La Presse Anarchiste

La F.C.L. et les élections du 2 janvier 1956

L’ar­ti­cle
ci-con­tre n’est pas une « analyse » aux conclusions
défini­tives, pas plus qu’une polémique destinée
à ral­lumer de vieilles querelles. Depuis le pre­mier numéro
de « Noir & Rouge », nous avons tou­jours dit que les
anar­chistes devaient, pour se libér­er d’un cer­tain complexe
« his­toire de famille », résol­u­ment aban­don­ner dans
leurs écrits tout état d’e­sprit ou ton pro­pres à
pro­longer indéfin­i­ment des con­flits au caractère
per­son­nel par trop mar­qué. Cela ne doit toute­fois pas nous
empêch­er, comme nous l’avons égale­ment déclaré
au début de notre tra­vail, de revenir sans hésitation
sur cer­tains prob­lèmes théoriques ou tac­tiques de
l’a­n­ar­chisme ayant par­fois engen­dré des erreurs, des
dévi­a­tions et aus­si, pourquoi ne pas le dire, des trahisons.

Nous
avons pen­sé que le rap­pel de l’ex­péri­ence d’une
organ­i­sa­tion s’é­tant réclamée, malgré
tout, du com­mu­nisme lib­er­taire comme l’ex F.C.L. (l’an­ci­enne
Fédéra­tion anar­chiste avait en effet changé son
appel­la­tion en décem­bre 1953 pour celle de Fédération
com­mu­niste lib­er­taire) pour­rait con­tribuer, par son aspect con­cret et
rel­a­tive­ment récent, à illus­tr­er d’éloquente
façon la pen­sée par­fois con­tra­dic­toire des anarchistes
sur un prob­lème tou­jours actuel.

Essayons
d’y voir clair

Com­ment
l’idée de présen­ter une liste de « candidats »
aux élec­tions lég­isla­tives du 2 jan­vi­er 1956 a‑t-elle
pu être accep­tée par une organ­i­sa­tion dont l’organe
s’ap­pelait « Le Lib­er­taire » et dont le but officiel,
résul­tat logique de sa posi­tion théorique
anti-éta­tique, était le tri­om­phe du communisme,
lib­er­taire ? En réal­ité l’af­faire n’est pas si simple,
et une étude rapi­de des faits nous mon­tr­era que l’opération
« par­tic­i­pa­tion » fut l’aboutisse­ment d’un long processus
que le con­grès F.C.L. De 1955 mar­quera définitivement
de son empreinte en adop­tant les thèses
« par­tic­i­pa­tion­nistes-révo­lu­tion­naires » développées
aupar­a­vant dans le bul­letin intérieur de l’or­gan­i­sa­tion, après
une pré­pa­ra­tion psy­chologique des mil­i­tants que nous suivrons
dans ses dif­férentes phas­es. Les thès­es adoptées
prévoy­aient une par­tic­i­pa­tion « conditionnelle »
dont les détails sont exposés au cours de cet article.
N’im­porte, le principe était accep­té, et de la
théorie aux réal­ités il n’y ‘avait qu’un pas,
vite franchi avec la tenue des élec­tions anticipées du
Jour de l’An 56.

Pour
bien com­pren­dre, ou du moins essay­er de com­pren­dre les évènements
passée, il est néces­saire d’é­carter au maximum
les élé­ments sub­jec­tifs de notre juge­ment sur les
hommes respon­s­ables de l’aven­ture élec­torale de la F.C.L. Il
n’im­porte pas en effet de savoir si tel ou tel mil­i­tant avait
cer­taines arrière-pen­sées en pré­con­isant la
par­tic­i­pa­tion, si tel ou tel « can­di­dat » placé sur
la liste F.C.L. obéis­sait plus à un réflexe
d’orgueil per­son­nel qu’à ce qu’il croy­ait être son
devoir (tant pis pour l’ex­pres­sion) de mil­i­tant révolutionnaire.
Là-dessus, cha­cun de nous ne peut que sup­pos­er. De la
pen­sée pro­fonde des indi­vidus, aucune cer­ti­tude. Aus­si
la sim­ple objec­tiv­ité oblige-t-elle à ne juger que sur
pièces, c’est ce que nous ten­terons de faire en présentant
les argu­ments poli­tiques avancés par les par­ti­sans de
la par­tic­i­pa­tion. Un peu d’his­toire, ou plutôt de petite
his­toire, aupar­a­vant, nous aidera toute­fois à y voir un peu
plus clair.

