La Presse Anarchiste

Un appel contre la peine de mort

L’«Associazone ita­lia­na per la Liber­tà del­la Cultu­ra » a dif­fu­sé un appel contre la peine de mort, auquel « Témoins » se fait natu­rel­le­ment un devoir de faire écho, et dont nous espé­rons que la tra­duc­tion que nous avons sous les yeux, éta­blie par André Prud­hom­meaux, contri­bue­ra à rendre cette ini­tia­tive autre­ment effi­cace que n’aurait pu faire le texte « fran­çais » éta­bli d’abord à Rome.

Nous lisons dans cet appel :

« Il y a deux siècles, on crut qu’une seule voix (celle de Bec­ca­ria) suf­fi­rait à faire tom­ber les potences en Europe. Le moment est venu d’écouter à nou­veau cette voix, de lui faire écho, d’en faire la voix des mul­ti­tudes ; aus­si long­temps qu’il sera per­mis de tuer un homme, il ne pour­ra y avoir de paix entre les hommes. La faute n’en est pas aux gou­ver­ne­ments, la faute n’en est pas aux juges, la faute n’en est pas aux bour­reaux. La faute en est à ceux qui acceptent et se taisent. Nous sommes tous res­pon­sables de la peine de mort… Nous res­sen­tons tous le même remords, après l’assassinat de Slans­ky et celui des Rosenberg. »

Ou encore :

« Il faut arra­cher à la peine de mort le man­teau d’austérité juri­dique dont elle est dégui­sée. Ce man­teau arra­ché, reste le meurtre. Tout le monde sent que, tout au moins dans les délits poli­tiques, la peine de mort, plus qu’un acte de jus­tice, est un acte de guerre civile des­ti­né à sup­pri­mer le rival, à faire taire l’opposant. La même chose est vraie pour tous les délits : la peine de mort est tou­jours un acte de guerre civile qui, déniant à un homme la vie, dénie le prin­cipe même de la coha­bi­ta­tion, de la coexis­tence humaine. »

Comi­té d’initiative : E. E. Agno­let­ti, Pie­ro Cala­man­drei, N. Chia­ra­monte, Fer­ruc­cio Par­ri, Ignia­zio Silone, B. Tec­chi, C. Tumia­ti, Lio­nel­lo Venturi.

Rome, Piaz­za Acca­de­mia di San Luca, 75. 

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