La Presse Anarchiste

Avant-propos

Après
les numéros sur la Franc-Maçon­ner­ie et le Nationalisme
nous présen­tons aujour­d’hui, pour la neu­vième parution
de ces cahiers, notre 3e numéro « spécial »,
soit : Anar­chisme, Par­lemen­tarisme et Élections.

À
vrai dire, nous n’avions pas, à l’o­rig­ine, l’in­ten­tion de
con­sacr­er un numéro entier à ce prob­lème, ne
voulant pas sys­té­ma­tis­er la pra­tique des cahiers traitant
d’une seule ques­tion. Ce furent pour­tant un petit arti­cle et une
cita­tion, exam­inés il y a déjà plusieurs
semaines, qui nous amenèrent, de fil en aigu­ille, au présent
tra­vail. Bien sûr, on nous dira qu’il y a d’autres problèmes
à traiter, cer­tains plus urgents peut-être, mais tout ne
se tient-il pas dans l’embrouillaminis de don­nées constituant
nos vies d’ hommes ? Voyons donc la ques­tion qui nous intéresse
aujourd’hui.

L’op­po­si­tion
au sys­tème par­lemen­taire, ain­si que le refus de par­ticiper à
des élec­tions, est une des car­ac­téris­tiques du
mou­ve­ment anar­chiste, dans sa qua­si-una­nim­ité. Le présent
cahi­er n’a pas pour but de révis­er cette posi­tion mais
d’es­say­er de l’ex­pli­quer. Aux tour­nants de son his­toire, notre
mou­ve­ment a dû se pencher à plusieurs repris­es sur la
ques­tion élec­torale. Les uns après les autres, nos
portes-parole eurent à se pronon­cer : ils le firent
suiv­ant les épo­ques, les cir­con­stances et leur personnalité
de façon plus ou moins caté­gorique et définitive.

C’est
cette var­iété dans une même recherche que nous
nous efforçons de représen­ter dans ce numéro, en
sor­tant d’un oubli par­fois injus­ti­fié quelques pages de nos
« clas­siques ». Nous avons déjà
dit que nous n’aimions pas les idol­es, mortes ou vivantes, mais cela
n’est pas non plus une rai­son pour dédaign­er systématiquement
tout ce qui nous sem­ble avoir été bien écrit
dans le passé. Nos cama­rades lecteurs ver­ront eux, ce qu’ils
en pensent.

À
côté de ces textes et cita­tions, nous présenterons
le tra­vail de plusieurs de nos cama­rades, pour finir par l’exposé
de deux sit­u­a­tions encore proches de nous, et où des hommes se
récla­mant de l’iléal lib­er­taire eurent à choisir
une atti­tude, et beau­coup plus aus­si. On pour­ra s’é­ton­ner de
l’im­por­tance don­née à l’ex­péri­ence F.C.L., en
regard de l’ar­ti­cle beau­coup plus court con­sacré au. problème
espag­nol. À cela nous répon­drons que l’analyse complète
et détail­lés de la ques­tion d’Es­pagne nécessiterait
plusieurs numéros de ces cahiers. Nous essaierons d’y revenir
plus com­plète­ment un jour, mais nous pen­sons que nos camarades
espag­nols sont tout à fait qual­i­fiés pour effectuer un
tel tra­vail et tir­er les con­clu­sions que tout le mouvement
lib­er­taire attend…

C’est
pourquoi, nous qui l’avons con­nue, nous nous con­sacrons plus
longue­ment à l’é­tude de la ten­ta­tive électorale
F.C.L. sans atten­dre que les années effacent des faits
désagréables, certes, mais qui con­stituent une
salu­taire leçon. Le présent tra­vail pos­sède un
aspect néces­saire­ment négatif : celui de
s’adress­er aux seuls anar­chistes, et cela à pro­pos de la
par­tic­i­pa­tion au GOUVERNEMENT DES HOMMES. Mais nous sommes obligés
d’en pass­er par là si nous voulons qu’en­suite, par d’autres
études, d’autres expéri­ences, se dégage l’aspect
posi­tif, celui de la pré­pa­ra­tion à la GESTION
DES CHOSES.

Noir
et Rouge


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