Chem­ine­ment de l’idée au sein de
l’organisation

Depuis
déjà plusieurs semaines, les dis­cus­sions sur le
prob­lème cir­cu­laient de bouche à oreille, si l’on peut
dire, au sein des groupes de la F.C.L. en ce début d’année
1955. À l’o­rig­ine, le pré­texte invo­qué fut un
rap­pel de notre [[Le sig­nataire a appartenu à la F.C.L.
Jusqu’au con­grès de juin 1955, démis­sion­nant de cette
organ­i­sa­tion après le vote approu­vant la participation
élec­torale. D’autres cama­rades isolés, ain­si que les
groupes de Lyon et Mâcon démis­sion­naient également
vers cette époque.]] prise de posi­tion aux élections
munic­i­pales du 26 avril 1953. À cette époque, la
Fédéra­tion anar­chiste déclarait sur une page
affiche (« Lib » 23/4/53, n°357):

[(« Ces
élec­tions sont une impos­ture (…) C’est vrai, travailleurs,
comme vous le dis­ent tous les par­tis, tous les par­tis ayant eu en
main une munic­i­pal­ité ont réal­isé quelque chose :
ter­rain de sport, salle des fêtes, amélio­ra­tions des
can­tines sco­laires, etc (…) Mais le chô­mage, le fas­cisme, la
guerre sont là (…) L’É­tat pour­suiv­ant sa poli­tique de
guerre a détru­it les pos­si­bil­ités réalisatrices
des com­munes (… ) Nous ne mar­chons pas (…) Aux tra­vailleurs qui
mal­gré cela voudront vot­er en pen­sant choisir un moin­dre mal,
nous rap­pelons que la droite c’est la réac­tion et la gauche,
la trahi­son. Nous dis­ons : « Votez donc, mais ce ne sera qu’une
expéri­ence de plus » (…) Absten­tion mas­sive ! Non parce
que nous nous dés­in­téres­sons des ques­tions communales,
mais au con­traire parce que tout le régime est en cause, et
que ces élec­tions ne seront qu’une impos­ture (…) etc. »)]

Et
la F.A. appelait en con­clu­sion à l’ac­tion révolutionnaire
pour bal­ay­er le régime. Cer­tains mil­i­tants se rappelleront
peut-être encore l’op­po­si­tion acharnée des partis
poli­tiques (les stal­in­iens entre autres) dans des secteurs aussi
divers que Maisons-Alfort et Ménil­montant-Belleville, à
notre cam­pagne anti-élec­torale. Or, alors que les augures
prévoy­aient un absten­tion­nisme encore accru, le pourcentage
des non-votants fut au con­traire très faible ! Sur le moment,
nous fumes assez sur­pris et cer­tains cama­rades émirent l’idée
qu’il serait bon de révis­er notre tac­tique « anti »,
en fonc­tion des derniers résul­tats. Les choses en restèrent
toute­fois là, sans chang­er la posi­tion offi­cielle de la
fédéra­tion sur le problème.

C’est
en jan­vi­er-févri­er 1955 que cette vieille ques­tion revient sur
la sel­l­ette. Rap­pelant les élec­tions 1953, des camarades
dis­ent qu’il serait peut-être préférable de
sup­primer car­ré­ment toute pro­pa­gande absten­tion­niste à
100%, que là est la faib­lesse des lib­er­taires, qu’on peut nous
le reprocher, etc. Et le dia­logue s’amorce. Mais les discussions
pren­nent un tour plus par­ti­c­uli­er très rapi­de­ment et certains
expri­ment déjà le vœu que la F.C.L. Adopte une
posi­tion-tac­tique plus « sou­ple » en par­tic­i­pant à
d’éventuelles élec­tions sur le seul plan com­mu­nal. On
n’al­lait pas en rester là et en mars 1955 l’at­taque était
offi­cielle­ment déclenchée dans le « Lien »,
bul­letin intérieur de l’or­gan­i­sa­tion, par une motion du groupe
F.C.L. de Maisons-Alfortville (nous pré­cisons, le groupe
F.C.L., c’est qu’à cette époque exis­taient 2 groupes
lib­er­taires à Maisons-Alfort. Celui de la F.C.L. et celui de
la nou­velle Fédéra­tion Anar­chiste, reconstituée
à Noël 1953). Voici l’in­té­gral­ité de cette
motion :

[(« Le
groupe de M.A.A. demande s’il ne serait pas oppor­tun, à
l’oc­ca­sion du prochain con­grès nation­al, d’ou­vrir un débat
sur les moyens d’am­pli­fi­er la pro­pa­gande com­mu­niste-lib­er­taire. Nous
con­sta­tons que nous sommes présents dans la rue, dans les
syn­di­cats, pourquoi n’en­vis­age­ri­ons-nous pas de faire porter notre
action sur le ter­rain poli­tique pro­pre­ment dit ? Dans l’éventualité
d’une cam­pagne élec­torale, qu’elle serait l’at­ti­tude de la
fédéra­tion ? Devrons-nous nous con­tenter de nous
réclamer du principe tra­di­tion­nel et formel de
l’ab­sten­tion­nisme ? Ne con­viendrait-il pas, au con­traire, de
recon­sid­ér­er cette notion d’ab­sten­tion­nisme pour voir dans
quelle mesure elle est sus­cep­ti­ble de déter­min­er notre
com­porte­ment sans nous met­tre en con­tra­dic­tion avec les idées-forces
qui sont à l’o­rig­ine de la créa­tion de la F.C.L.: lutte
de classe à out­rance, action directe ? En nous abstenant
sys­té­ma­tique­ment, ne ris­querons nous pas de per­dre notre
influ­ence par­mi la classe ouvrière ? Au con­traire, la bataille
élec­torale étant dev­enue une forme de la lutte de
classe, ne pour­rions-nous pas envis­ager cette ques­tion comme une
ques­tion de tac­tique liée aux cir­con­stances et aux faits du
com­bat social ? Dans la crainte de heurter des idées
pré­conçues, devrons-nous nous en tenir à un
révo­lu­tion­nar­isme de mau­vais aloi qui équiv­audrait à
une démis­sion pure et sim­ple ? Fau­dra-t-il, par manque de
cohé­sion, de direc­tive, et par peur des mots, comme par le
passé, com­pro­met­tre la révolution
communiste-libertaire ?

