et sans parti-pris, d’essayer de comprendre les évènements qui se déroulent à l’Est et de faire ensuite un effort pour avoir une interprétation libertaire. Nous avons quelques outils pour ce travail : nos connaissances linguistiques, une prospection bibliographique, de nombreux livres et revues sur le sujet, une équipe plus ou moins collective et des camarades qui ont une expérience personnelle de vie à l’Est. Nous pensons aussi qu’il faut le faire avec un esprit particulier qui doit tenir compte de la réalité de la vie de l’autre côté du rideau de fer et non de ce que nous vivons à l’Ouest. Nous expliquerons longuement dans le prochain numéro nouvelle formule dans quel esprit nous aborderons cette-tâche d’analyse.
Iztok en français, comme instrument de réflexion et de présence, continuera donc. Cependant nos possibilités matérielles étant ce qu’elles sont, nous le publierons sous une forme ronéoté avec une parution irrégulière. En effet nous serons plus exigeants sur le contenu et la revue ne paraîtra que si ce contenu nous semble le mériter. Il n’y aura donc pas de remplissage et le nombre de pages dépendra de ce que nous aurons à dire. Le contenu sera essentiellement composé d’analyses avec une partie informative très restreinte sous forme de revue de presse recensant les articles parus dans la presse anarchiste ou autre sur la pensée libertaire dans les Pays de l’Est.
Nous aimerions aussi avoir l’opinion de nos lecteurs sur les sujets que nous venons d’aborder, ce qui nous permettra d’adapter éventuellement notre nouvelle formule avec leurs suggestions.
Les camarades désireux de se rendre dans certains pays de l’Est avec du matériel de propagande (en ayant mesuré par avance les risques qu’ils courent) peuvent nous contacter. Il est toutefois impossible de nous demander des contacts directs (par souci de sécurité et de sérieux)… Les langues actuellement disponibles sont : polonais, bulgare et russe et en préparation : tchèque, roumain, serbo-croate et allemand. Nous cherchons aussi des traducteurs bénévoles dans ces langues pour traduire des textes du français.