Du dieu des portes j’ai le nom,
Ce dieu dont ma bise glacée
Ceint de frimas le double front.
L’une de ses faces regarde
L’ombre des jours qui ne sont plus,
Et l’autre guette ce qui tarde
Encor : l’avenir inconnu.
J’ouvre les temps, mais à la guerre
Puisse-t-il opposer toujours
Sa porte close. Il n’est sur terre
D’autre lumière que l’amour.
D’exorde ici prendre faut-il
Cinq ans de l’humaine aventure.
Les jeux sont faits. Ainsi soit-il.
Nous en sommes à l’ouverture,
Quand, averti déjà, l’enfant
Au réel mélangeant son rêve
A cette grâce et cette trêve
De croire encore au Jour de l’An.