Motion
votée à l’u­na­nim­ité le 25/2/55 à M.A »)]

Nous
avons tenu à pub­li­er cette motion entière­ment, car elle
est extrême­ment sig­ni­fica­tive sur l’é­tat d’e­sprit de
cer­tains cama­rades à l’époque, en pleine confusion
idéologique.

Dans
le même « Lien », le comité nation­al F.C.L.
Soumet­tait une syn­thèse des propo­si­tions d’or­dre du jour
envoyées par quelques groupes pour le con­grès de mai. À
l’al­inéa 4 de cette propo­si­tion de synthèse
(ori­en­ta­tion et tac­tique), le point « b » men­tion­nait : le
prob­lème de la par­tic­i­pa­tion élec­torale. D’où la
preuve que cette ques­tion avait été soigneusement
pré­parée et qu’elle était main­tenant lancée
en avant. En avril, le « Lien » pub­li­ait 1) L’ ordre du
jour du con­grès, défini­tif, avec l’adop­tion du point
« B ». 2) Un très long arti­cle en 9 pages du
cama­rade F[[Nous ne pen­sons pas que le nom, en entier, des camarades
men­tion­nés ait une grande impor­tance, seuls les faits ayant
ici leur intérêt.]], inti­t­ulé : « Pour le
prati­cisme révo­lu­tion­naire ». Citer l’ar­ti­cle en entier
serait trop long et quelque peu fas­ti­dieux pour le lecteur, voyons-en
seule­ment la con­clu­sion en qua­tre points :

[(a)
antipar­lemen­tarisme et prati­cisme révolutionnaire.

b)
par­tic­i­pa­tion élec­torale lorsque exis­tent des conditions
réelles pour l’élec­tion de représentants
ouvri­ers révo­lu­tion­naires, donc déter­mi­na­tion de notre
posi­tion suiv­ant chaque sit­u­a­tion concrète.

c)
con­trôle sévère des élus par
l’organisation.

d)
la par­tic­i­pa­tion élec­torale ne peut être qu’une des
formes d’ag­i­ta­tion de l’or­gan­i­sa­tion et ne doit en aucun cas
pré­val­oir sur d’autres formes. »)]

Pour
édi­fi­ca­tion des cama­rades, pré­cisons que par
« prati­cisme révo­lu­tion­naire » le rédacteur
de l’ar­ti­cle entendait répon­dre à la ques­tion : en quoi
la par­tic­i­pa­tion aux élec­tions n’est-elle pas à
con­fon­dre avec le par­lemen­tarisme, le réformisme ? Après
une rapi­de expli­ca­tion jus­ti­fi­ant la lutte des révolutionnaires
en faveur des reven­di­ca­tions sans que pour cela ceux-ci sombrassent
dans le syn­di­cal­isme réformiste, il concluait :

[(«(…)
De même, nous pou­vons par­ticiper aux luttes électorales,
avoir des représen­tants dans les munic­i­pal­ités ou les
assem­blées en con­sid­érant que nous occu­per­ons alors non
des postes de lég­is­la­teurs, mais d’ag­i­ta­teurs. Nous
voyons là une forme d’ag­i­ta­tion qu’on ne peut négliger.
On peut dire qu’une telle posi­tion n’est nulle­ment du réformisme,
mais du prati­cisme révolutionnaire (…)».)]

