Les
textes que nous avons groupés dans ce numéro ne
constituent pas une étude sur le problème du
Parlementarisme et des Élections.
En
les réunissant nous avons voulu rappeler que ce problème
existe…
…
que c’est à partir du moment où ils commencent à
se préoccuper du Parlement que les marxistes cessent
d’être révolutionnaires et que les anarchistes cessent
d’être anarchistes.
…que
c’est tant que les peuples continuent – si peu que ce soit – à
attendre du Parlement une amélioration de leur sort, qu’ils
demeurent indisponibles à la souveraineté que, seule,
la Révolution libertaire peut leur accorder.
Mous
avons tenu aussi à illustrer un court passage de la
Déclaration de Principes des Groupes Anarchistes
d’Action Révolutionnaire :
« L’État
est, par nature, un instrument de domination et ne peut servir, de ce
fait, au progrès social. On a essayé de l’utiliser en
Russie, pour une période “temporaire de transition”. Les
résultats ont été désastreux.
L’action
parlementaire et la participation directe aux élections dans
le système actuel ne servent qu’à distraire l’attention
et les efforts des exploités du combat de classe contre leurs
exploiteurs. L’action directe est la seule arme efficace des
exploités.
Au
cours de la Révolution espagnole, les véritables
objectifs ont été perdus de vue, parce que l’on a
accordé à l’unité une importance hors de
proportion, par rapport au but poursuivi. La collaboration avec les
politiciens républicains et staliniens, au sein du
gouvernement, a provoqué la liquidation des comités
révolutionnaires et a fait perdre au peuple son moral. Elle a
fait échouer la Révolution, et, avec elle, la guerre
contre le fascisme. » (Chapitre III, La révolution et
l’État).
Nous
ajouterons, question de détail, que l’abstention électorale
n’est pas pour nous un but en soi et ne saurait constituer
irréfutablement une preuve de « l’opposition populaire »
qu’attendent certains au lendemain de chaque élection. Par
contre, l’abstention nous semble découler simplement de
l’attitude de ceux qui ont choisi la voie révolutionnaire,
donc l’autre voie.
Cette
« autre voie » nous amènera tout naturellement à
envisager la question cruciale : celle du pouvoir ouvrier (comme
disait Berneri). Même si l’on appelle cela autrement, il reste
que vilipender les gouvernements est bien, voir ce que les
libertaires pourraient mettre à la place est mieux. C’est un
problème difficile, l’ensemble du mouvement anarchiste doit le
réétudier.
Noir
& Rouge