La Presse Anarchiste

Janvier

Et parce que j’ouvre l’année
Du dieu des portes j’ai le nom,
Ce dieu dont ma bise glacée
Ceint de fri­mas le double front.
L’une de ses faces regarde
L’ombre des jours qui ne sont plus,
Et l’autre guette ce qui tarde
Encor : l’avenir inconnu.
J’ouvre les temps, mais à la guerre
Puisse-t-il oppo­ser toujours
Sa porte close. Il n’est sur terre
D’autre lumière que l’amour.

D’exorde ici prendre faut-il
Cinq ans de l’humaine aventure.
Les jeux sont faits. Ain­si soit-il.
Nous en sommes à l’ouverture,
Quand, aver­ti déjà, l’enfant
Au réel mélan­geant son rêve
A cette grâce et cette trêve
De croire encore au Jour de l’An.

La Presse Anarchiste