Enfin,
dans ce même « Lien » d’avril, si quelques groupes
affir­maient déjà leur accord à une éventuelle
par­tic­i­pa­tion élec­torale de la F.C.L. « lorsque existent
des con­di­tions réelles » les futurs « oppositionnels »,
au con­grès, man­i­fes­taient par con­tre leur vive hostilité
à la motion d’Al­fortville, ain­si le groupe de Lyon, celui de
Mâcon qui déclarait notamment :

[(«(…)
Le groupe tient à affirmer avec force que le texte M.A.A. (la
bataille élec­torale étant dev­enue. une forme de la
lutte de class­es!) est à ses yeux une atteinte à la
Déc­la­ra­tion de Principes de la F.C.L. qui déclare :
“l’or­gan­i­sa­tion spé­ci­fique com­mu­niste-lib­er­taire est
attachée aux luttes présentes des mass­es exploitées
et opprimées, mais tou­jours dans le sens de l’action
directe
”. En con­séquence, le groupe demande que le
prob­lème de la par­tic­i­pa­tion élec­torale soit retirée
de l’or­dre du jour du congrès. »)]

Et
ain­si la dis­cus­sion allait-elle se pour­suiv­re crois­sant au sein de la
F.C.L.. jusqu’au con­grès nation­al, sans que le « Lib »
aie fait une quel­conque pub­lic­ité à la controverse
intérieure au mou­ve­ment. Il con­vient toute­fois de rappeler
qu’en juin 1953, un arti­cle du « Lib » inti­t­ulé : « La
défaite des démo-chré­tiens est un signe de
matu­rité du pro­lé­tari­at ital­ien. » avait causé
quelque inquié­tude et sur­prise aux lecteurs, renforcées
les 10 et 24 sep­tem­bre de la même année par deux
arti­cles sur le même thème — Votes ouvri­ers pour
par­tis de gauche = matu­rité poli­tique (« Lib » du 10
sept. 1953 — n°372 — arti­cle de A.V. cor­re­spon­dant des
Groupes Anar­chistes d’Ac­tion Pro­lé­tari­enne (Ital­ie); « la
sit­u­a­tion poli­tique actuelle en. Ital­ie » — « Lib »
du 24 sep. 1953, n°375, « Halte au fas­cisme », de
P.P.). Quand nous disions au début, qu’après les
élec­tions d’avril 1953 et cer­tains reproches exprimés
sur notre tac­tique les choses en étaient restées là
au sein du mou­ve­ment, avions-nous ain­si nég­ligé de
men­tion­ner ces quelques signes inquié­tants, mea cul­pa ! Mais
revenons à l’an­née 1955. Le « LIB » est donc
dis­cret sur la ques­tion élec­torale, à part peut-être
un artic­ulet (« Lib » du 28 avril 1955 — n°448 —
« les élec­tions can­tonales » de R.J.) consacré
aux élec­tions can­tonales et dont la con­clu­sion semblera
curieuse :

[(«(…)
le fait qu’il y ait un glisse­ment à gauche, au cours
d’élec­tions aus­si stériles et après trahisons
sys­té­ma­tiques aux­quelles se sont sont livrés tous les
par­tis qui représen­taient la gauche, mon­tre une volonté
accrue de lutte des tra­vailleurs, un renou­veau de combativité
de la classe ouvrière. À nous de savoir per­me­t­tre à
cette volon­té de lutte de s’af­firmer et de se traduire dans
les faits. »)]

Très
curieux était en effet cette « volon­té de lutte
accrue » des tra­vailleurs, parce que ceux-ci votaient ! Et qui
plus est, pour des par­tis ayant sys­té­ma­tique­ment trahis !

Le con­grès nation­al accepte la
participation

Les
28, 29, 30 mai 1955, le con­grès F.C.L. se tenait à
Paris. Au cours de celui-ci, les thès­es de la participation
« con­di­tion­nelle » (les con­di­tions sont celles déjà
men­tion­nées dans l’ar­ti­cle « Prati­cisme révolutionnaire »)
de notre organ­i­sa­tion à de futures élec­tions étaient
adop­tées à une assez forte majorité, malgré
le « baroud d’hon­neur » des opposants à la nouvelle
tac­tique élec­torale, soit les groupes de Lyon, Mâcon et
quelques mil­i­tants parisiens.

