La Presse Anarchiste

Sur le texte « nos points communs »

À la fois très bon et très mau­vais. Très bon : il y a tout, ou presque, sans trop d’am­bi­guï­té (le moins pos­sible en tout cas) et en deux pages — il faut le faire. Seule­ment, jus­te­ment, mau­vais : un type qui n’a pas déjà pen­sé à tout ça va avoir l’im­pres­sion d’une indi­ges­tion en le lisant ! Il aurait peut-être mieux valu consa­crer deux pages de plus à ce texte (c’est le pre­mier, il ouvre l’ac­tion de la revue).

Trois autres cri­tiques mineures : la pro­blé­ma­tique de « la poule et de l’œuf ». Quand on fait des com­pa­rai­sons, cama­rades, c’est pour faci­li­ter la tâche du lec­teur : à qui faci­li­tez-vous la tâche ici, par une allu­sion à une image de la dia­lec­tique antique ? Mais, direz-vous, il fal­lait conden­ser ? Alors il vaut mieux sup­pri­mer la phrase.

« La radi­ca­li­té éli­tiste revers de la médaille du fron­tisme révo­lu­tion­naire. » Y a pas à dire, c’est vrai, et c’est dit en dix mots (en comp­tant les articles). Seule­ment, là encore, ce genre de chose, bien que com­pré­hen­sible, para­site la lecture.

Enfin, l’u­ti­li­sa­tion de [*« pro­lé­ta­riat »e(= ouvrier*], = pure­ment et sim­ple­ment ouvrier, au lieu de : classe, au sens très vague que çà avait au XIXe, cen­trée sur une classe, au sens plus pré­cis, d’ou­vriers. C’est la seule façon, je crois, de com­prendre ce pauvre vieux Karl Marx, sans le mettre en contra­dic­tion avec lui-même toutes les dix lignes. Une classe n’est pas un État avec une fron­tière, mais une constel­la­tion avec un ou des noyaux très grou­pés, qui pré­do­minent à un moment don­né. Je m’a­per­çois que je ne suis pas non plus très clair. [*C’est pas grave).*]

Quoi qu’il en soit, ce pre­mier texte m’a beau­coup plu.

J. P., Lyon 

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