Cer­tains
efforts de con­cil­i­a­tion avaient pour­tant été tentés
et nous étions prêts à aban­don­ner la position
absten­tion­niste à tout prix, cer­tains d’en­tre-nous acceptant
même à la rigueur la par­tic­i­pa­tion aux élections
munic­i­pales, ce qui représen­tait une énorme concession
déjà de notre part. L’af­faire ayant été
soigneuse­ment « épluchée » dans les groupes,
nous avions sys­té­ma­tique­ment amassé tous les arguments
« pour » et « con­tre » et en fai­sions le
décompte : rien à faire, la somme des « contre »
était tou­jours la plus forte ! Le max­i­mum de cas avait été
égale­ment envis­agé, et puisque nous étions sur
le ques­tion élec­torale, autant y aller jusqu’au bout ! Pour
com­mencer le principe même de l’antiparlementarisme
était exam­iné : le Con­grès fut d’ac­cord dans son
ensem­ble pour con­serv­er celui-ci, encore qu’une certaine
con­tra­dic­tion se révélât avec l’adop­tion des
mesures qui allaient suiv­re. Un autre cas présen­té fut
la par­tic­i­pa­tion aux élec­tions munic­i­pales : dis­ons que
cet argu­ment était celui ayant le plus de force sur nous, ses
par­ti­sans exposant le rôle utile aile pour­raient avoir des élus
F.C.L. sur le plan com­mu­nal par exem­ple, l’a­van­tage d’être plus
étroite­ment en con­tact avec les électeurs qu’au cours
d’élec­tions lég­isla­tives, la pro­pa­gande pouvant
résul­ter pour les idées com­mu­nistes-lib­er­taires d’une
action énergique­ment menée pour cer­taines réalisations.
On nous mon­trait égale­ment la pos­si­bil­ité que nous
auri­ons d’u­tilis­er affich­es et pan­neaux afin de faire mieux connaître
nos idées et pro­grammes, enfin et surtout le vieil appel, en
défini­tive, à notre attache­ment lib­er­taire à
l’idée même de com­mune fut assez habile­ment utilisé,
par des cama­rades se refu­sant pré­cisé­ment à tout
« sen­ti­men­tal­isme ». Nous devons recon­naître que
cer­tains argu­ments invo­qués ne man­quaient pas de valeur mais
nous ne pou­vions nous empêch­er de pos­er ces ques­tions : même
sur le plan strict de la com­mune ou de la municipalité,
com­ment un élu (ou deux à la rigueur) se récla­mant
du principe anti-éta­tique
aurait-il pu accom­plir un
tra­vail utile sans être bien­tôt isolé au milieu de
ses « col­lègues » politi­ciens, puis bientôt
gêné et com­bat­tu, voire anni­hilé ? À cela
les par­ti­sans répondaient que l’élu F.C.L. ain­si traité
pour­rait atta­quer publique­ment ses adver­saires du Con­seil municipal,
en protes­tant con­tre leurs méth­odes et le régime qui
les favorise, et ain­si accroître notre. pro­pa­gande au sein de
la pop­u­la­tion. Il est toute­fois per­mis de se deman­der si l’électeur,
voy­ant la décon­fi­ture de son élu « révolutionnaire »
n’au­rait pas tout bon­nement pen­sé « N’avait qu’à
pas y aller, puisqu’il savait ce qui l’at­tendait ! » d’où
une pro­pa­gande accrue pour l’électeur bru­tale­ment conscient
d”être le din­don de la farce (une fois de plus)? Rien n’est
moins sûr.

Un
cas assez effarant fut égale­ment avancé : par­tic­i­pa­tion
indi­recte par sou­tien au par­ti « ouvri­er » le plus proche
des posi­tions F.C.L
. Nous pen­sons qu’il est inutile de trop
s’é­ten­dre sur la ques­tion, ce que nous fîmes également
à l’époque. En effet, deman­der quel par­ti « ouvrier » ?
équiv­alait pour cer­tains à répon­dre par « le
plus à gauche » évide­ment, soit le P.C., le P.S.,
voire, les trot­systes, pourquoi pas ? Il est vrai que main­tenant il y
aurait l’U­nion de la Gauche Social­iste(!) mais encore une fois il
s’ag­it de savoir si des mil­i­tants anti-éta­tiques par
principe
sont prêts à s’engluer au milieu des
rouages quelque peu crasseux de la machine d ‘État afin de
mieux démolit celle-ci de l’in­térieur. Là est la
seule ques­tion, et l’on peut après tout se suicider
poli­tique­ment de plusieurs manières. Et puisque nous parlons
sui­cide, la par­tic­i­pa­tion aux élec­tions législatives
pro­pre­ment dites
était enfin abor­dée. En clair, la
pos­si­bil­ité pour un mil­i­tant F.C.L. d’être présenté
sur une liste patron­née par l’or­gan­i­sa­tion, et s’il était
d’aven­ture élu aller ain­si s’asseoir au Par­lement au milieu
des quelque 600 députés com­posant l’Assemblée
nationale. On voit par là le chemin énorme déjà
par­cou­ru par cer­tains cama­rades qui, quelques semaines auparavant
prô­naient la seule par­tic­i­pa­tion municipale !

Nous
pen­sons qu’il est toute­fois inutile de se récrier ou
d’iro­nis­er comme quelques anar­chistes ont cru devoir le faire. Il est
facile d’ac­cuser des cama­rades qui se trompent de toutes les
turpi­tudes (car cela existe aus­si de se tromper) plus dif­fi­cile déjà
d’es­say­er de com­pren­dre leurs mobiles. Il est per­mis de dire que
beau­coup, par­mi ces cama­rades, pen­saient sincère­ment (avec
quelque peu de naïveté pour cer­tains et un manque évident
de for­ma­tion poli­tique pour d’autres, ce dont nous sommes tous
respon­s­ables par ailleurs) qu’un ou des mil­i­tants décidés
et hon­nêtes pour­raient sérieuse­ment influer sur le
des­tin des tra­vailleurs en jouant au sein de l’Assem­blée le
rôle de « com­man­dos de la révo­lu­tion », ce mot
qui allait être repris fréquem­ment par le « Lib­er­taire » au cours de sa cam­pagne élec­torale de fin d’an­née 1955. Ces cama­rades oubli­aient tout sim­ple­ment que le
seul geste que puis­sent accom­plir des révo­lu­tion­naires au sein
de l’Assem­blée, c’est d’y jeter des bombes, et que si l’on
n’est pas, ou plus, par­ti­san de cette vieille méth­ode par
principe ou par peur, on n’a rien à y faire d’autre ! Et même
en accep­tant le côté pure­ment « tech­nique » de
l’opéra­tion, qu’au­raient pu faire quelques députés
F.C.L. (et en dis­ant quelques…) en se livrant à des
scan­dales au Par­lement ? Est-ce que l’ag­i­ta­tion de Mar­ty, avec sa
cein­ture de cuir, a pu chang­er quelque chose au sort des exploités,
quand aux pre­mières années de son man­dat il se faisait
« sor­tir » régulière­ment par les huissiers de
la Vénérable enceinte ? Et le risque de l’ab­sorp­tion du
néodéputé par le sys­tème ? À cela
on nous répondait que « l’or­gan­i­sa­tion contrôlerait
sévère­ment ses élus ». De quelle manière ?
et pour com­bi­en de temps ? Il n’est que de rap­pel­er l’ex­em­ple, pénible
pour nous tous anar­chistes, des « camarades-ministres »
pen­dant la révo­lu­tion espag­nole. Ceux-ci avaient pourtant
der­rière eux, théorique­ment, une organ­i­sa­tion autrement
puis­sante que la F.C.L. pour les « con­trôler » et on
peut se pos­er cette ques­tion : quel a été le plus beau
tra­vail accom­pli à cette époque, celui de nos camarades
de la « base » C.N.T.–F.A.I. ou celui des
« cama­rades-min­istres » ? On pour­ra nous répondre
qu’il s’ag­it là d’un cas dif­férent, qu’il y avait la
guerre et qu’il est facile de cri­ti­quer après coup, c’est
vrai. Mais cela ne nous a‑t-il pas lais­sé à nous,
lib­er­taires, le même malaise ?

Pour
en revenir au con­grès, les avan­tages matériels furent
égale­ment invo­qués : rem­bourse­ment des frais de
pro­pa­gande pen­dant la cam­pagne, rem­bourse­ment des cau­tion­nements pour
toute can­di­da­ture recueil­lant plus de 5% des voix (c’est nous
qui soulignons), indem­nités perçues par les élus,
etc. À ce dernier argu­ment, l’ex­péri­ence du 2 janvier
1956 allait répon­dre par des faits, jus­ti­fi­ant les mis­es en
garde les plus pas­sion­nées, voire les plus désespérées.

C’est
ain­si que repous­sant tout effort de con­cil­i­a­tion, négligeant
d’élé­men­taires appels à la pru­dence, le congrès
de la F.C.L . accep­tait le principe de la par­tic­i­pa­tion et courait à
son destin.

La campagne électorale de la F.C.L.

C’est
le 27 octo­bre 1955 que la posi­tion F.C.L. sur le problème
élec­toral pas­sa du stade intérieur au plan pub­lic, par
l’en­trem­ise du Lib­er­taire. Ce fut d’abord quelque chose d’anodin,
bien sûr, un arti­cle qui se ter­mi­nait ainsi :

[(« Un
député ouvri­er ne doit pas ren­tr­er dans le jeu
par­lemen­tariste de la classe bour­geoise. Il sait que ses
inter­locu­teurs sont de mau­vaise foi, qu’il n’y a pas de compromis
par­lemen­taires, qu’il doit s’ap­puy­er sur l’ac­tion directe des
tra­vailleurs. » (« Lib » n°450, « Explications
de vote et pan­tomime par­lemen­taire. » M.H.) )]

En
plus d’une incon­testable con­tra­dic­tion dans tous les ter­mes de cet
épi­logue, l’idée du « député
ouvri­er » était donc avancée. Les « Lib »
suiv­ants allaient étof­fer tout ça, pour com­mencer par
une suite d’ar­ti­cles « La F.C.L. et le Front Populaire »
(« Lib » n° 451, 452, 453 – G.F.) et surtout par les
édi­to­ri­aux, beau­coup plus directs. Celui du 17 novembre
deve­nait encore plus pré­cis et la future participation
élec­torale de la F.C.L. s’y dev­inait avec trans­parence. Après
le numéro de 8 décem­bre où une convocation
extra­or­di­naire du Con­seil nation­al F.C.L. en rai­son « de la
grav­ité des cir­con­stances et de la prox­im­ité de la
cam­pagne élec­torale » était annon­cée, c’é­tait la con­fir­ma­tion offi­cielle du 15 décem­bre où
la « Lib » déclarait : « La F.C.L. entre dans la
lutte. » avec présen­ta­tion d’une liste de 10 can­di­dats et
ouver­ture d’une souscrip­tion spé­ciale pour la cam­pagne qui
s’ou­vrait ain­si. À par­tir de ce moment il est évident
qu’un proces­sus irréversible allait s’ac­com­plir et la F.C.L.
se trou­ver prise dans le sys­tème clas­sique, avec son
« pro­gramme », ses « réu­nions », etc.
Ajou­tons que, par divers cama­rades, nous apprîmes que la
par­tic­i­pa­tion à ces élec­tions n’avait pas été
décidée sans tiraille­ments, cer­tains « pour »
au con­grès bru­tale­ment mis au pied du mur par les évènements
et com­mençant à réalis­er les difficultés
de l’entreprise.

Cepen­dant
Le Lib­er­taire, organ­i­sait sa cam­pagne. Le 24 novem­bre Camil­lo Berneri
était appelé en ren­fort idéologique, et la
pub­li­ca­tion d’un morceau de son arti­cle sur la question
élec­torale (Aduna­ta dei Refrat­tari, 25/4/1936) tendait à
jus­ti­fi­er la par­tic­i­pa­tion. Le 22 décem­bre les travailleurs
algériens du 1er secteur de la Seine étaient
appelés à vot­er pour la liste du « Lib»…
par le « Lib » bien enten­du. Sur les pan­neaux électoraux
du Boul’ Mich’ ou de la porte de Ver­sailles, l’af­fiche jaune de la
liste, « Le Lib­er­taire » repro­dui­sait, out­re les
pho­togra­phies des can­di­dats F.C.L. (dont l’un est présentement
mem­bre du Comité de direc­tion de l’U.G.S.) le pro­gramme de
celle-ci : Lutte pour le niveau de vie, lutte con­tre la guerre et le
colo­nial­isme, lutte pour l’é­cole laïque et les jeunes,
lutte pour la femme « pour sa lib­erté et sa dignité »,
lutte pour les vieux. Certes, ce pro­gramme élec­toral, comme
bien d’autres, parais­sait séduisant à première
vue et cer­taines préoc­cu­pa­tions étaient même
d’ex­cel­lente fac­ture (entre autres, la pré­con­i­sa­tion de
l’a­vorte­ment libre dans le cadre médi­cal ain­si que la liberté
des moyens anti­con­cep­tion­nels ne pou­vaient qu’avoir la sym­pa­thie de
tous les gens un peu évolués, sans qu’on soit même
« révo­lu­tion­naire » pour cela) mais on ne pouvait
toute­fois s’empêcher d’y relever la dém­a­gogie,
oblig­a­toire dans ces cas-là. Bien enten­du, le « Lib »
s’é­tendait longue­ment sur le rôle des « élus »
à l’assem­blée, leur action de « commandos
révo­lu­tion­naires » etc. Quant aux réunions
publiques organ­isées par la F.C.L., le « Lib » écrit
par exem­ple le 29 décembre :

«(…)
Il suf­fit de voir les réac­tions de la salle, d’en­ten­dre les
applaud­isse­ments (…)» mais par­le assez peu du nom­bre des
assis­tants ! Com­ment ces réu­nions se passent-elles donc,
qu’elle ambiance y règne-il ? C’est ce que nous allons voir au
cours de deux meet­ings tenus dans la même soirée du 30
décembre.

Il
est 21 heures. Nous sommes dans une petite salle-préau de
l’é­cole 36 bis rue Vio­let (15e). Comp­tons : il y a
exacte­ment treize per­son­nes, dont cinq mil­i­tants F.C.L. que
nous con­nais­sons de vue (il est vrai que nous sommes dans un
quarti­er semi-bour­geois et cela peut expli­quer le qua­si désert
de la salle, et de plus il fait froid). Un ora­teur, le cama­rade F.,
finit de par­ler avant de fon­cer à la sec­onde réunion
tenue, elle, 18 rue du Moulin-des-Prés, en plein secteur
pro­lé­tarien du 13e arrondisse­ment cette fois. Afin
de mieux nous ren­dre compte de la dif­férence, suivons
l’o­ra­teur itinérant pour nous retrou­ver peu après lui
et vers les 22 heures dans cette mod­este salle de gym­nas­tique où
nous dénom­brons cette fois quinze per­son­nes, dont six
mil­i­tants au min­i­mum. La salle est amor­phe, mal­gré le ton
« popu » employé par l’o­ra­teur (dans le 15e
en effet, les argu­ments étaient plus sub­tils, l’expression
plus raf­finée) et c’est peut-être là que l’on
mesure le comique triste d’une telle sit­u­a­tion. Les discours
ter­minée, les con­tra­dicteurs sont priés d’expliquer
leur posi­tion. Une fois, deux fois : pas de contradiction.
L’élec­tro­phone déverse alors une « vibrante »
« Inter­na­tionale » pen­dant que les audi­teurs, suivant
l’ex­em­ple impérieux des mil­i­tants, se dressent sur leur siège.
Pour réchauf­fer l’en­t­hou­si­asme, on aura, au cours d’autres
réu­nions dif­fusé des chants et march­es de guerre
soviétiques…

C’é­tait
le 30 décem­bre, dernier jour de la cam­pagne électorale.
Le 2 jan­vi­er : 1956 la F.C.L. recueil­lait dans le 1er
secteur de la Seine (13e, 14e, 15e,
5e, 6e, 7e arrondisse­ments) 960 voix
selon le pre­mier résul­tat (« France Soir »), 1200
suiv­ant un autre, 1600, 1800 selon le jour­nal. On ne saura jamais au
juste com­bi­en exacte­ment, et à quelques dizaines près,
voire cen­taines de voix près cela n’a pas une telle
impor­tance. Le Lib­er­taire du 5 jan­vi­er annonçait, lui, très
impré­cisé­ment : « Des mil­liers de tra­vailleurs du
1er secteur de Paris ont man­i­festé leur accord à
notre poli­tique (.…)». Il nous sem­ble logique de remarquer
que la F.C.L. aurait dû être la pre­mière, elle, à
don­ner un chiffre pré­cis. Pourquoi cette ambiguïté ?
Comme il faut toute­fois don­ner un chiffre, et que les lecteurs
s’é­ton­nent, le « Lib » du 12 jan­vi­er annonce « près
de 3000 voix ». En bref, on peut éval­uer le nom­bre des
votants F.C.L. à env­i­ron 2000 per­son­nes. « VOTEZ EN
MASSE » avait dit le Libertaire.

La conclusion

La
con­clu­sion ? Elle est assez sim­ple à établir. Des
mil­i­tants se récla­mant du com­mu­nisme lib­er­taire ont tenté
l’aven­ture élec­toral­iste. Quelle pro­pa­gande anti-étatiste
a pu se faire jour au cours de ces quelques semaines ? Et comment
l’électeur éber­lués, avisant la liste du
Lib­er­taire (alors que pour lui, Le Lib­er­taire, c’é­tait des
anar­chistes, quoi qu’on y fasse!) a‑t-il pû faire une
quel­conque dif­férence avec ladite liste et celles présentées
de temps à autres par de petits par­tis comme les trotskystes
et autres, dont le pre­mier soin est de recom­man­der en cas de second
tour à leurs électeurs de vot­er pour le P.C.F.? Les
avan­tages matériels ? Nous croyons savoir qu’un cer­tains nombre
de cama­rades imprudem­ment four­voyés en cette aven­ture ont eu
pen­dant longtemps à pay­er, sur leurs économies, les
dif­férents frais occa­sion­nés. Ain­si le cautionnement
(les 5% n’ayant pas été atteint, et de loin),
l’af­fichage, les mul­ti­ples dépens­es inhérentes à
l’or­gan­i­sa­tion d’une telle entre­prise (Le « Lib » du 19
jan­vi­er men­tion­nait : la F.C.L. doit plus d’un mil­lion pour les frais
de la cam­pagne élec­torale — arti­cle de B.D.: « Les
élec­tions et la démoc­ra­tie bour­geoise ») Et qu’ont
pu penser ces cama­rades dont l’en­t­hou­si­asme et la bonne foi étaient
le prin­ci­pal capital ?

Le
Lib­er­taire lui-même, devant les résultats
dis­pro­por­tion­nés aux efforts déployés confessait
le 12 janvier :

[(«(…)
Nous ne sommes pas un par­ti où le bluff est roi, et nous
croyons qu’une des con­di­tions essen­tielles du Pro­grès est de
voir les faits en face, même s’ils ne sont pas tou­jours de
nature à créer l’en­t­hou­si­asme. Nous ne nous dissimulons
pas que le résul­tat obtenu par la F.C.L. est modeste (…)»)]

Il
est évidem­ment dif­fi­cile de se dis­simuler ce qui sauté
aux yeux, encore que pour les résul­tat nom­inaux le « Lib »
cherche par une savante dialec­tique à prou­ver que les 3000
(met­tons!) votants représen­tent en réal­ité 20 à
30000 tra­vailleurs de la Région Parisi­enne influencés
par sa pro­pa­gande ! (« Lib » 461, « les leçons
de notre par­tic­i­pa­tion »). Aus­si les électeurs F.C.L.
sont-ils con­vo­qués à une réu­nion de discussion
pour le 25 jan­vi­er, afin d’en­vis­ager la sit­u­a­tion au lende­main des
élec­tions. C’é­tait évidem­ment le moment de voir
qui étaient, ce que pen­saient les électeurs.
Mal­heureuse­ment, le compte-ren­du qui aurait du suiv­re logique­ment une
telle réu­nion ne parut jamais dans le Lib et c’est sur ce
dernier signe peu encour­ageant pour d’éventuels
néo-patic­i­pa­tion­nistes que nous ter­minerons la rela­tion d’une
expéri­ence dont les anar­chistes devraient au moins tirer
parti.

Chris­t­ian


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